DE L'AXE DE RECHERCHE SUR LES SERVICES EN SANTÉ MENTALE

(Réseau provincial de recherche en santé mentale FRSQ)

tenue à Trois-Rivières le 19 février 2001

Objectifs

Dans sa mission de catalyseur, de régulateur et de courtier, l'Axe services, pour cette troisième journée, a mis l’accent sur la fonction de courtier. Les objectifs étaient les suivants :

Plus de 35 personnes se sont inscrites à la journée et environ une trentaine ont participé aux diverses activités. La journée a été d'abord une occasion pour les chercheurs et décideurs de partager et d'échanger leurs idées sur leurs activités et leurs besoins dans le domaine de l'évaluation.

Mot de bienvenue et nouvelles

La journée a débuté par une présentation du D^r Alain Lesage où il a annoncé des nouvelles d’intérêt pour les membres et des perspectives d'avenir pour la recherche dans le domaine de l’évaluation des services.

Réseau de santé mentale du Québec (FRSQ)

• Le directeur du RSMQ, le D^r Rémi Quirion a donné sa démission. Il a été remplacé par le D^r Jacques Montplaisir. Le FRSQ accepte la reconduction pour l’Axe du même budget 2000-2001 en 2001-2002. Il y aura fusion des réseaux de neurosciences et de la santé mentale en 2002 dans une perspective d’arrimage et de positionnement face au niveau canadien (IRSC). Il n’est toutefois pas garanti que les axes actuels seront conservés lors de cette fusion en 2002.

Les Instituts canadiens de recherche en santé (IRSC)

• L’année 2000 a donné naissance aux Instituts canadiens de recherche en santé. Aux nombres de 13 instituts, ils offrent une possibilité de financement aux chercheurs canadiens du domaine de la santé. Le D^r Rémi Quirion a été nommé Directeur de l’Institut des neurosciences, de la santé mentale et des toxicomanies. L'Institut est composé d’un Comité aviseur de 10-12 membres auquel participera le D^r Alain Lesage. Au moins deux autres Instituts, offrent également des possibilités de financement pour les chercheurs de l’Axe des services soit : l’Institut de la santé publique et des populations et l’Institut des services et des politiques de la santé.

BUDGET 2000-2001 AXE SERVICES, RSMQ

Conférence du D^r Christian Dagenais représentant M. Pierre Joubert de la Direction de l’évaluation, de la recherche et de l’innovation du ministère de la Santé et des Services sociaux

Le rôle de l’évaluation dans la transformation des services de santé mentale

La présentation a débuté par les implications du Rapport de la Commission Clair pour les personnes ayant des problèmes de santé mentale. Ce rapport propose :

Il a ensuite présenté les trois principaux courants de pratique évaluative pour évaluer l’organisation des services.

Il a ensuite présenté le Fonds pour l’adaptation des services de santé (FASS) et son implication au Québec.

La conférence s’est poursuivie en après midi sur les stratégies déployées pour définir le protocole d’évaluation des projets FASS. données

Atelier sur un protocole commun à géométrie variable pour l'évaluation du suivi dans la communauté au Québec

L'objectif de cet atelier était d'arriver à dégager l'ensemble des dimensions, variables et méthodes qui doivent être considérées pour l'évaluation du suivi dans la communauté. Ces éléments serviront au développement d'un protocole commun à géométrie variable pour soutenir l'évaluation des différentes formes de suivi dans la communauté.

Les enjeux peuvent être posés à plusieurs niveaux :

Le déroulement fut le suivant :

• La D^re Nicole Ricard a fait la description du devis, instruments de recherche de l’étude sur le suivi intensif à L-H Lafontaine par le Centre de recherche Fernand-Seguin. Les demandes d’autres sites pour utiliser le protocole.

• Le D^r Éric Latimer a fait la description du devis, instruments de recherche de l’étude sur le suivi intensif au Centre de recherche et à l'hôpital Douglas. Il a présenté les questions pertinentes et aborder les besoins des demandeurs. Il a examiner les conditions et le processus qui pourraient permettre les développements d’un protocole à géométrie variable.

• Le D^r Claude Leclerc de l’Université du Québec à Trois-Rivières et L. Gauthier du Centre Hospitalier du centre de la Mauricie ont présenté le contexte d’implantation du suivi intensif en équipe dans la région; le contexte du besoin d’évaluation; l’adoption d'une partie du protocole du Centre de recherche Fernand-Seguin; adaptation et contraintes principales.

• Le D^r Claude Gagnon (Direction Santé Publique Québec) a présenté le contexte d’implantation du suivi intensif dans la région de Québec à partir des CLSC ; le contexte et le mandat d’évaluation; le développement d’un protocole; les recherches de devis et d’instruments; la pertinence des devis des centres de recherche Fernand-Seguin et Douglas; adaptation et contraintes principales.

• Le D^r Alain Lesage (15 minutes) a produit un résumé des devis disponibles et de leur capacité à assurer les besoins d’instruments et de devis. Présentation des 5 grands types d’enjeux et des principales difficultés apparaissant selon les 4 présentations.

Ces présentations furent suivies d’une table ronde animée par le D^r Jean Caron avec les participants des 5 présentations portant sur le thème «serait-il pertinent d’avoir un protocole commun ?» De nombreux échanges et réflexions se sont produits avec les participants. La D^re Céline Mercier a par la suite essayé de dégager un consensus sur la possibilité de rédiger un protocole commun à géométrie variable. Le consensus est à l’effet que plusieurs dimensions de l’évaluation sont déjà identifiées et des instruments validés sont disponibles pour les produire. Sans pour autant entrer dans l’élaboration d’un protocole commun, un document sera produit permettant de ressortir les éléments utilisables pour l’évaluation du suivi dans la communauté qui prendrait la forme de modules d’évaluation associés à chacune des dimensions.

Conférence par le D^r Renaldo N. Battista sur la nouvelle Agence d'Évaluation des Technologies et des Modes d'Intervention en Santé (AÉTMIS)

Cette conférence peut être téléchargée à partir du site Web de l’Axe des services.

Lors de cette conférence le D^r Battista a tracé l’historique de l’organisme qui fut tout d’abord connu sous le nom du Conseil d’évaluation des technologies de la santé.

Son mandat est de :

Sa mission est la suivante :

Le D^r Battista a ensuite présenté un modèle de transfert des connaissances issu de la recherche vers les politiques de santé. Il a, par la suite, présenté l’organisation de l’Agence, les étapes de l’évaluation en montrant des exemples des travaux en cours. Il s’est montré ouvert à des projets de collaboration avec l’Axe des services et ses membres.

Plénière portant sur les projets de recherche financés par le Fonds d'adaptation des services en santé (FASS)

Cette plénière a été introduite par le D^r Christian Dagenais responsable de la méta-évaluation des projets FASS pour le ministère de la Santé et des Services sociaux et suivie par la présentation des évaluateurs de deux projets et ils ont fait part de l'état d’avancement de leurs travaux du point de vue de l'évaluation.

Évaluation des retombées des projets québécois du FASS présentée par le D^r Christian Dagenais

D^r Dagenais a présenté les objectifs que proposait cette démarche comme suit :

Les principaux défis étaient les suivants :

• impliquer les principales parties intéressées;
• prendre en considération simultanément plusieurs points de vue souvent conflictuels et difficiles à mesurer;
• considérer des familles de projets (intégration des services, santé mentale...);
• identifier les conditions de succès et les obstacles rencontrés par les différents projets Utiliser les résultats aux fins de généralisation.

Les principales questions d’évaluation retenues à partir de nombreuses consultations furent :

• Qu’est-ce qu’on apprend des 40 projets québécois du FASS ?
• Parmi l’ensemble des innovations expérimentées, quelles sont celles qui offrent les meilleures garanties d’amélioration des services, des processus et des pratiques ?
• Quelles sont les conditions favorables/défavorables à la généralisation des innovations les plus prometteuses ?

La méthodologie élaborée s’est développée à partir des préoccupations suivantes soient : éviter la duplication des évaluations (Santé Canada, FASS, Évaluation de chacun des projets), le reflet d’opinions diverses et assurer que l’évaluation a des retombées décisionnelles. La méthodologie a fait l’objet d’une présentation suivi de l’état d’avancement des travaux.

Un projet de soutien communautaire intégré et multisectoriel (Habitations Nouveau Départ, Outaouais) présenté par la D^re Magali Diotte

Le projet «Les Habitations Nouveau Départ (HND)» a été initié en raison des préoccupations que partagent plusieurs personnes engagées dans les services en santé mentale à l'égard de l'isolement et de la pauvreté que vivent celles et ceux qui sont atteints d'un problème grave de santé mentale. La problématique que vivent ces personnes relativement à l'hébergement et à l'insertion sociale est à ce point crucial qu'elle commande la concertation de tous les organismes susceptibles de faire partie de la solution. Il revient en effet à la communauté de soutenir ces personnes qui, le plus souvent, n'ont plus le soutien d'un réseau naturel et ont des difficultés majeures à régler seules leurs problèmes. Les buts poursuivis par le programme Les Habitations Nouveau Départ sont de : 1) s'assurer de la disponibilité d’une gamme de services de soutien communautaire facilitant l’intégration dans son milieu de vie de la clientèle cible ; 2) s'assurer qu'elle a accès à des logements propres et sécuritaires; 3) améliorer la qualité de vie des personnes au moyen d'interventions plus efficaces.

La méthodologie a été présentée de même que les résultats préliminaires. Six mois après le début des services, il semble y avoir une amélioration de l’état psychologique des participants. Au chapitre des activités, les participants choisissent surtout de participer à celles qui sont susceptibles de mieux répondre à leurs besoins de socialisation. On a signalé une augmentation importante des présences aux activités de soutien communautaire du Café le Rendez-vous. Les résultats montrent que plus de participants déménagent depuis le début des services (comparativement à avant les services) et qu’ils sont aussi plus nombreux à avoir un statut résidentiel précaire dans les six premiers mois des services. Cependant, on a constaté une augmentation du pourcentage de personnes qui, après avoir bénéficiées quelque temps du programme, vont s’installer dans une résidence plus indépendante. En ce qui a trait aux services offerts par le Gîte-ami (centre d’hébergement pour sans abris) et par le Centre 24/7 (centre de crise), les bénéficiaires y ont moins recours. Une diminution de la durée des hospitalisations que requièrent certaines personnes est notée, en même temps qu'une légère tendance vers l'augmentation du nombre de personnes devant y recourir. Si, à ce moment-ci de l'étude, il est trop tôt pour en tirer des conclusions définitives, les résultats préliminaires obtenus sont plutôt encourageants.

Un projet de capitation dans la MRC du Haut-St-Laurent (Montérégie) présenté par le D^r Hung Nguyen et M^me Johanne Marois

Le D^r Hung Nguyen a présenté l’objectif du projet qui consiste à développer un modèle intégré de soin de santé qui s’appuie sur une base territoriale. Ce modèle vise l’intégration des modèles cliniques, financiers et administratifs. Les difficultés et solutions mises en place ont été présentées.

M^me Johanne Marois a présenté par la suite, la problématique du projet de Capitation du point de vue de la santé mentale. La région du sud-ouest de la Montérégie est caractérisée par une pénurie de ressources en terme de suivi et de réadaptation, particulièrement dans les secteurs ruraux alors que les services sont concentrés dans la Ville de Valleyfield. À travers le projet «Carrefour de réadaptation et d’intégration proactive» une stratégie a été mise en place pour développer des services de suivi et de réadaptation dans le secteur de Huntington. Cette stratégie a impliqué une concertation entre les services de santé mentale de Valleyfield, les médecins généralistes, et les autres professionnels de la santé et le CLSC. Les difficultés et les solutions pour la mise en place de cette stratégie ont été présentées de même que la méthode d’évaluation et les résultats préliminaires qui semblent indiquer une plus grande accessibilité de la clientèle aux services de suivi et de réadaptation.

À la suite de ces présentations, la D^re Denise Aubé a émis ses commentaires et réflexions sur les projets. Elle a souligné l’importance d’évaluer de façon différentielle les coûts associés aux composantes de l’implantation de l’innovation de ceux reliés à leurs évaluations pour les projets FASS et de bien circonscrire lors des évaluations les services qui existaient avant la mise en place de ces programmes. Par la suite de nombreuses questions sont venues des participants à l’endroit des quatre conférenciers.

Conclusions

Cette journée a donc permis, une fois de plus, de consolider les liens et les échanges entre les membres de l’Axe des services. Les thèmes retenus ont permis d’informer les participant des projets d’évaluation de suivi dans la communauté de diverses régions du Québec et des enjeux pour le développement de nouveaux projets. La présentation portant sur Agence d'Évaluation des Technologies et des Modes d'Intervention en Santé a permis de sensibiliser les membres à ces mandats son organisation et à des possibilités de collaboration. Enfin la plénière sur les projets FASS a illustré la complexité de la mise en place de projets innovateurs en santé mentale et des défis et solutions possibles que représentent leurs évaluations. Par la quantité des interactions entre les participants et les conférenciers, les thèmes retenus semblent avoir suscité leur intérêt.

La journée s’est terminée par des échanges informels entre les membres autour d’un cocktail.

Activités à venir

• 11 mai 2001 : Journée du Réseau de Santé Mentale (FRSQ)

• 16 mai 2001 : Colloque à l’ACFAS sur les réseaux intégrés de services de santé mentale et personnes âgées

• 7-8-9 novembre 2001 : Colloque autour des projets du FASS