Le registre des études québécoises
pertinentes
pour l'évaluation de la transformation
Axe de recherche sur les services de
santé mentale
I. Rapports de recherche
Titre
Expérimentation et évaluation dun programme dintégration au
marché du travail régulier incluant un suivi post-programme
Références et catégorie de létude
Claire Robitaille, Monique Bordeleau, Céline Mercier et Nelson Vachon
(1998)
Rapport de recherche réalisé par Projets PART et financé par lOPHQ
Nature et objectifs de létude
- Étude de cas multiples avec unités danalyse imbriquées effectuée auprès de
personnes inscrites à un programme de formation en entretien sanitaire offert à Projets
PART en 1996-1997 (région de Montréal-Centre); le programme comprend 4 volets : une
formation professionnelle (165 heures) et sociales (60 heures), des stages en milieu de
travail (545 heures) et un suivi psychosocial.
- Identifier les effets dun programme régulier de formation sur le développement
des habiletés techniques ou professionnelles, personnelles et sociales des personnes
ayant des problèmes de santé mentale; 2) dans quelle mesure, il est réellement
possible dimplanter un suivi post-programme 3) et dopérer des
changements environnementaux (consolidation du réseau daide formel et informel des
participants et modification du milieu de travail) qui puissent favoriser laccès et
le maintien en emploi?
Méthodologie
- Analyse qualitative / analyse de contenu et analyse quantitative descriptive
et factorielle réalisées à partir de 14 études de cas fabriquées autour
dentrevues semi-structurées effectuées auprès de 14 participants du programme, de
leurs proches et de leurs intervenants à différents moments du parcours des
bénéficiaires dans le programme (n = 105 entrevues), autour de fiches de notes
évolutives construites par un intervenant socio-professionnel et des résultats du «Work
Personality Profile» (WPP) distribué à différents moments du programme; guides
dentrevues, développés ad hoc, portant sur les caractéristiques individuelles, la
perception des capacités et incapacités professionnelles et sociales et les facteurs
environnementaux.
- Les effets du programme ont été évalués à laide du WPP (outil de cueillette
de données américain dont ladaptation québécoise a été effectuée par le
groupe Croissance-Travail) lequel vise à mesurer les compétences professionnelles et
sociales ainsi que lajustement au rôle de travailleur des personnes aux prises avec
des problèmes de santé mentale; loutil comporte 58 questions regroupées en 11
échelles (dont 5 dans la recherche en question étant donné léchantillon
réduit : les habiletés sociales et reliées à la tâche, la motivation au travail,
la capacité à sadapter au rôle de travailleur et la capacité à sadapter
aux exigences implicites du marché du travail et aux figures dautorité ); 5
questionnaires ont aussi été développés ad hoc pour mieux évaluer chacun des blocs de
formation (correspondant aux 5 échelles).
- Modèle dintervention utilisant principalement les forces des participants et
tenant compte des caractéristiques individuelles et des facteurs environnementaux.
Pertinence de la recherche
- Le taux de réussite au programme est de 75%; le taux de placement en emplo est de 100%
considérant seulement ceux ayant complété le programme; le taux de maintien en emploi
est de 66% (notons que la motivation envers le programme de formation contribue à
lissue favorable de la démarche socio-professionnelle et que les emplois ont été
majoritairement obtenus hors du marché régulier); le programme a par ailleurs eu un
effet mobilisateur positif sur la vie personnelle (autonomie, sentiment de
contrôle
) et sociale des participants (structuration du temps, lieux de
rencontre
).
- Renforce limportance de soutenir, dencourager et de financer les programmes
de formation adaptés aux besoins spécifiques de la clientèle aux prises avec des
problèmes de santé mentale; de favoriser le placement en emploi et le suivi
post-programme (identification de situations qui nécessitent le plus de suivi); de
respecter le désir des participants quant aux personnes à intégrer dans leur démarche
dintégration socio-professionnelle; et de réduire les obstacles environnementaux
pour encourager laccès au marché du travail.
- Souligne que le WPP possède une bonne valeur prédictive et que les caractéristiques
individuelles des participants (hommes résidant en appartement autonome dont les
habiletés au travail sont élevées
) exercent une influence sur lissue de la
démarche socio-professionnelle; démarche méthodologique novatrice incorporant le point
de vue des proches et des intervenants des participants; recension des écrits incluant
différents modèles dintégration au travail.
Auteur du résumé : Marie-Josée Fleury, Ph.D.
*Mesure 1 du Plan : Mettre en place les services requis (Les
loisirs, léducation, le développement des habiletés personnelles,
lintégration à lemploi)
Titre
Laccès aux services en CLSC pour les personnes souffrant de
troubles de santé mentale : étude dun modèle intégré aux services de base
Références et catégorie de létude
M. Perreault, J. Bernier, H. Tardif, C. Mercier et L. Grenier (1999)
Avec la collaboration de L. Montpetit, D. Esterez et N. Beaudry
Rapport de recherche réalisé par lHôpital Douglas et par la Clinique
communautaire Pointe-St-Charles grâce au financement de la RRSSS de Montréal-Centre
Nature et objectifs de létude
- Analyse prospective de type exploratoire effectuée sur le territoire de la Clinique
communautaire de Pointe-St-Charles (CCPSC) (sud-ouest de lÎle de Montréal, région
de Montréal-Centre).
- Documenter un mode de partenariat entre une ressource de première ligne (la CCPSC) et
un centre hospitalier spécialisé (lHôpital Douglas); vérifier dans le cadre de
ce modèle dintervention en santé mentale la requête (1) et
lutilisation de services des usagers (2) et leur satisfaction à légard
des services reçus (3) ainsi que cerner les modes dintervention des professionnels
de la clinique (4) et le partenariat en regard de lensemble des services en
santé mentale de la région (5).
Méthodologie
- Analyse quantitative descriptive et analyse qualitative / analyse de contenu
tenant compte de données dopération de la clinique (système dinformation
sur la clientèle
) et de lopinion de 47 usagers répartis en 2 groupes (suivi
depuis plus de 2 ans et depuis moins de 6 mois), questionnés pour les volets de la
requête, de lutilisation et de la satisfaction des services, de 11 personnes
interrogées pour évaluer la perspective des cas dabandon, de 9 intervenants de la
CCPSC ainsi que de 8 consultants de lhôpital assignés à la clinique, rencontrés
en focus group et/ou en entrevues individuelles (protocole dentrevue
élaboré ad hoc et prétesté) au sujet des modes dintervention et du partenariat.
- Pour évaluer la perspective des usagers par rapport 1) à la requête de services,
la version française validée du questionnaire «Patient Request Form (PRF)» de Wood et
Swanson (1985) (Perreault, Rogers, Leichner et Sabourin, 1996) a été utilisée; il
comprend 14 items (dont 4 catégories de requêtes : reliées à la psychothérapie,
à une intervention médicale, sociale ou administrative) basés sur une échelle en 4
points; 2) à la satisfaction des services reçus, plusieurs outils ont été
utilisés : la version française validée du CSQ-8 («Client Satisfaction
Questionnaire») de Larsen, Attkinsson, Hagreaves, Nguyen, 1979 (Perreault, Leichner,
Sabourin et Gendreau, 1992); la version française du PRF (voir ci-dessus); des
sous-échelles du questionnaire QOSE (Questionnaire dopinion sur les services
externes) de satisfaction de la clientèle validé par Perreault et Leichner (1990); et
des échelles portant sur le style de réponse développées par Perreault et Desmarais
(1995, 1997); des questions ouvertes ont aussi été posées pour les deux volets de
létude (requête et satisfaction des services) dont lanalyse de contenu est
inspirée du modèle de catégorisation de lÉcuyer (1988) et de Miles et Huberman
(1994); grille danalyse développée par Perreault et Leichner (1990).
- Pour documenter lutilisation des différentes ressources du milieu des usagers de
léchantillon, une fiche a été élaborée incluant une liste de 22 organismes,
constituée à partir dinterviews réalisés à intervalle régulier entre le mois
de janvier et août 1997.
Pertinence de la recherche
- Les résultats de létude quant au volet de la requête des usagers
(a) démontre que plus de 80% des usagers jugent important de recevoir de laide
à la clinique 1) pour comprendre leurs problèmes et prendre la meilleure décision,
2) pour mieux contrôler ce quils ressentent, 3) car cest un endroit
où ils sont certains de recevoir de laide, 4) car ils croient y rencontrer des
gens qui les comprennent et 5) parce quils souhaitent y obtenir un support
moral. Par rapport à la durée des services quils désirent recevoir, 60 % se
prononcent pour des services de longue durée, soit aussi longtemps que leur condition le
nécessite ou pour plus de six mois.
- Lenquête pour la satisfaction des usagers à légard des services (b)
démontre de bons résultats quant au volet de la relation usagers/intervenants et de la
collaboration entre les intervenants des différents organismes de Pointe St-Charles.
Lorganisation et la continuité des services dans cette localité sont aussi bien
perçues. Les principales sources dinsatisfaction se rapportent à trois
dimensions : linformation, le type daide à recevoir et
laccessibilité aux professionnels de leur choix (spécialistes en santé mentale et
médecins particulièrement).
- Lanalyse de lutilisation des services indique que 83% des usagers ont eu
recours aux consultants de lHôpital Douglas présents à la CCPSC; 19% ont utilisé
les services de lurgence psychiatrique, 2 participants ont fréquenté
lhôpital de jour et 2 ont été hospitalisés; durant les quatre mois de suivi, 70
% des usagers ont utilisé entre 1 et 5 fois les services dune ou de plusieurs
ressources du milieu; sur 47 usagers, 136 visites auprès de 23 ressources ont été
faites.
- Présentation dun modèle innovateur dorganisation des services de santé
mentale en CLSC, qui se caractérise par 1) le suivi des personnes qui souffrent de
troubles sévères de santé mentale par des équipes multidisciplinaires de première
ligne où un intervenant principal assure un suivi de longue durée si nécessaire; 2)
limplication dans lévaluation, létablissement du diagnostic et la
révision du plan de traitement (projet de contrat de services en annexe) dune
équipe de consultants spécialisés en psychiatrie, présente sur place, et 3) la
liaison avec les services internes de lhôpital et la collaboration avec les groupes
communautaires qui accueillent les personnes suivies à la clinique.
- Lanalyse du partenariat, réalisée auprès des intervenants/consultants, fait
ressortir que le modèle développé entre la CCPSC et lHôpital Douglas est
approprié. Cependant, des efforts sont à poursuivre : 1) pour maintenir un
niveau minimum de disponibilité et daccessibilité aux consultants de
lhôpital, 2) pour clarifier les rôles et mandats des partenaires et
3) pour veiller à assurer une meilleure articulation entre les différentes
ressources partenaires. Différents moyens sont mis de lavant pour améliorer le
partenariat : 1) la création dune entente de base entre les deux
ressources dans la communication des dossiers des usagers lors des références ou des
transferts, 2) létablissement de protocoles clairs, 3) lutilisation
dune personne-pivot afin deffectuer la liaison entre les deux institutions et
4) un lieu et un temps de communication entre les intervenants et les consultants
présents à la clinique sur le fonctionnement des services en santé mentale.
Auteur du résumé : Marie-Josée Fleury, Ph.D.
*Mesure 2 du Plan : Organiser des réseaux locaux
Titre
Le développement de lemployabilité et lintégration au
travail pour les personnes ayant des problèmes de santé mentale. Impact travail
Références et catégorie de létude
C. Mercier, G. Provost, G. Denis et F. Vincelette (1999)
Rapport de recherche réalisé par le Centre de recherche de lHôpital Douglas,
Division de recherche psychosociale, et financé par le MSSS, des RRSSS et des bureaux
régionaux de lOPHQ
Nature et objectifs de létude
- Recherche-action effectuée dans lensemble du Québec.
- Documenter les réalisations actuelles de développement de lemployabilité et
dintégration à lemploi des personnes vivant des problèmes de santé
mentale; en dégager les conditions de réussite et les difficultés rencontrées; faire
sur ce sujet des recommandations au MSSS, aux autres ministères et aux régies
régionales, selon les particularités locales et les besoins des individus; être un lieu
de réflexion sur les programmes et les pratiques dintégration au travail qui
favorise le transfert des connaissances, la concertation et le changement.
Méthodologie
- La recherche-action sest appuyée sur les activités suivantes : un bulletin
de liaison (6 numéros publiés à un tirage de 400 exemplaires), une enquête par
questionnaire sur les programmes existants (114 organismes sollicités dont 80 ont
retourné le questionnaire pour un taux de réponse de 70%), des groupes thématiques (11
réalisés avec des usagers participant à une démarche dintégration au travail
(n = 127 personnes) et 7 ny participant pas (n = 48) et 8 avec
des employeurs (n = 68) rencontrés entre lautomne 1996 et le printemps
1997 dans 10 régions) organisés afin de documenter les conditions favorables et
défavorables à lintégration au travail ainsi que les besoins et les attentes de
lensemble des personnes concernées par cette question et des colloques régionaux
(n = 9 couvrant 14 régions ayant réuni de 80 à 225 participants, pour un
total de 1195 participants) planifiés pour présenter les résultats de lenquête
par questionnaire et des groupes thématiques, pour réfléchir sur la problématique de
la santé mentale et du travail, et recueillir les témoignages des usagers, des
organismes et des employeurs. Un comité de pilotage et un comité aviseur ont également
été mis en place.
Pertinence de la recherche
- Lenquête a permis de recenser 80 organismes offrant des activités
demployabilité et dintégration au travail pour les personnes ayant des
problèmes de santé mentale, 147 programmes (ensemble dactivités planifiées,
structurées et coordonnées offertes à une clientèle cible et comportant des objectifs
précis dintervention, par exemple un programme de pré-emploi et un atelier
protégé) et 185 volets, ce qui correspond à deux sites ou à deux variantes dun
même programme (par exemple, une entreprise sociale dans le domaine de la restauration
peut comporter un volet traiteur et un volet plats cuisinés).
- Lenquête démontre que les programmes de développement de lemployabilité
et dintégration au travail sont généralement dispensés par des organismes sans
but lucratif (OSBL, 84%), situés dans la communauté (93%) et que le tiers dentre
eux (38%) ont commencé leurs activités dans les années 90; les programmes disponibles
sont surtout relatifs au développement de lemployabilité (pré-emploi, ateliers
protégés, services dapprentissage aux habitudes de
travail - SAHT - ) et peu dentre eux sont relatifs à
lintégration en emploi (centres de travail adapté - CTA - ,
entreprises sociales, coopératives de travail, corporations intermédiaires de
travail - CIT - ); seulement 5 régions offrent plus de 6 programmes
sur les 9 possibles (Saguenay-Lac St-Jean, Québec, Montréal, Chaudière-Appalaches et
Lanaudière); les listes dattente (51% des programmes), un temps moyen
dattente relativement long (4 mois) et le nombre de personnes en attente (8 en
moyenne) laissent présager des problèmes daccessibilité aux programmes (données
incomplètes); les critères dadmission et de sélection peuvent aussi être assez
restrictifs : il faut être motivé (73% des programmes pour ladmissibilité,
68% pour la sélection), avoir des capacités et aptitudes pour le travail (65% et 64%) et
un bon niveau de fonctionnement général (54% et 46%).
- Les activités offertes par plus de 60% des programmes sont lévaluation des
capacités des goûts et des intérêts (85%), le suivi individuel et le soutien en cours
de programme (83%), lacquisition et le maintien dhabitudes de travail de base
(75%), lévaluation des aptitudes professionnelles (72%), et lentraînement
aux habiletés sociales (60%); certaines activités ne sont présentes que dans moins de
20% des programmes : la formation académique (20%), la recherche et
lévaluation (19%), laction politique et le lobbying (19%), le soutien
aux proches (15%), le développement dentreprises (7%) et les clubs de recherche
demploi et de travail (5%).
- Les préjugés ont été rapportés par lensemble des groupes consultés comme le
principal obstacle à lintégration. Les usagers sont surtout sensibles aux
modalités des programmes gouvernementaux et aux caractéristiques des services offerts,
les usagers non participants considèrent la médication comme un obstacle majeur, alors
que les employeurs font référence à la conjoncture socio-économique. Un usager motivé
et relativement stable au plan émotif, un programme bien adapté aux besoins des
personnes, la disponibilité suffisante de ressources humaines et financières et
louverture du milieu au plan des attitudes et de la flexibilité représentent, pour
leur part, des conditions favorables importantes.
- Les activités et programmes les plus fréquemment identifiés, qui seraient à
développer, se rapportent majoritairement à laccès au marché du travail
régulier; les programmes réfèrent aux stages et à la formation en milieu de travail
(29%), au recrutement demployeurs et de milieux de stages (24%), à la création
demplois (24%), au développement dentreprises (17%), à la formation
professionnelle reliée à un secteur demploi (16%) et à lemploi rémunéré
supervisé dans un programme (12%); les activités correspondent aux services de soutien
à lintégration déjà bien implantés (évaluation des capacités, goûts,
intérêts de la personne (16%), à lévaluation des aptitudes professionnelles (16
%) ou en émergence - recherches et évaluation de programmes
(20%) - ); il est aussi recommandé daméliorer lencadrement et le
suivi, avant, pendant et après un programme (42%) et daugmenter les subventions
associées au développement de lemployabilité (26%); enfin, la nécessité de
développer un éventail de services (continuum) et de possibilités (écoute, groupe
dentraide, bénévolat, formation, suivi, emplois) adaptés aux besoins des
personnes est soulignée.
Auteur du résumé : Marie-Josée Fleury, Ph.D.
*Mesure 1 du Plan : Mettre en place les services requis (Les
loisirs, léducation, le développement des habiletés personnelles,
lintégration à lemploi)
Titre
Évaluation du potentiel de maintien dans la communauté chez des
personnes fréquemment hospitalisées en psychiatrie
Références et catégorie de létude
Francine Dufort (1), Bertrand Cloutier, Suzanne Landry, Johanne Girouard,
Karen Hetherington, Luc Lalonde, Marie-Hélène Scott-Fleury et Louise Senez (1994)
(1) École de psychologie de lUniversité Laval
Rapport de recherche réalisé dans le cadre du programme de subventions pour projets
dinterventions, détudes et danalyses en santé communautaire, Programme
conjoint MSSS-CRSSS (Projet 0060)
Nature et objectifs de létude
- Enquête évaluative du profil des usagers, de leur réseau de soutien, de leur
utilisation des services et de leur satisfaction et perception de leur qualité de vie;
Région de Montréal-Centre.
- Comparer deux groupes de personnes, celles qui se sont maintenues dans leur milieu de
vie au cours des cinq dernières années et celles dont le maintien dans la communauté a
été interrompu au cours de la même période et cela, au regard de divers facteurs
associés à la qualité de vie et au maintien dans la communauté; 2) explorer plus
particulièrement deux dimensions potentiellement reliées au maintien dans la
communauté, à savoir, le soutien social et lutilisation des services; et
3) comparer les perceptions et les attentes des individus aux prises avec un
problème de santé mentale sévère à celles dune personne significative de leur
réseau de soutien primaire, ainsi quà celles du thérapeute principal assurant
leur suivi au regard du rôle que chacun peut jouer dans le maintien dans la communauté.
Méthodologie
- Analyse quantitative descriptive et inférentielle (comparaison entre deux groupes et
corrélation) et analyse qualitative / analyse de contenu réalisées à partir
dentrevues structurées menées auprès déchantillons représentatifs des
personnes sétant maintenues dans leur milieu de vie (n = 84) et des
personnes dont le maintien a été interrompu par au moins une hospitalisation au cours
des 5 dernières années (n = 67); dentrevues structurées menées auprès
dun membre du réseau de soutien des personnes (identifié par elles;
n = 56) et de leur thérapeute principal de la clinique externe
(n = 30 thérapeutes pour 149 rencontres) et de lexamen des dossiers
médicaux des personnes qui sont inscrites dans deux cliniques externes de Montréal
(cliniques de lest et de louest); les protocoles dentrevues ont été
pré-testés.
- Modèle danalyse complexe du maintien dans la communauté qui tient compte de
dimensions temporelles et dynamiques de ce processus (environnement distal, social et
proximal; caractéristiques personnelles; utilisation des ressources et services; qualité
de la vie perçue et maintien dans la communauté).
Pertinence de la recherche
- Plus de la moitié des personnes inscrites en clinique externe depuis au moins 5 ans et
ayant participé à létude se sont maintenues dans leur milieu de vie au cours de
cette période. Ces résultats permettent de nuancer les affirmations souvent entendues au
sujet du syndrome de la porte tournante et de linefficacité de la
désinstitutionnalisation; le fait dêtre suivi en clinique externe semble modifier
la relation entre diverses caractéristiques sociodémographiques, cliniques et
psychosociales des individus et leur maintien dans la communauté.
- Contrairement à ce que la recension des écrits laissait présager, les personnes qui
se maintiennent dans la communauté ne se distinguent pas de façon très marquée de
celles qui voient leur maintien interrompu par une hospitalisation; aucune relation
significative nest enregistrée entre le soutien et le maintien dans la communauté
(le réseau de soutien servirait plutôt de déclencheur au processus, mais peut ne pas
jouer un rôle prépondérant dans le maintien) et les personnes sétant maintenues
dans leur milieu de vie ont des perceptions assez comparables à celles dont le maintien a
été interrompu.
- Les facteurs qui ressortent de létude en rapport avec le maintien dans la
communauté sont lâge, le fait dêtre à la fois sans emploi et de vivre
dinstabilité maritale, davoir été hospitalisé au moins trois fois
antérieurement, linstabilité fonctionnelle (plutôt que le degré de
fonctionnement actuel des personnes), le fait de posséder un profil clinique
désorganisé (la toxicomanie étant associée à la plupart des aspects désorganisés du
profil clinique) et le nombre de médicaments prescrits.
- Les personnes, les proches et les thérapeutes évaluent de façon assez semblable le
fonctionnement social des personnes aux prises avec un problème de santé mentale; ce
constat est important à souligner, car bien souvent la justesse du jugement des personnes
psychiatrisées est mise en doute.
- Promotion 1) dune meilleure concertation entre les proches, le réseau de
santé et des services sociaux et les intervenants assurant le suivi en clinique externe;
2) de programmes de réadaptation psychosociale axés sur la motivation à agir et à
persévérer, lesquels sont considérés des déterminants importants du fonctionnement
social; 3) de limportance par rapport à lintervention et à la
planification des services de posséder un profil non seulement clinique des personnes,
mais aussi psychosocial.
Auteur du résumé : Marie-Josée Fleury, Ph.D.
*Mesure 1 du Plan : Mettre en place les services requis (Le
suivi dans la communauté)
Titre
Étude comparative de la qualité de vie et de lintégration
communautaire des bénéficiaires au long cours de services psychiatriques
Références et catégorie de létude
Raymond Tempier, Céline Mercier, Pierre Léouffre et Jean Caron (1995)
Rapport de recherche réalisé par le Centre hospitalier Malartic
Nature et objectifs de létude
- Analyse de la qualité de vie réalisée dans la sous-région de Val dOr-Malartic
(région de lAbitibi-Témiscamingue).
- Vérifier 1) si le niveau de la qualité de vie et de lintégration sociale
de patients désinstitutionnalisés séjournant dans la communauté et bénéficiant de
services de support communautaire, qui ont déjà été évalués en 1987 (Mercier,
Tempier, Renaud, 1992), sest maintenu, amélioré ou détérioré après 5 ans;
lévaluation tient compte du niveau dutilisation des services et de
létat fonctionnel clinique global des personnes; 2) et si la perception de la
qualité de vie de ces patients désinstitutionnalisés est comparable à celle de la
population générale et de la population économiquement défavorisée des villes où
habitent les patients (Val dOr et Malartic); 3) ainsi que fournir des
indications sur les conditions de vie et sur les composantes cliniques et démographiques
de cette cohorte de patients vivant hors institution.
Méthodologie
- Réplication de lenquête de 1987, qui compare les données recueillies lors de la
première entrevue en 1987/1988 (n = 92 patients inscrits aux cliniques externes
des CH de Malartic ou de Val dOr) à celles obtenues lors dentrevues
identiques en 1993/1994 (n = 60); une étude transversale constitue le deuxième
volet de la recherche; un échantillon représentatif de la population générale adulte
(n = 266 personnes questionnées par un envoi postal) et des assistés sociaux
(n = 79 personnes interviewées en face à face) des villes de Val dOr et
Malartic constitue les deux groupes contrôles; un schéma dentrevue et un
questionnaire sont développés.
- La qualité de vie subjective a été mesurée à laide de léchelle SLDS
(«Satisfaction with Life Domains Scale», Andrews et Whithey (1976), adaptée par Baker
et Intagliata (1982) et enrichie par Mercier et Corten, laquelle comporte 20 items) et
lintégration sociale, à laide de ladaptation française de
lInventaire des Patrons dActivités (API : «Activity Pattern
Inventory», Brown et al. (1980, 1984), lequel répertorie 125 activités
regroupées en 6 catégories principales); une mesure du niveau de fonctionnement
général est aussi prise à partir de léchelle du GAS («Global Assessment
Scale», Endicott et al. (1976) et Fillion (1987) qui permet détablir
lévolution du niveau fonctionnel clinique sur une cotation de 0 à 100; pour
mesurer le niveau de support social, linstrument retenu est lÉchelle de
provisions sociales («Social Provision Scale», Cutrona et Russel (1986), traduite et
validée par Caron et Cultrona (1995), qui comporte 6 dimensions); une fiche
dutilisation des services pour chaque patient, qui identifie le nombre et le type de
service afin détablir un index dutilisation, est également employée pour
comparer les données avec les résultats de 1987; des caractéristiques cliniques
(dossiers médicaux et confirmation des diagnostics par les psychiatres traitants à
partir du DSM3R), démographiques et sociales ont aussi été recueillies.
- Analyse quantitative bi-variée et multivariée (tests t et analyses de variance pour
les variables continues et de chi carré pour les variables catégorielles); analyse
qualitative / analyse de contenu (le schéma dentrevue comporte quelques
questions ouvertes).
Pertinence de la recherche
- Létude identifie une stabilité de la mesure de qualité de la vie (plutôt
satisfait) et de lintégration sociale (plutôt satisfait) associée à une baisse
du fonctionnement global; les traitements médicamenteux ont diminué, mais les services
sont plus souvent utilisés, quils soient spécialisés ou non; les services de
soutien dans la communauté semblent donc jouer un rôle efficace dans le maintien de la
qualité de vie; par rapport à la perception de cette dernière mesure, les
bénéficiaires de laide sociale se rapprochent davantage des patients que de la
population générale; la pauvreté et le statut de non producteur ont ainsi un impact
négatif sur le bien-être général. Pour lintégration communautaire, le niveau
dactivités des patients demeure moins élevé que celui de la population générale
et des assistés sociaux.
- La recherche donne des renseignements pertinents concernant différentes
caractéristiques et perceptions de la population désinstitutionnalisée
(caractéristiques diagnostiques, socio-économiques, relationnelles, utilisation des
services
) versus la population générale et les assistés sociaux; elle utilise
aussi différents outils de mesure dun intérêt certain.
Auteur du résumé : Marie-Josée Fleury, Ph.D.
*Mesure 1 du Plan : Mettre en place les services requis (Le
traitement dans la communauté)
Titre
Les rapports dynamiques du processus partenarial. Un regard dans le
domaine de la santé mentale
Références et catégorie de létude
Isabelle Billette (1), Deena White (1) et Céline Mercier (2) (1995)
(1) Groupe de recherche sur les aspects sociaux de la santé et de la prévention (GRASP),
Université de Montréal
(2) Division de recherche psychosociale, Centre de recherche de lHôpital Douglas,
Université McGill
Rapport de recherche financé par le CQRS (n° RS 1978091)
Nature et objectifs de létude
- Étude de cas réalisée dans la région de la Montérégie et dans la sous-région de
Rivière-Gatineau (région de lOutaouais).
- Vérifier la pertinence dune grille danalyse du partenariat construite sur
la base décrits normatifs et théoriques; 2) explorer, à laide de cette
grille, les conditions daction dans lesquelles sinscrivent les expériences
partenariales et les stratégies des acteurs au sein de ces expériences; 3) ainsi
que décrire les dynamiques des rapports et la forme dinstitutionnalisation qui
émergent de ces expériences.
Méthodologie
- Analyse qualitative / analyse de contenu réalisée à partir dune
documentation de sources primaires et secondaires et dentrevues semi-structurées
(n = 5 pour la région de la Montérégie; n = 7 dans la sous-région
de Rivière-Gatineau) effectuées auprès des membres du 1e et 2e
tiers du comité tripartite régional (Montérégie) et des membres du comité de gestion
(Rivière-Gatineau); guides dentrevues développés à partir dune grille
danalyse validée (White, Mercier et al., 1994); recherche balisée par la
théorie de laction sociale.
- Cette recherche est encadrée par une première étude plus vaste (n = 17
entrevues dans la région de la Montérégie et 10 à Rivière-Gatineau) qui se proposait
de comprendre les possibilités et les contraintes engendrées par la mise en uvre
de la Politique de santé mentale et den déterminer les conditions
spécifiques (Le développement des ressources communautaires en santé mentale :
étude des processus de réforme, White, Mercier, Desbiens et Roberge, 1994).
Pertinence de la recherche
- Élaboration dun cadre danalyse complexe applicable à létude de
plusieurs cas dexpériences partenariales entre lÉtat et la société civile;
le partenariat est interprété comme un processus dynamique (théorie de laction
sociale) propice à létablissement de nouvelles règles du jeu, qui fait progresser
un domaine en évitant une uniformisation des ressources et en favorisant les débats vers
la rencontre des objectifs de la réforme des services (décentralisation et
diversification des services, intégration des modes et objectifs dintervention et
recherche de nouvelles solutions aux contraintes budgétaires); cette approche tient
compte des dynamiques internes des expériences partenariales (rapports déchange et
de pouvoir) et des schèmes de communication des partenaires avec des acteurs extérieurs
(marge de manuvre et nature des frontières), des stratégies des acteurs
(cloisonnement/ouverture; orientation centrifuge/centripète; non-engagement/engagement;
dépendance/autonomie), ainsi que des conditions structurales de laction sociale
(conditions spatiales, historiques, culturelles, économiques, politiques et
administratives); lévaluation du partenariat sest faite en termes de
réussite par rapport à la création dune dynamique démocratique continue au sein
dun espace social, et non pas en fonction de la rencontre des objectifs et des
intentions fixés lors des premières rencontres partenariales (ce qui explique quon
les ait souvent qualifiées déchec
).
- Description du contexte démergence du partenariat comme stratégie de
transformation du système de la santé mentale.
- Le partenariat est encouragé quand les acteurs entretiennent des stratégies supportant
un certain cloisonnement, se positionnent sur des orientations mi-centripète (orientation
envers une instance consulative) et mi-centrifuge (orientation envers son milieu) et se
sentent engagés dans le processus de consultation/décision; linégalité du
pouvoir entre acteurs dans lorganisation des services se reflète dans le processus
partenarial, bien quà un degré non nécessairement similaire; le partenariat à
travers les comités de consultation a été limité par certaines contraintes
administratives (définition imprécise des mandats et des rôles des partenaires, etc.)
et le caractère plutôt restreint des liens de la table avec lextérieur;
progressivement, une certaine fusion des intérêts personnels et des milieux sest
enclenchée, favorisée par un contexte de «coopération conflictuelle» et de
«participation contradictoire» (effet du «cercle progressif », soit un
phénomène qui marque lévolution lente par laquelle passe tout avancement des
connaissances et processus de changement).
Auteur du résumé : Marie-Josée Fleury, Ph.D.
Mesure 2 du Plan : Organiser des réseaux locaux de services
Titre
Suivi intensif en équipe dans la communauté pour personnes atteintes de
troubles mentaux graves
Références et catégorie de létude
Rapport de recherche préparé à la demande du Conseil dévaluation
des technologies de la santé du Québec (CETS 99-1 RF) par Eric Latimer avec la
collaboration de Lyne Nadeau (1999)
Nature et objectifs de létude
- Analyse descriptive et évaluative (coût/efficacité) de la pratique du suivi intensif
en équipe dans la communauté (SIEC); deux cas dexpérimentation sont
particulièrement étudiés : le Service daccompagnement et de soutien
communautaire (SASC) de Hull (région de lOutaouais) et le Centre
dintégration communautaire (CIC) de Shawinigan (région de la Mauricie et du
Centre-du-Québec).
- Examiner les études publiées sur le modèle du SIEC quant à ses effets sur la
qualité des services et leur efficience; 2) évaluer dans quelle mesure le modèle
est applicable au Québec; 3) et le cas échéant, tirer des études publiées et des
données épidémiologiques et économiques québécoises des indications sur les
critères qui devraient gérer son implantation au Québec.
Méthodologie
- Recherche basée sur une revue de littérature exhaustive sur le SIEC («Assertive
Community Treatment» - ACT - ), réalisée afin didentifier
les éléments de succès de tels programmes et de les comparer aux expériences
québécoises; une analyse de lutilisation et des coûts de services, qui
a été produite à partir des rapports financiers des hôpitaux (CH Pierre-Janet
et du Centre-de-la-Mauricie), pour une période denviron 3 ans avant
limplantation des programmes de suivi et pour autant de mois que possible
après leur mise en oeuvre sur un échantillon aléatoire de 28 usagers pour
la région de Hull (ayant reçu des services en 1995-1996) et de 147 usagers
pour le territoire de Shawinigan (ayant reçu des services en 1991-1992) est
rapportée; limpact des programmes sur les symptômes, le fonctionnement
social, la qualité de vie, etc. a également été relevé à partir dun
sondage (démarche exploratoire), réalisé auprès du même échantillon de 28
usagers pour la région de Hull (mesuré à partir dune échelle de 1 à
4) et dun échantillon de 108 usagers (sondage postal effectué en 1995)
pour le territoire de Shawinigan.
- Limpact économique net (en termes de coûts pour le système de santé et de
services sociaux du Québec) de la prestation du SIEC à la population susceptible
den bénéficier a aussi été évalué à partir dun échantillon de patients
sur les territoires de lHôpital Louis-H. Lafontaine, de lhôpital général
de Montréal et de La Tuque en Mauricie (deux territoires très urbains et un territoire
à caractère rural); méthodes de calcul des coûts unitaires et des coûts moyens
annualisés.
Pertinence de la recherche
- Une des seules études portant sur lévaluation de lapplicabilité du
modèle du SIEC au contexte québécois et les circonstances dans lesquelles il devrait
être utilisé.
- Synthèse de la littérature sur le modèle du SIEC; le SIEC se caractérise
par un suivi proactif, 24 heures, 7 jours par semaine idéalement, effectué
par des intervenants de formation multidisciplinaire, comprenant préférablement
un psychiatre, des infirmières, des psycho-éducateurs et des spécialistes
en toxicomanie et en travail social (de plus en plus, linclusion au
sein de léquipe dun usager ou dun ex-usager est recommandée);
le ratio intervenants/patients varie entre 1 :8 à 1 :12; lintervention
de type individualisé se fait dans le milieu de vie des usagers en partenariat
avec les ressources du milieu (familles, organismes communautaires) et aussi
longtemps que cela semble cliniquement justifiable, offre le maximum de services
directement et vise une intégration maximale de lusager dans la communauté.
- Les effets principaux de limplantation du SIEC sont de réduire de 50% et plus le
nombre de jours dhospitalisation; daugmenter la satisfaction des usagers et de
leurs parents à légard des services et de produire des résultats positifs sur les
symptômes et la qualité de vie subjective des usagers (sur ce volet, une étude
évaluative plus rigoureuse sur des programmes québécois devrait être entreprise); plus
le modèle implanté est fidèle aux caractéristiques rapportées du SIEC dans sa version
originale (voir plus haut) et plus il produit des effets intéressants.
- Entre 0,7 et 1 personne sur 1 000 bénéficierait dun suivi de ce type, soit entre
5 000 et 7 000 personnes à léchelle du Québec; ce ratio peut être plus élevé
dans des territoires urbains défavorisés et/ou à proximité dhôpitaux
psychiatriques; 1 à 3% de la population sont atteints de troubles mentaux graves, le SIEC
ne sapplique ainsi quà 2 à 10% de cet effectif (les autres individus ne
nécessitent pas un suivi aussi intensif); un programme de SIEC comprenant un psychiatre
à mi-temps et du personnel payé selon les normes en vigueur en milieu institutionnel
coûterait au système environ 8 000 $ par usager par an, y compris les services médicaux
facturés par le psychiatre à la Régie dassurance-maladie du Québec (ce qui
permettra au réseau, malgré ce coût relativement élevé, deffectuer des
économies à moyen ou long terme; à court terme des déboursés additionnels seraient
requis).
- Il existe déjà au Québec plusieurs programmes de SIEC (aux CLSC de Huntingdon et de
Portneuf, à lHôpital général de Montréal, à l'Hôpital Douglas et à
l'Hôpital Louis-H. Lafontaine par exemple); la plupart des programmes sont associés à
des organismes communautaires; la littérature ne permet pas de trancher quant au milieu
particulier à partir duquel on devrait développer des équipes de suivi intensif; les
deux programmes étudiés, le SASC et le CIC, constituent des adaptations moyennement
fidèles au modèle originel de SIEC; ils ont obtenu des réductions substantielles dans
les jours dhospitalisation des usagers desservis : 77% dans le cas de Hull et
37% dans celui de Shawinigan.
- Il est recommandé dimplanter à une plus grande échelle le SIEC, démettre
des lignes directrices décrivant la nature et les principes de ce modèle et
de la population ciblée; dutiliser des incitatifs financiers pour promouvoir
la mise en oeuvre de tels programmes; de favoriser les programmes qui démontrent
leur capacité de collaboration avec le personnel hospitalier; de recourir
à des consultants cliniques pour soutenir techniquement les équipes; dévaluer
régulièrement les programmes et de financer la recherche sur ces services;
limplantation du modèle de SIEC requiert des intervenants et des psychiatres
ladoption de nouveaux rôles professionnels, d'être vigilants pour minimiser
les risques associés de paternalisme ou de coercition et une complémentarité
du SIEC avec les autres ressources du milieu.
Auteur du résumé : Marie-Josée Fleury, Ph.D.
Mesure 1 du Plan : Mettre en place les services requis (Le
suivi dans la communauté)
Titre
Lutilisation des lits de courte durée : alternatives
à lhospitalisation
Références et catégorie de létude
Alain Lesage, Doris Clerc, Maryse Charron, Claude Vanier, André Luyet,
Marc Sasseville, Daniel Gélinas, Claude Lamarre et Charles Bonsack (1997)
Rapport de recherche réalisé par lHôpital Louis-H. Lafontaine
Département de psychiatrie et module de soutien évaluatif au développement des services
psychiatriques
Nature et objectifs de létude
- Analyse de lutilisation et analyse des besoins de services de santé mentale,
effectuées sur le territoire de lHôpital Louis-H. Lafontaine (région de
Montréal-Centre).
- Identifier les besoins en lits de courte durée et en alternatives à
lhospitalisation (ressources résidentielles protégées, suivi intensif dans le
milieu et hôpital de jour) et les caractéristiques cliniques associées à la
nécessité dune hospitalisation.
Méthodologie
- Analyse quantitative bivariée réalisée à laide du questionnaire adapté de la
grille NABUS («Nottingham Acute Bed Use Study»), laquelle mesure les besoins
dalternatives à lhospitalisation psychiatrique de courte durée, les raisons
justifiant ladmission dun individu et létat des symptômes, signes et
autres détails diagnostiques; le questionnaire a été distribué aux médecins
(n = 212) de patients traités en courte durée à une date donnée et de
patients nouvellement admis pour une période de 2 semaines; test statistique
non-paramétrique, «Kruskall-Wallis», afin de comparer certains groupes par rapport aux
raisons justifiant ladmission et aux détails diagnostiques présents lors de la
collecte des données.
- Méthode de projection des besoins dalternatives à lhospitalisation par
stratification des durées de séjour en courte durée (pour une période de 1 an, de 6
mois à 1 an, de 3 mois à 6 mois, de 1 mois à 3 mois, de 1 semaine à 1 mois et de moins
dune semaine) permettant de regrouper les patients dont les besoins sont semblables
(«casemix levels», Wing, 1992).
Pertinence de la recherche
- Méthode dévaluation clinique sur la base des besoins en lits et en ressources
dalternatives à lhospitalisation (ressources résidentielles protégées,
suivi intensif dans le milieu et hôpital de jour).
- Comparaisons cliniques et socio-démographiques des personnes par rapport aux besoins de
services.
- Promotion dun nombre réduit de lits de courte durée (18 lits par 100 000
habitants) supportée par un ensemble dalternatives à lhospitalisation pour
près de 50% de la clientèle.
- Recommandation pour le 2/3 de la clientèle en mesure de recourir à des services
dalternatives à lhospitalisation de déployer une forme de ressources
résidentielles protégées : appartements supervisés (1/3 des cas) et pavillons ou
familles daccueil (1/3 des cas).
- Mise de lavant que près de 30% des patients hospitalisés en courte durée à une
journée donnée bénéficient dun suivi intensif dans le milieu et de services
dun hôpital de jour.
Auteur du résumé : Marie-Josée Fleury, Ph.D.
*Mesure 1 du Plan : Mettre en place les services requis (Le
suivi dans la communauté)
Titre
Lutilisation des lits de courte durée et des alternatives à
lhospitalisation
Références et catégorie de létude
Alain Lesage et Daniel Gélinas (1999)
Rapport de recherche préparé par le programme de santé mentale du Centre hospitalier du
Centre-de-la-Mauricie et par le module de soutien évaluatif au développement des
services psychiatriques de lHôpital Louis-H. Lafontaine à Montréal
Nature et objectifs de létude
- Analyse de lutilisation et analyse des besoins de services de type
recherche-action, effectuées sur le territoire du CH du Centre-de-la-Mauricie (région de
la Mauricie et du Centre-du-Québec).
- Évaluer la nature, lintensité, le type de ressource dhébergement et les
modalités de suivi qui permettraient de dégager une alternative à
lhospitalisation pour les patients psychiatriques hospitalisés en courte durée et
évaluer la proportion des patients qui pourraient en bénéficier.
Méthodologie
- Analyse quantitative (descriptive; test de probabilité; test du chi carré) réalisée
à partir de données socio-démographiques et cliniques et du résultat dun
questionnaire adapté de la grille NABUS («Nottingham Acute Bed Use Study»), qui mesure
les besoins dalternatives à lhospitalisation psychiatrique de courte durée,
les raisons justifiant ladmission dun individu et létat des symptômes,
signes et autres détails diagnostiques; le questionnaire a été distribué aux médecins
de patients traités en courte durée à une date donnée (n = 34) et de
patients nouvellement admis pour une période de 1 mois (n = 25).
- Méthode de projection des besoins dalternatives à lhospitalisation par
stratification des durées de séjour en courte durée (pour une période de un an, de 6
mois à 1 an, de 3 mois à 6 mois, de 1 mois à 3 mois, de 1 semaine à 1 mois et
dun jour à une semaine) permettant de regrouper les patients dont les besoins sont
semblables («casemix levels», Wing, 1992).
Pertinence de la recherche
- Les résultats indiquent que 32 patients, soit 54% de léchantillon,
navaient aucune alternative à lhospitalisation, un patient aurait dû
recevoir des soins psychiatriques de longue durée et 26 patients, soit 44%, auraient pu
bénéficier dune alternative à lhospitalisation à la condition de
bénéficier de différentes combinaisons de ressources dhébergement associées à
un suivi intensif dans le milieu (SIM) et/ou à la fréquentation dun hôpital de
jour (HJ); seulement 6 patients sur 26 auraient pu se passer de ces modalités de suivi et
de ce nombre, 5 auraient dû intégrer une ressource dhébergement protégé pour
dégager une alternative à lhospitalisation; donc, les 2/3 des patients ont des
besoins qui nécessitent la mise en place de ressources susceptibles doffrir des
services de forte et de moyenne intensité qui se traduisent soit par la fréquentation
dun HJ de 3 à 5 jours par semaine, soit par la visite à domicile dun
intervenant du SIM de 3 à 7 jours par semaine, soit dune combinaison de ces deux
modalités de suivi; les médecins traitants ont aussi clairement indiqué la nécessité
de sappuyer sur un centre de crise, car la moitié des recommandations
dutilisation des ressources résidentielles dhébergement protégé sont
fondées sur ce type de ressource spécialisée.
- La projection des besoins identifie que de 172 à 351 patients sur 507, soit entre 34%
et 69%, pourraient bénéficier du SIM et/ou de HJ alors que de 139 à 289 patients sur
507, soit entre 28% et 56% pourraient bénéficier du SIM seulement ou associé à la
fréquentation dun HJ.
- Les résultats de cette étude convergent dans les grandes lignes avec ceux obtenus lors
de la première enquête NABUS réalisée au Québec à lHôpital Louis-H.
Lafontaine de Montréal (1996-1997); en fait, les différences entre les deux recherches,
qui sexpriment en termes de répartitions spécifiques au sein des ressources et des
modalités de suivi, pourraient sexpliquer par la configuration différente des
réseaux constitués autour des 2 établissements; ces deux études indiquent donc
quil est possible denvisager une réduction de la capacité daccueil des
unités de soins psychiatriques si lensemble des ressources requises pour dégager
des alternatives à lhospitalisation sont mises en place au préalable.
- Létude présente une méthode dévaluation clinique sur la base des besoins
en lits et en ressources dalternatives à lhospitalisation; elle vient
renforcer limportance deffectuer de telles études autour dun
échantillon représentatif de patients hospitalisés en courte durée; elle permet
denclencher un questionnement à légard des ressources requises pour dégager
des alternatives à lhospitalisation et pour mettre en place de nouvelles modalités
de suivi en milieu naturel.
Auteur du résumé : Marie-Josée Fleury, Ph.D.
Mesure 1 du Plan : Mettre en place les services requis (Le
suivi dans la communauté)
Titre
La collaboration entre le personnel clinique et les familles de personnes
dâge adulte ayant des incapacités
Références et catégorie de létude
Myreille St-Onge et Guylaine Morin (1998)
Rapport de recherche réalisé par lInstitut de réadaptation en déficience
physique de Québec (IRDPQ)
École de Service social, Université Laval
Nature et objectifs de létude
- Analyse descriptive et analyse comparative effectuées au CHRG (Robert-Giffard),
au pavillon Albert-Prévot (PAP) de lHôpital du Sacré-Coeur de Montréal,
au pavillon Honoré-Mercier (PHM) du Réseau de santé Richelieu-Yamaska, à lIRDPQ,
au pavillon Hôtel-Dieu (PHD) du Réseau de santé Richelieu-Yamaska et au Centre
de réadaptation la Ressourse (CRR) à Hull.
- Évaluer la perception du personnel clinique de son degré de collaboration avec les
familles de personnes dâge adulte présentant des incapacités reliées aux
troubles schizophréniques ou à un traumatisme cranio-cérébral, les barrières et les
éléments facilitateurs à cette collaboration (1); évaluer le degré de satisfaction
des intervenants par rapport aux services quils offrent et à leurs conditions de
travail (2); et évaluer les difficultés et le degré de valorisation perçus par le
personnel clinique dans lexercice de ses fonctions (3).
Méthodologie
- Analyse qualitative / analyse de contenu et analyse quantitative de variance
et de corrélation basées sur la distribution dun questionnaire comprenant 4
échelles (dont les réponses sont codifiées de 0 à 5) distribué au personnel clinique
du CHRG (n = 289), du PAP (n = 49), du PHM (n = 32), à
lIRDPQ (n = 41) au PHD et au CRR (n = 20); rencontres de groupe
afin de valider les résultats de la recherche et de faire ressortir des suggestions pour
améliorer la collaboration intervenants/familles.
- Échelle dévaluation des services adaptée dune étude de lOMS et
validée : comprend 42 questions dont 4 ouvertes; mesure 4 facteurs reliés au
travail (les soins offerts aux usagers, la participation aux décisions, les conditions de
travail et les relations avec les collègues et la direction).
- Échelle de la valorisation (ou de la gratification) perçue dans le travail :
validée, compte 6 questions se rapportant aux sentiments de valorisation et de
gratification qui peuvent être ressentis au contact de la clientèle.
- Échelle des difficultés perçues dans lexercice des fonctions : adaptée
dune étude de lOMS et validée; comporte 36 questions; mesure 4 types
deffets (sur la santé physique et mentale, sur les capacités plus générales, sur
la vie familiale et sociale et sur les résultats du travail).
- Échelle de collaboration avec les familles : comporte 87 énoncés décrivant
différents aspects de la collaboration dont les barrières et les éléments
facilitateurs
Pertinence de la recherche
- Description de la nature et des modalités de contact (facilitateurs et obstructeurs)
intervenants/familles.
- Mise de lavant dune collaboration plus intense et formelle entre
intervenants/familles et dune politique dintégration des familles dès le
début du processus de réadaptation des personnes.
- Souligne limportance daméliorer la formation des intervenants sur les
modalités dintervention auprès des familles, de mettre en place des conditions
organisationnelles visant à faciliter les discussions, les échanges dexpertise et
le soutien entre les collègues de travail et de sensibiliser la clientèle à
limportance dintégrer ses proches à son processus de réadaptation.
- La satisfaction reliée au travail est significativement corrélée aux éléments
facilitateurs (r = .23, p < .05), aux barrières à la
collaboration (r = -.16, p < .05), aux difficultés perçues dans
lexercice des fonctions (r = -.30, p < .05) et au sentiment
de valorisation à travailler auprès dune clientèle atteinte de troubles
schizophréniques (r = -.23, p < .05).
Auteur du résumé : Marie-Josée Fleury, Ph.D.
*Mesure 4 du Plan : Assurer la formation des ressources humaines
*Mesure 1 du Plan : Mettre en place les services requis (Le
soutien aux familles et aux proches)
Titre
Le service de crise en santé mentale pour la MRC Vallée de lOr
Références et catégorie de létude
Jean Caron (1998)
Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue et Division de la recherche
psychosociale, Centre de recherche de lHôpital Douglas
Rapport de recherche présenté à la table du Réseau des services intégrés en santé
mentale de la MRC Vallée de lOr
Nature et objectifs de létude
- Analyse descriptive / recherche de développement réalisée dans la MRC
Vallée de lOr (région de lAbitibi-Témiscamingue).
- Mieux circonscrire le concept de crise; 2) recenser différents services et centres
de crise existant au Québec; 3) et vérifier lapplicabilité dun modèle
de services de crise élaboré par la table du Réseau des services intégrés de la MRC
Vallée de lOr.
Méthodologie
- Trois stratégies de recherche ont été utilisées pour favoriser la mise au point
dun modèle de services de crise répondant de façon optimale aux besoins de la
population de la MRC de Vallée de lOr : 1) consultation de responsables
et dévaluateurs de centres et de services de crise au Québec; 2) analyse des
statistiques sur lutilisation des services durgence au Centre hospitalier de
Val-dOr pour la période davril 1996 à mars 1997 afin de mieux comprendre la
problématique et litinéraire des personnes qui pourraient éventuellement avoir
recours à des services de crise et 3) consultation dintervenants
dorganismes communautaires et du réseau public du secteur de la santé mentale,
organisée à partir dun sondage (n = 249 personnes contactées;
n = 147 réponses; le taux de participation est de 59%; effectué en
février/mars 1998) visant à cerner la perception du fonctionnement dun service de
crise (objectifs, services, personnel et structure) et autour dun atelier
communautaire réalisé dans chacun des trois territoires de la MRC (Val-dOr,
Malartic et Senneterre; réunissant 28 personnes); élaboration dun questionnaire
sur la perception des intervenants en santé mentale par rapport à louverture
dun service de crise dans la MRC Vallée de lOr, lequel a été validé
(pré-testé auprès de 30 personnes); analyse qualitative (analyse de contenu) et analyse
quantitative descriptive et test de signification (corrélation entre variables).
Pertinence de la recherche
- Élaboration dun modèle complexe de développement dune situation de crise.
- Présentation de différents services ou centres de crise : le centre daide
24/7 de Hull, Tracom (Transition communautaire de la sous-région centre-ouest de
Montréal), le centre dintervention de crise lEntremise du CLSC
Hochelaga-Maisonneuve de Montréal, les services dintervention de crise en santé
mentale des territoires des CLSC dArgenteuil, Arthur-Buies, Jean-Olivier-Chenier et
Thérèse-de-Blainville et le service durgence détresse du CLSC de lEstrie.
- Létude des statistiques de lurgence du CH de Val-dOr indique, pour la
période davril 1996 à mars 1997, que 1,58% des personnes sétant
présentées à lurgence du CH de Val-dOr avaient un problème de santé
mentale; de ces dernières, 48% ont occupé un lit ou une civière et 4,7% ont nécessité
une consultation en psychiatrie; les personnes avaient pour la plupart entre 19 et 50 ans;
les diagnostics danxiété et les symptômes dépressifs ont constitué près de 50%
des demandes de consultation (13% sont reliés à la psychose; 15% environ aux
comportements suicidaires
); 79% des individus avaient un dossier en santé mentale;
le taux daffluence à lurgence entre 8-16h a été de 31%, entre 16-24h de 50,
8% et entre 24-8h de 18, 8%; 50% des patients ont reçu des prescriptions.
- Le sondage auprès des intervenants fait ressortir un consensus à plus de 70% à
leffet que le service de crise à implanter devrait offrir des services tant de jour
que de soir pour les problématiques suivantes : les intentions suicidaires et les
tentatives suicidaires, les personnes étant affectées par lavènement dun
événement stressant, les personnes victimes de violence conjugale, les personnes
dépressives, psychotiques et présentant des troubles danxiété; les pourcentages
sont légèrement inférieurs pour les cas de troubles de la personnalité et
dagressions sexuelles; les intervenants devraient aussi disposés dinstruments
pour faciliter leur travail (échelles dévaluation des risques suicidaires et
agressifs et des symptômes psychiatriques, et bottins des ressources de la communauté).
- Le modèle de services de crise (à implanter) pour la MRC Vallée de lOr devrait
comprendre une ligne découte 24/7, une équipe mobile dintervention de crise
et un service daccueil des personnes en crise, un service de suivi intensif de
courte durée et des ententes avec des ressources du réseau, en vue dhéberger des
personnes en crise et avec des partenaires qui offrent déjà des services de crise pour
des problématiques spécifiques, ainsi quavec les corps policiers et les services
ambulanciers; daprès les intervenants, 4 types de professionnels devraient composer
léquipe de jour : une infirmière en psychiatrie, un travailleur social, un
psychologue et un psychoéducateur; un psychiatre et un médecin devraient aussi être
disponibles sur appel; léquipe pourrait coordonner ses activités avec les
organismes communautaires qui ont développé une expertise sur des problèmes
spécifiques; léquipe de soir et de nuit devrait du moins être composée
dune infirmière en psychiatrie et, sur appel, dun médecin et dun
psychiatre.
Auteur du résumé : Marie-Josée Fleury, Ph.D.
*Mesure 1 du Plan : Mettre en place les services requis
(Lintervention en situation de crise disponible en tout temps)
Titre
Évaluation du mécanisme daide et daccompagnement de
Droits-Accès de lOutaouais et du Collectif de la Montérégie
Références et catégorie de létude
Colette Duteau (1996)
Rapport de recherche dont les promoteurs sont Droits-Accès et le Collectif de la
Montérégie
Financé par le MSSS et par la RRSSS de lOutaouais (la subvention a permis
lélaboration du protocole dévaluation)
Nature et objectifs de létude
- Étude de cas réalisée dans les sous-régions de Longueuil, de St-Hyacinthe et de
St-Jean-sur-le-Richelieu pour la région de la Montérégie et dans le territoire de
lOutaouais (divisé en régions urbaines et rurales).
- Connaître lappréciation des usagers face aux services rendus par les mécanismes
daide et daccompagnement et ceci à partir de critères définis, ainsi que
les perceptions et lappréciation des intervenants quant aux activités de chaque
organisme.
Méthodologie
- Analyse qualitative / analyse de contenu réalisée à partir dentrevues
semi-structurées avec la clientèle et les intervenants de Droits-Accès
(n = 14 clients et 6 intervenants du réseau institutionnel ou/et du milieu
communautaire) et du Collectif de la Montérégie (n = 14 clients et 11
intervenants); léchantillonnage pour les usagers est représentatif (les
participants ont été choisis au hasard selon trois critères de
sélection - le sexe, la région dappartenance et le fait davoir
reçu ou non des services psychiatriques au moment de la demande de
services - et selon 2 critères dinclusion : le dossier de
lusager devait être fermé depuis au moins 3 mois et les demandes de service ne
doivent pas remonter à plus de 2 ans); les intervenants ont été sélectionnés soit par
les patients, soit par les organismes promoteurs de la recherche selon 3 critères :
1) supporter les activités des organismes, 2) être plutôt neutres et
3) être probablement en désaccord avec les activités des organismes; le guide
dentrevues pour les usagers a été pré-testé; des données relatives à la
description de la clientèle ont été obtenues à partir des compilations statistiques de
chaque organisme; un comité aviseur a été formé pour soutenir lensemble du
processus de recherche.
- Lévaluation sest orientée autour de la rencontre de 6 critères :
1) laccessibilité des services, 2) un préjugé favorable des
intervenants des organismes visés par lévaluation à lendroit de la
clientèle; 3) lappui à lexercice de la défense des droits des personnes se
présentant aux organismes; 4) la promotion de lautonomie des personnes
(«empowerment» et «self-advocacy»); 5) lappréciation du travail des
conseillers et 6) la perception de la collaboration avec les partenaires.
Pertinence de la recherche
- Une des premières évaluations réalisées sur la satisfaction des usagers face aux
organismes de défense des droits ainsi que sur la perception et limpact perçu des
intervenants du réseau public de la santé mentale et du milieu communautaire vis-à-vis
de ces organismes.
- Les résultats de la recherche permettent de constater que les fondements philosophiques
essentiels à la défense des droits, la pratique du préjugé favorable et le
développement de lautonomie, ont été fortement mis de lavant dans ces
organismes; la confiance accrue ressentie et exprimée par les usagers na pas
nécessairement correspondu au succès de la démarche; elle a résulté davantage de
lexpérience de la démarche de soutien; dans lensemble, les usagers sont
satisfaits ou très satisfaits des activités daide et daccompagnement des
organismes.
- Différentes recommandations sont élaborées afin de bonifier les services, au point de
vue 1) de laccessibilité des organismes : améliorer leur publicité pour
mieux se faire connaître de lensemble de la population (et non seulement du réseau
de la santé mentale), continuer à se déplacer chez les gens et à les accompagner lors
dévénements particulièrement stressants, continuer/améliorer leur disponibilité
vis-à-vis les usagers et leur coordination avec les activités de défense des droits
déjà offertes par les organismes communautaires (ici, des activités de formation aux
intervenants de ces derniers pourraient être offertes); 2) du préjugé
favorable : une révision en équipe devrait être régulièrement effectuée au sein
des organisations pour consolider lapplication du principe et établir une
distinction entre soutenir une personne et soutenir une demande de services; 3) de
lappui à lexercice de la défense des droits : continuer à vulgariser
le contenu de textes ou dexpliciter les contextes, à appuyer les usagers selon leur
degré de vulnérabilité (ici, explorer une approche intégrant parents/amis), à
valoriser lacquisition de techniques favorisant lapprentissage chez les
usagers et la diminution de leur anxiété et à encourager loffre de cours de
défense des droits aux usagers et aux intervenants dorganismes communautaires;
4) de la promotion de lautonomie : continuer de considérer le retour
dune personne non comme un échec, de clarifier les rôles de chacun, de voir la
personne dans sa globalité, de développer et dévaluer des techniques et des
programmes innovateurs en ce domaine, de se tenir à jour sur les sujets susceptibles
dêtre au cur des démarches des organisations (législation
), de
coordonner les activités avec les autres services déjà en place, détablir des
procédures plus systématiques afin dévaluer les démarches à réaliser et
didentifier des résultats réalistes par rapport à ces dernières; et 5) de
la perception de la collaboration avec les partenaires : continuer dentretenir
des relations professionnelles avec les autres ressources du réseau, de questionner
limage quils projettent dans le réseau ainsi que daméliorer les
processus de diffusion de leurs activités.
Auteur du résumé : Marie-Josée Fleury, Ph.D.
*Mesure 1 du Plan : Mettre en place les services requis
(Autres - Défense des droits - )
Titre
Satisfaction des usagers et des usagères, des familles et du personnel
soignant par rapport aux services de santé mentale. Résultats de lenquête
québécoise (Projet OMS-SATIS)
Références et catégorie de létude
Myreille St-Onge, Guylaine Morin et Céline Mercier (1997)
Rapport de recherche préparé par le Centre collaborateur OMS de Montréal, le Centre de
recherche de lHôpital Douglas, la Clinique de thérapie Quatre-Saisons et la
Clinique Roy-Rousseau
Nature et objectifs de létude
- Analyse de la satisfaction des besoins et du fardeau perçu, effectuée dans la région
de Québec.
- Connaître la satisfaction des usagers, des familles et du personnel soignant par
rapport aux services de santé mentale et évaluer le fardeau des familles et du personnel
clinique en santé mentale résultant des soins offerts aux personnes souffrant de
troubles mentaux.
Méthodologie
- La recherche a été réalisée entre les mois de juin 1995 et août 1997 auprès
dusagers de la Clinique de thérapie Quatre-Saisons (CTQS) (n = 46) et de
membres de leur famille (n = 38) et du personnel soignant (n = 69) de
la Clinique Roy-Rousseau et de la CTQS (maintenant fusionnées au CH Robert-Giffard); les
usagers devaient avoir fréquenté la CTQS depuis au moins 8 semaines précédant
lenquête ou avoir terminé leur suivi à la clinique au plus tard le 1er
avril 1995 (critères dinclusion); les familles étaient celles des usagers ayant
reçu une autorisation ou celles ayant reçu des services à la CTQS (programmes de
psycho-éducation relatifs aux troubles bipolaires et schizophréniques); lensemble
du personnel clinique (comprenant le personnel en diététique, pharmacie et les
préposés aux bénéficiaires) pouvait participer à la recherche.
- Les questionnaires utilisés (développés par lOMS; traduits et validés par
St-Onge et al., 1997) sont le «WHO Schedule for the Assessment of Satisfaction
with Mental Health Services» (version pour les utilisateurs-C, pour les membres de la
famille et pour le personnel), le «SHO SEARO-SCARF Burden Assessment Scale» (version
pour les membres de la famille) et le «WHO Burden Assessment Schedule for Mental Health
Staff»; les questionnaires pour le personnel soignant sont auto-administés; analyse
quantitative descriptive, analyse de variance et de corrélation ainsi quanalyse
qualitative / analyse de contenu; un comité aviseur, formé de personnes
représentant les usagers, les familles, les intervenants, le Comité de la santé mentale
du Québec, le MSSS et les membres de léquipe de recherche, a encadré le processus
de recherche.
Pertinence de la recherche
- Les résultats de la recherche démontrent que les usagers expriment un degré de
satisfaction élevé face aux services reçus à la CTQS : nature et fréquence des
contacts avec le personnel, compétence des intervenants, informations transmises sur la
maladie ou le traitement et mesures prises pour assurer la confidentialité et
lintimité; la ressource est considérée adaptée aux besoins spécifiques de la
clientèle (il y a néanmoins place à lamélioration).
- Lanalyse des résultats quant 1) à la satisfaction des familles par rapport
aux services révèle une forte appréciation face aux informations et aux cours reçus;
les familles ont fait une distinction entre les contacts quils avaient avec le
personnel de la clinique par lintermédiaire des services quils ont
personnellement reçus et les contacts avec le personnel directement engagé dans le
traitement de leur parent atteint (sur ce dernier point, plusieurs ont de la difficulté
à donner leurs opinions); 2) au fardeau perçu dénote que la principale source de
difficulté est davoir à compenser pour les limites du parent; les troubles de leur
parent ne les empêcheraient pas davoir une relation satisfaisante avec le reste de
leur famille et cela na pas contribué à désunir leur famille, parfois même la
situation a entraîné la création de liens dentraide et de solidarité et la
consolidation de liens conjugaux.
- Les résultats de recherche du point de vue des intervenants font ressortir quils
ne sont pas affectés dans lentretien des relations avec leurs familles et amis;
pour certains dentre eux, dimportantes interrogations sont soulevées quant
aux résultats obtenus de leur travail; le manque dinitiative et de dynamisme à
légard de nouvelles approches et de partage dinformation entre les
intervenants pourrait contribuer à ce sentiment; un degré de satisfaction moins élevé
est aussi enregistré à légard des conditions de travail; un degré élevé
dinsatisfaction reliée au travail correspondrait à un plus haut sentiment de
fardeau face aux soins apportés à la clientèle, ce qui signifie que la nature exigeante
du travail auprès dune clientèle psychiatrique nécessite la mise en place de
conditions organisationnelles adaptées et la création dun environnement de travail
soutenant pour le personnel soignant.
Auteur du résumé : Marie-Josée Fleury, Ph.D.
*Mesure 1 du Plan : Mettre en place les services requis (Le
soutien aux familles et aux proches)
*Mesure 4 du Plan : Assurer la formation des ressources humaines
Titre
Étude des déterminants du fardeau subjectif et de ses conséquences sur
la santé de soignants naturels dune personne atteinte dun trouble mental
Références et catégorie de létude
Nicole Ricard et Fabienne Fortin (1993)
Rapport de recherche réalisé à lUniversité de Montréal, Faculté des sciences
infirmières
Nature et objectifs de létude
- Analyse du fardeau perçu (par les soignants naturels) réalisée dans la région de
Montréal-Centre.
- 1) Décrire les caractéristiques du fardeau subjectif et de la résignation des
soignants naturels; 2) identifier les variables psychosociales des soignants qui sont
en relation avec le fardeau subjectif et la résignation des soignants naturels;
3) identifier les variables psychosociales des soignants naturels qui sont en
relation avec leur fardeau subjectif et leur résignation; 4) vérifier la
contribution relative des variables psychosociales des malades et des soignants naturels
à la variation du fardeau subjectif et de la résignation; 5) vérifier la
contribution des variables de fardeau et de résignation à la variation des indices de
létat de santé physique et mentale du soignant naturel; 6) vérifier la
contribution relative des variables de fardeau subjectif, de résignation, des stratégies
de coping et du soutien social à la variation de létat de santé physique et
mentale du soignant naturel.
Méthodologie
- Analyse majoritairement quantitative (test t et régressions multiples hiérarchiques)
qui tient compte de 359 soignants naturels, sélectionnés à partir du recrutement de
patients fréquentant les cliniques externes de différents CH (n = 8)
répertoriés dans la région de Montréal-Centre (échantillon aléatoire); les critères
déligibilité des soignants naturels étaient quils soient âgés entre 18 et
75 ans, habitent depuis au moins 6 mois avec une personne atteinte dun trouble
mental, soient identifiés par les malades comme étant les personnes qui leur viennent le
plus souvent en aide lors de difficultés, n'aient pas été suivis ou hospitalisés en
psychiatrie depuis les 3 dernières années et soient capables de comprendre et de
communiquer en français; la théorie du stress et de ladaptation (Lazarus et
Folkman, 1984) sert de cadre de référence dans le choix et létude de relations
entre certaines variables de la présente recherche.
- Mise au point dun questionnaire-entrevue comprenant 5 sections qui a nécessité
un travail délaboration, de traduction et dadaptation de divers outils de
mesure; les 2 premières parties du questionnaire (comprenant 34 questions dont 19
concernant le malade et 15 le soignant naturel) regroupent des renseignements spécifiques
sur les déterminants du malade et du soignant naturel; la 3e partie,
élaborée à laide du «Social Assessment Scale» (Platt et al., 1980) est
consacrée à lévaluation de létat du malade et du fardeau subjectif; la 4e
section est constituée de 3 outils permettant dévaluer le soutien de
lentourage et des professionnels et les mécanismes de coping :
l«Interpersonal Relationship Inventory» (Tilden, 1985; Tilden et al., 1990)
et le «Coping Strategies» (Scott et al., 1984) ou l«Indice of Coping
Responses» (Billing et Moos, 1984); pour le soutien des professionnels, un instrument
dévaluation à été élaboré spécifiquement pour la recherche; la 5e
section, sintéressant à la santé des soignants naturels, est formée de 7
questions dont 5 proviennent de lenquête Santé-Québec; cette partie se
termine par lIndice de détresse émotionnelle (Préville et al., 1992);
lentrée des données a été réalisée à laide du logiciel DBase II.
Pertinence de la recherche
- La recherche est conceptualisée en tenant compte de variables jusquici peu
étudiées dans la problématique des soignants naturels et réalise une évaluation plus
rigoureuse et systématique; les résultats de la présente recherche confirment ceux des
études précédentes, soit que la majorité des soignants naturels éprouvent un fardeau
dintensité modérée ou élevée (seulement 12% ne rapportent aucune source de
fardeau subjectif); les résultats ne permettent pas de discriminer, comme lont fait
à tort certains auteurs, la prévalence des niveaux de fardeau modéré ou élevé; ils
révèlent aussi que les effets indésirables sur lentourage sont beaucoup moins
fréquents que ce qui a été rapporté dans les écrits, permettant ainsi de penser que
la prévalence du fardeau objectif a pu être surestimée dans les recherches
antérieures; les résultats de la recherche, quoique partiels, confirment également
quelques observations détudes sur le coping, à leffet que les stratégies
cognitives auraient davantage dimpact positif sur la santé mentale et le stress que
les stratégies centrées sur lémotion.
- Il a été identifié que les comportements symptomatiques du malade et les effets
indésirables de sa présence sur lentourage entraînent un niveau de fardeau
subjectif comparable, alors quil est beaucoup moins élevé face aux difficultés de
fonctionnement social du malade, lesquelles enclenchent plutôt la résignation chez les
soignants naturels; à linstar des professionnels de la santé, les comportements
les plus difficiles à gérer pour les soignants naturels sont dabord ceux qui
représentent une menace pour leur sécurité et celle du malade et ensuite ceux qui
rendent plus difficiles les échanges et la communication avec le malade; les domaines de
la vie des soignants naturels les plus fréquemment bouleversés, et liés à la présence
du malade, sont leur santé physique et mentale et leurs rapports aux autres membres de la
famille; quant au fardeau subjectif, les rapports conflictuels entre les membres de la
famille et les effets négatifs sur le travail des soignants naturels savèrent les
plus dérangeants, et suscitent chez ces derniers un fardeau subjectif plus élevé.
- Les caractéristiques sociodémographiques des malades et des soignants naturels, à
lexception du sexe du soignant naturel (les femmes sont plus à risque), ne sont pas
des prédicteurs de fardeau subjectif; les soignants naturels éprouvent plus de fardeau
subjectif lorsque le malade présente lune ou lautre des caractéristiques
suivantes : des comportements symptomatiques plus nombreux ou sévères, une
détérioration de son état actuel comparativement au début de sa maladie, la présence
constante de troubles, loccurrence dune période de crise récente, des
déficits plus importants ou fréquents dans ses rôles sociaux, un âge plus jeune lors
de lapparition des troubles psychiatriques; les soignants naturels ne présentent
pas plus de problèmes de santé physique que la population générale; sur le plan de
leur santé mentale, ils éprouvent significativement plus de détresse émotionnelle
sévère et un niveau de stress vécu plus élevé que la population générale; le niveau
de détresse émotionnelle des soignants naturels, le stress perçu et le nombre de
problèmes de santé sont influencés par le fardeau subjectif et les dimensions du
soutien social et professionnel des répondants; la satisfaction et la disponibilité du
réseau de soutien ninfluencent que la perception du stress (dune façon
positive); en présence dun fardeau subjectif élevé, un réseau social conflictuel
augmente significativement le risque dapparition de problèmes de santé mentale et
physique chez les soignants naturels.
- Plus du tiers (36%) des soignants naturels nont eu aucun contact avec un ou des
professionnels de la santé assurant le suivi du malade et 40% des répondants ne
sestiment aucunement satisfaits de la pertinence des conseils reçus; il semble donc
que beaucoup de professionnels naient pas encore remis en question le modèle
théorique classique sur le rôle de la famille dans la maladie mentale; ils ont conservé
leurs préjugés et ont peu modifié leur attitude face aux proches du malade; certains se
sentent néanmoins peu outillés pour travailler avec ces derniers ou ne reçoivent pas la
collaboration nécessaire du milieu institutionnel à cet égard.
Auteur du résumé : Marie-Josée Fleury, Ph.D.
*Mesure 1 du Plan : Mettre en place les services requis (Le
soutien aux familles et aux proches)
Titre
Adaptation à la communauté de jeunes adultes ayant vécu une ou
plusieurs hospitalisations en psychiatrie
Références et catégorie de létude
Claude Leclerc (1995)
Rapport de recherche réalisé par lUniversité du Québec à Trois-Rivières et par
le CH Ste-Croix de Drummondville grâce à une subvention de la RRSSS de la
Mauricie-Bois-Francs
Nature et objectifs de létude
- Analyse des besoins de services et des facteurs prédicteurs de la réadaptation sociale
réalisée sur le territoire de la Mauricie-Bois-Francs.
- Vérifier la nature des relations entre le soutien social des jeunes adultes (18 à 35
ans) ayant une ou plusieurs hospitalisations en psychiatrie, leur perception du stress
vécu, leurs stratégies de coping et leur détresse psychologique lors du congé de
lunité de psychiatrie, évaluer la résultante de réadaptation à la vie dans la
communauté 6 mois après le congé, préciser les besoins de services et la cible des
interventions thérapeutiques auprès des jeunes adultes atteints de troubles mentaux.
Méthodologie
- Analyse quantitative de corrélation, de régressions linéaires simples (ANOVA) et
multiples (MANOVA et Stepwise) ainsi quune analyse acheminatoire («path analysis»)
via LISREL effectuées sur un échantillon de 89 jeunes adultes sélectionnés par des
infirmières des hôpitaux participants (CH Ste-Croix de Drummondville, CH Ste-Marie de
Trois-Rivières, CH régional de la Mauricie et CH Ste-Thérèse à Shawinigan); les
jeunes devaient être âgés de 18 à 35 ans, être hospitalisés à lune des
unités de soins psychiatriques et avoir reçu lautorisation de participer à
létude de leur médecin traitant; les entrevues effectuées à laide
dinstruments de mesure (voir si bas) se sont déroulées entre septembre 1993/1994
en deux épisodes : une semaine avant le congé de lunité psychiatrique
(n = 89 entrevues avec les jeunes) et 6 mois plus tard (n = 16
entrevues avec les jeunes et 73 avec leurs principaux thérapeutes).
- Les instruments de mesure retenus sont 1) le Questionnaire sur le soutien social
(Sarason et al., 1983; de Man, Balkou et Iglesias, 1986) comprenant 27 questions et
fournissant un score de disponibilité du soutien et un autre de satisfaction du soutien
reçu (de un à six); 2) le Soudage sur les expériences vécues (Sarason,
Johnson et Seigel, 1978; de Man, Balkou et Iglesias, 1987) formé de 57 questions, lequel
permet dévaluer autant les scores de stress positif que négatif et de coter
individuellement limportance de ces événements dans la vie du répondant selon sa
perception au cours des 12 derniers mois (échelle de type Likert en sept points);
3) lIndice de réactions de coping (Billings et Moos, 1984; Gagnon,
1988) possédant 32 items évalués sur une échelle de type Likert en 4 points décrivant
différentes stratégies applicables à un événement stressant; 4) lIndice
de détresse émotionnelle (Gouvernement du Québec, 1987; Préville et al.,
1992), soit la version française du «Psychiatric Symptom Index» (Ilfeld, 1976),
comportant 29 items cotés à laide dune échelle de type Likert en 4 points;
lIndice de réadaptation-6 mois (Leclerc, 1992) qui mesure 6 mois après le
congé de lunité de psychiatrie sur une échelle de type Likert en cinq
points : lutilisation des services psychiatriques, la fidélité au suivi
psychiatrique, la fidélité à la médication psychiatrique prescrite et
loccupation du temps disponible et le «Morningside Rehabilitation Status Scale»
(MRSS) (Affleck et McGuire, University of Edinburgh; traduit au CHUL) permettant
dévaluer le fonctionnement de patients psychiatriques à qui lon songe offrir
un programme de réadaptation ou qui bénéficient déjà dun tel programme selon 4
dimensions : indépendance/dépendance, activité/inactivité, intégration
sociale/isolement et effets des symptômes actuels et du comprtement déviant
(appréciation de chaque dimension + cote globale).
Pertinence de la recherche
- Une description des caractéristiques dune importante proportion des jeunes
adultes (18-35 ans) hospitalisés en psychiatrie dans la région de la
Mauricie-Bois-Francs est effectuée : ils sont en majorité célibataires, sont
légèrement plus instruits que la population en général; durant la dernière année,
près de la moitié dentre eux ont travaillé ou étudié; la moitié dentre
eux sont atteints de psychose; ils ont vécu en moyenne 3 hospitalisations en psychiatrie;
ils sont peu fidèles à leur médication et reçoivent peu de services lorsquils
vivent dans la communauté.
- Létude identifie que la satisfaction du soutien social a un effet directement
négatif sur le stress perçu; la disponibilité du soutien social, les stratégies de
coping ciblant lappréciation cognitive et le stress perçu ont un effet direct sur
le niveau de détresse psychologique; la détresse psychologique lors du congé de
lunité de psychiatrie a un effet direct négatif sur la réadaptation 6 mois plus
tard; les diagnostics de psychose offrent le pronostic le plus sombre et le nombre de
réhospitalisations antérieures influencent la réadaptation; la matrice de corrélation
met en évidence des relations significatives entre les cibles de stratégies de coping,
les dimensions du soutien social et la perception du stress vécu, et propose un processus
interactif complexe entre ces variables (plutôt quun processus linéaire comme le
soutiennent Cohen et Wills, 1985).
- Les résultats indiquent que les participants nétaient pas aussi démunis, ni
irresponsables que ce que rapportent plusieurs écrits recensés concernant les jeunes
adultes atteints de troubles mentaux; la majorité dentre eux bénéficient
dun soutien social satisfaisant et étaient capables daffronter les
événements stressants en ayant recours à plusieurs stratégies de coping, parvenant à
maintenir leur fonctionnement dans la société depuis au moins 6 moins; la présente
étude contribue donc à modifier la perception stéréotypée que lon se fait du
jeune adulte atteint de trouble mental : il est possible pour certains de ces jeunes
de combattre la vulnérabilité biopsychologique associée à leur maladie; les résultats
fournissent aussi des indications sérieuses, renforcées par différents écrits, que des
interventions dirigées vers le réseau de soutien, ayant pour cible la qualité des
relations et non leur quantité, de même que le développement de stratégies de coping,
pourraient contribuer à diminuer le nombre dévénements suscitant une perception
de stress vécu négatif et ainsi limiter laugmentation de la détresse (promotion
de programmes de développement dhabiletés et de transition, Liberman, 1988).
Auteur du résumé : Marie-Josée Fleury, Ph.D.
*Mesure 1 du Plan : Mettre en place les services requis (Le suivi
dans la communauté)
Titre
Le suivi intensif en équipe dans la communauté. Promesses, enjeux et
défis dans le contexte québécois
Références et catégorie de létude
Éric Latimer (1), Thierry Boyer (2), Sylvie Desrosiers (3), Jacques
Gagnon (3), Alain Lesage (4) et Michel Roberge (5) (mars 1999)
(1) Division de la recherche psychosociale, Centre de recherche de lHôpital Douglas
(2) Centre hospitalier Pierre-Janet
(3) Association des hôpitaux du Québec (AHQ)
(4) Centre de recherche Fernand-Séguin, Hôpital Louis-H. Lafontaine
(5) RRSSS de Montréal-Centre
Rapport du colloque en santé mentale sur la pratique du suivi intensif en équipe dans la
communauté, présenté par lAHQ en mars 1999
Nature et objectifs de létude
- Recueil de textes regroupant des articles, des résumés de recherches et des
descriptions de programmes de suivi intensif en équipe dans la communauté.
- Faire le point sur la pratique de suivi intensif en équipe dans la communauté quant
aux résultats des recherches dévaluation de programmes (effets des programmes par
rapport à leurs caractéristiques), à limportance de son implantation actuelle au
Québec et à la perspective détendre sa mise en oeuvre.
Méthodologie
- Pour la plupart des textes, il sagit danalyses surtout descriptives (revues
de littérature, description de programmes
); enquête épidémiologique.
Pertinence de la recherche
- Le document, dans un de ses textes, présente une synthèse des recherches
dévaluation de programmes de suivi intensif en équipe dans la communauté,
réalisées depuis ces dernières années (caractéristiques et effets des études
produites sur ces programmes); il élabore sur les différenciations entre les pratiques
de gestion de cas et de suivi intensif (Gélinas, reproduction dun article paru dans
Santé mentale au Québec, 1998, XXIII(2)); une typologie en 3 modèles de soins et
de suivi des personnes aux prises avec des troubles mentaux graves dans la communauté est
établie (PACT, «Program of Assertive Community Treatment», clubs psychosociaux
et programmes gérés par les usagers), qui présente les caractéristiques des modèles
et les résultats de la recherche quant à leur efficacité à répondre aux besoins
(Test, reproduction dun article paru dans Santé mentale au Québec, 1998,
XXIII(2)).
- Deux des textes (Latimer et Lesage) sattachent à identifier ou à évaluer la
clientèle ciblée par des programmes de suivi intensif en équipe dans la
communauté : critères dadmission et nombre de personnes devant être
desservies par de tels programmes; un modèle épidémiologique 1) du rapport entre
lutilisation des services de base, des services spécialisés et de la prévalence
de troubles mentaux ainsi que 2) des besoins de services de santé mentale
représentant, à partir de points de service, des groupes de patients avec des niveaux
croissants de besoins sont élaborés.
- Une présentation de différents programmes «PACT» implantés au Québec est
réalisée : à lHôpital Douglas, à lHôpital Général de Montréal,
au CH Pierre-Janet et au Centre hospitalier du Centre-de-la-Mauricie; le PACT en tant que
pratique dintervention de services est aussi positionné au sein de la réforme
ontarienne.
- Le document se termine par lénumération de références ou de ressources
disponibles pertinentes pour continuer la recherche sur la pratique du suivi intensif en
équipe dans la communauté : livres, rapports, articles, vidéos, sites web,
personnes-ressources, formation et conférences.
Auteur du résumé : Marie-Josée Fleury, Ph.D.
*Mesure 1 du Plan : Mettre en place les services requis (Le suivi
dans la communauté)
Titre
Description et évaluation du programme de soutien communautaire du CLSC
de Portneuf
Références et catégorie de létude
Hugues J. Cormier, Gaston Guimond, Sylvie Vaillancourt, Luc Allard et
Julie Bernier (1990)
Rapport de recherche réalisé par lunité de recherche en santé mentale du CHUL et
lunité de psychiatrie sociale et préventive du Centre de recherche universitaire
de Laval Robert-Giffard en collaboration avec le CLSC de Portneuf et financé par le
Conseil québécois de la recherche sociale (CQRS) et par le CRSSS de la région de
Québec
Nature et objectifs de létude
- Analyse de lévaluation des besoins, des effets et de la satisfaction des
services, effectuée sur le territoire du CLSC de Portneuf (région de Québec).
- Évaluer ladéquation entre les soins et les services requis et ceux utilisés par
les usagers desservis par le programme de soutien communautaire du CLSC de Portneuf;
létat de santé mentale de ces mêmes usagers; le fardeau familial quils
représentent pour leurs proches et le niveau de satisfaction des usagers et de leurs
proches vis-à-vis des soins et services.
Méthodologie
- Analyse quantitative (comportant différents tests : des rangs signés de Wilcoxon,
test t pairé, test t sur les différences, test Hotelling-Lawley - analyse de
variance - ) réalisée à partir dun devis de type pré-test post-test
(mesures répétées : avant ladmission, après 6, 12 et 20 mois de
participation au programme) sans groupe témoin; la population à létude était
constituée des 48 premiers usagers (comportant des troubles schizophréniques,
schizo-affectifs et bipolaires) ayant complété 20 mois de participation au programme au
1er janvier 1989 et ayant été admis au programme entre le 16 janvier 1985 et
le 16 juillet 1986; la recherche considère 3 catégories de variables : 1) les
caractéristiques socio-démographiques et psychiatriques (dossiers médicaux), 2) le
programme à létude (variable indépendante) et 3) les effets du programme
(variables dépendantes).
- La collecte des données tient compte 1) de la mesure des besoins de soins et
services qui est déterminée à laide de «lentrevue pour déterminer les
besoins de soins et services de santé mentale pour les personnes souffrant de troubles
psychotiques (Cormier, 1987)», relevant trois sources dinformation :
a) la perception de lusager par rapport aux soins et services requis au cours
du dernier mois b) la perception du thérapeute principal par rapport aux soins et
services requis et utilisés au cours de la même période et c) la consultation du
dossier médical; 2) de la mesure de létat de santé mentale qui est établie
à partir de 6 indicateurs : le fonctionnement général (évalué à laide du
«Global Assessment Scale» de Spitzer et al.), le niveau dincapacité
(évalué à partir de 7 des 14 paramètres de type Likert de la 3e version de
léchelle de lorganisation mondiale de la santé, «Disability Assessment
Schedule», de Jablensky (1980) - n = 1 entrevue - et à
partir du «Morningside Rehabilitation Status Scale» de Affleck et McGuire (1984),
traduit et validé auprès de 33 sujets), le niveau de la qualité de vie (évalué par
linstrument dAndrews et Withey (1976), modifié par Baker et Intagliata
(1982)), la dose de neuroleptiques prescrite et le nombre de jours dhospitalisation
en psychiatrie (établis à partir des dossiers médicaux) ainsi que le réseau social
(évalué à partir dun instrument mis au point lors de la recherche); 3) de la
mesure du fardeau familial qui est relevée à laide dune version abrégée du
Social Behavior Assessment Scale (SBAS) de Platt et al. (1985); et 4) de la
satisfaction par rapport aux soins et services qui est déterminée à partir de
linstrument de Larsen et al. (1979).
Pertinence de la recherche
- Létude démontre la pertinence du programme de suivi communautaire en milieu
rural; de ladmission au 20e mois de participation au programme, une
amélioration significative des 4 dimensions examinées a été observée : taux
dadéquation des soins et services requis vs utilisés (chi carré :
p < 0,01 pour 10 services et p < 0,5 pour 2 autres services);
état de santé mentale des usagers (ex. : niveau dincapacité (t-pairé,
p < 0,0001) et nombre de jours dhospitalisation par année qui passe de
21,2 avant ladmission à 4,3 après (t-pairé : p < 0,01); fardeau
familial (Wilcowon : p < 0,05) et niveau de satisfaction par rapport aux
soins et services (Wilcoxon : p < 0,001 pour les usagers et les
proches); ces résultats confirment ceux de Test et al. (1985) et Fenton et
al. (1979).
- Les résultats montrent 1) quà ladmission au programme de soutien
communautaire, plus de la moitié des personnes psychotiques avaient besoin des soins et
services suivants : information sur la maladie, médication neuroleptique, thérapie
de soutien, groupe dentraide, soutien pour les proches, apprentissage des activités
de la vie quotidienne, rencontre à domicile, activités occupationnelles et de loisirs,
aide pour le transport, conseils budgétaires et coordination des services; règle
générale, ces besoins étaient très mal comblés, ce qui confirme les travaux de
Solomon et Davis (1985), Wasylenki et al. (1985), Cormier et al. (1987), de
Bachrach (1983) et de Diamond et Van Dyke (1985); 2) quil est possible de
rendre disponible une gamme de soins et services offerts en complémentarité par
léquipe de base du programme du CLSC et par dautres ressources (départements
de psychiatrie, médecins omnipraticiens, commission scolaire, Centre Travail Québec,
groupes communautaires, CSS, Transport adapté de la MRC de Portneuf).
Auteur du résumé : Marie-Josée Fleury, Ph.D.
*Mesure 1 du Plan : Mettre en place les services requis (Le suivi
dans la communauté)
Titre
Évaluation des programmes de traitement de la schizophrénie. Partie II, étude V,
programmes au Canada
Références et catégorie de létude
Ron Goeree (McMaster University, Centre for the Evaluation of Medicines,
St. Josephs Hospital) (1996)
Rapport de recherche préparé pour Santé Canada, Gouvernement canadien
Nature et objectifs de létude
- Étude de cas (n = 5) réalisée sur le territoire canadien.
- Décrire 5 programmes modèles de traitement de la schizophrénie; présenter les
mesures et les instruments dévaluation utilisés pour rendre compte des résultats
des programmes et élaborer des recommandations sur les façons de combler le fossé entre
ce qui se fait actuellement et ce qui pourrait idéalement être fait en matière
dévaluation des programmes de la schizophrénie.
Méthodologie
- Analyse quantitative et analyse qualitative / de contenu.
- Plusieurs instruments de mesures (retrouvés en annexe du document) pour évaluer les
programmes sont utilisés : 1) lEntretien structuré clinique pour
lÉchelle de syndrome positif et négatif (SCI-PANSS), 2) lÉchelle de
Lehman pour mesurer la qualité de vie, 3) le Questionnaire de la satisfaction de la
clientèle (CSQ-8), 4) le Questionnaire sur lopinion des familles
Programme de traitement de la schizophrénie de Hamilton (HPS), 5) la Fiche de
contrôle des interventions auprès de la clientèle Programme des Services de
santé communautaire de Saint-Jean, 6) lÉchelle dévaluation
psychiatrique sommaire (BPRS), 7) lÉvaluation globale du fonctionnement (GAF)
DSM IV (Axe V), 8) lÉchelle de mesure des mouvements involontaires
anormaux (AIMS), 9) lÉchelle de la qualité de vie de Heinrichs,
10) lÉchelle dévaluation des symptômes extrapyramidaux (ESRS)
11) lInstrument de collecte de données Système de mesure de la charge
de travail Services de santé Royal Ottawa.
Pertinence de la recherche
- Le document décrit 5 programmes modèles de traitement de la schizophrénie : le
programme de traitement de la schizophrénie de Hamilton (programme communautaire
indépendant), le programme des Services de santé mentale communautaire de Saint-Jean
(programme communautaire indépendant), le Centre psychiatrique de jour de lHôpital
général de Calgary (hôpital communautaire avec consultations externes), le service de
traitement de la schizophrénie de lHôpital Royal Ottawa (hôpital communautaire
avec consultations externes) et le programme de réadaptation communautaire de Brockville
(programme dextension des services).
- La recherche souligne que 1) lévaluation des résultats (comparativement à
lévaluation de la structure et du processus) présente lavantage de tenir
réellement compte de lobjectif ou de lissue final dun programme; en
prenant en considération le but ultime dun programme, lévaluation des
résultats se révèle le moyen le plus utile de cerner et de satisfaire les besoins de
santé des patients et de la collectivité; 2) lévaluation nest pas
uniquement utile à des fins de recherche; elle est envisagée comme une composante de
lensemble des activités dun programme en vue de répondre le plus
adéquatement aux besoins de la clientèle et de leurs proches, de la façon la plus
efficiente; lévaluation dun programme devrait être élaborée dans un cadre
comparatif (groupes ou programmes témoins) et recueillir des données sur les
«abandons» et les «absences».
- Plusieurs recommandations sont exprimées concernant lutilisation
dinstruments de mesure; les instruments employés devraient 1) être fondés
sur le plan clinique et largement acceptés par les praticiens de la santé
2) couvrir lensemble des dimensions reconnues et acceptées par les praticiens
et les patients (approche multidimensionnelle); 3) être par nature évaluatifs et
souples pour permettre de tenir compte des changements survenus chez un même patient avec
le temps (il faut ici déterminer ce quon considère être les «écarts ou
changements importants damplitude minimale», qui peuvent différer selon le
soignant ou le patient) ; 4) être par nature discriminants (relevant les
différences entre les programmes; pour ce faire, le recours à des instruments
génériques qui augmentent la validité et la comparabilité externes est suggéré);
5) être fiables et valides et reposer sur une ou plusieurs hypothèses (changements
ou écarts importants sur le plan clinique); 6) se prêter aux analyses statistiques;
7) considérer les coûts globaux dun programme; plus un instrument est de
portée générale, moins il peut permettre de détecter et de mesurer des écarts et des
changements légers, mais néanmoins importants, dans les symptômes ou la qualité de vie
du patient.
Auteur du résumé : Marie-Josée Fleury, Ph.D.
*Mesure 1 du Plan : Mettre en place les services requis
Titre
Salles durgence. Situation en santé mentale : questionnements
et pistes daction
Références et catégorie de létude
Madeleine Breton (1) en collaboration avec Michel Tétreault (2) et
Jacques Brunet (2) (1995)
(1) Direction des Indicateurs de résultats et information statistique
(2) Groupe tactique dintervention sur les urgences
Rapport de recherche préparé par la Direction générale de la planification et de
lévaluation, MSSS, Gouvernement du Québec
Nature et objectifs de létude
- Analyse descriptive, comparative et exploratoire effectuée majoritairement au Québec
et en partie en Ontario.
- Documenter le problème des longues durées de séjour pour la clientèle présentant
des problèmes de santé mentale dans les salles durgence québécoises (1) et
vérifier si les problèmes de suroccupation et de longues durées de séjour observés
dans les salles durgence québécoises étaient ressentis, dans un système de soins
présentant des caractéristiques similaires, celui de lOntario (2); identifier,
dans lhôpital et le milieu environnant, des facteurs qui limitent le cheminement
régulier de la clientèle présentant des problèmes de santé mentale à lurgence
(3) et proposer des pistes de solutions en regard des facteurs qui limitent le cheminement
de clientèle pressentant des problèmes de santé mentale dans les salles durgence
(4).
Méthodologie
- Analyse quantitative basée sur les «registres des patients sur civières dans les
salles durgence» (1993-94) de CH localisés dans 8 régions sociosanitaires
participant à létude (Québec, Mauricie-Bois-Francs, Montréal,
Chaudière-Appalaches, Laval, Lanaudière, Laurentides et Montérégie), sur différents
documents réalisés par les ministères de la santé du Québec et de lOntario
(places/lits requis en CHCD et en CHSLD, 1991-1996-2001; données comparatives entre le
Québec et lOntario par DRG et selon le groupe détablissements, DGNA, DGI,
Info Centre, MSSS, 1992; etc.), sur de la documentation secondaire de travaux comparables
et sur des discussions de validation des données entre experts.
- Les indicateurs retenus pour les différents paramètres de létude sont les
suivants : 1) pour lurgence, le volume et la proportion de la clientèle
ayant des troubles mentaux et sa durée de séjour à la salle durgence, la
répartition des très longs séjours pour cette clientèle et la destination
hospitalière parcourue de cette dernière à partir de la salle durgence;
2) pour les soins intrahospitaliers psychiatriques, le nombre de lits de psychiatrie
au Québec vs en ontario, lincidence par 1 000 habitants des patients
présentant un DRG («Diagnosis Relatated Groups») «trouble mental» et la durée
moyenne de séjour de la clientèle admise en centres hospitaliers avec un diagnostic de
psychiatrie et 3) pour les catégories de services de santé mentale, les dépenses
directes et indirectes de santé mentale dans les ressources hospitalières, pour les
services médicaux et per capita.
Pertinence de la recherche
- Létude souligne le fait que la durée de séjour dans une salle durgence
dépend à la fois de son fonctionnement interne et des ressources intrahospitalières et
extrahospitalières dont elle dispose; lurgence est la porte dentrée au
Québec de 30% de la clientèle hospitalisée.
- Il y est établi quau Québec, les personnes se présentant à lurgence pour
un problème de santé mentale (6,7% en 1993-94) sont susceptibles de demeurer plus
longtemps sur des civières que les patients reçus pour dautres types de problèmes
(27,7 heures vs 14,7 heures; 1 patient sur 6 demeurant plus de 48 heures à
lurgence), ce qui est peu souhaitable pour la clientèle en crise psychologique; les
longs séjours de la clientèle présentant un problème de santé mentale contribuent à
lencombrement des salles durgence et réduisent leur capacité daccueil;
Montréal (06), la Montérégie (16) et la région de Québec (03) se distinguent des
autres territoires, ayant un séjour nettement plus élevé pour leurs clientèles aux
prises avec un problème de santé mentale que pour toute autre clientèle (2 hypothèses
explicatives sont soulevées : clientèle plus lourde ou moins de développement de
ressources en santé mentale); la proportion de patients hospitalisés parmi ceux reçus
à lurgence pour «troubles mentaux» est semblable à la proportion globale
dhospitalisation des patients de lurgence; un long séjour à lurgence
permet ainsi déviter lhospitalisation
(stabilisation, résolution de la
crise; lOntario na pas choisi cette formule).
- Létude fait ressortir que le Québec possède, au prorata de sa population, 1,8
fois plus de lits hospitaliers destinés aux services psychiatriques que lOntario;
pour la comparaison entre le Québec et lOntario, si lon considère
1) les cas appariés, on constate que le nombre dépisodes hospitaliers est 1,3
fois plus élevé en Ontario quau Québec par 1 000 individus dans la
population de chacune des 2 provinces; les séjours moyens de la clientèle hospitalisée
pour un problème de santé mentale étaient de 15,6 jours en Ontario vs 23,9 jours au
Québec (1989-90); suivre lexemple ontarien pour le Québec équivaudrait à
libérer 140 000 journées dhospitalisation; les lits rendus disponibles par la
diminution des séjours pourraient permettre daccueillir les patients de psychiatrie
de lurgence, ce qui contribuerait à écourter le séjour des patients à
lurgence (de 27,8 heures à 14,7 heures); 2) lensemble des cas (appariés
et non appariés) : en attribuant le séjour moyen ontarien aux patients québécois,
on réduirait les hospitalisations de 160 000 jours; sachant que les cas non
appariés sont principalement constitués de patients en longue durée dans des lits de
courte durée et de patients dont le séjour en soins aigus est anormalement long, on peut
sinterroger sur les services disponibles pour effectuer la moyenne et la longue
durée psychiatrique.
- Selon la répartition des sommes investies en santé mentale, lOntario investirait
moins que le Québec pour les services de santé mentale per capita et pour les
services hospitaliers (60,5% vs 84% du budget) mais plus pour les ressources médicales
psychiatriques (actes médicaux : omnipraticiens et psychiatres) et les services dans
la communauté; on peut penser que lorganisation des services en Ontario facilite le
maintien des patients plus longtemps dans la communauté; les éléments qui se dégagent
de la comparaison démontrent que les Ontariens ont opté plus rapidement que les
Québécois pour une réorientation des services à lextérieur des hôpitaux de
soins aigus, lorsque cela est possible.
Auteur du résumé : Marie-Josée Fleury, Ph.D.
*Mesure 1 du Plan : Mettre en place les services requis
(Lintervention en situation de crise disponible en tout temps)
Titre
Implication des proches dans la planification du congé lors dune
hospitalisation de courte durée en psychiatrie
Références et catégorie de létude
Michel Perreault, Geneviève Paquin, Hélène Tardif, Julie Desmarais,
Hélène Provencher et Marc-Alain Wolf (1997)
Rapport de recherche préparé par lHôpital Douglas et subventionné par le Conseil
Québécois de la Recherche sociale (CQRS)
Nature et objectifs de létude
- Analyse évaluative de type exploratoire réalisée à lHôpital Douglas (région
de Montréal-Centre).
- Documenter et améliorer la compréhension de la façon dont les proches des personnes
hospitalisées en psychiatrie ont été impliqués dans le traitement et principalement
dans la planification et le déroulement du congé sur des unités de courte durée. Plus
spécifiquement, il sagit de connaître 1) les préférences et la satisfaction
des patients et des proches à légard de limplication des proches dans la
planification du congé et 2) les activités cliniques développées dans le
déroulement du congé du patient incluant les interventions familiales.
Méthodologie
- Analyse quantitative (descriptive et de corrélation) et qualitative (stratégie de
triangulation de linformation) portant sur un échantillon de 98 patients
hospitalisés dans deux unités de soins aigus ou dans une auberge desservant deux
hôpitaux de jour et sur un échantillon de 40 proches, interviewés lors de la période
dhospitalisation et suite au congé; les patients sollicités pour létude
devaient être considérés dans un état stable par leur infirmière traitante; ils
étaient invités à identifier un proche pour participer au projet, ce qui ne constituait
pas une condition à leur propre participation à la recherche; les intervenants
principaux des patients ont aussi été rencontrés pour documenter le déroulement du
congé.
- Différents instruments de recherche ont été élaborés: 1) un protocole
dentrevue sadressant aux patients hospitalisés composé déchelles
standardisées sur les préférences quant à limplication des proches dans le
traitement (Paquin et al., 1995), sur le support social (Procidano et al.,
1983) et sur lalliance thérapeutique («California Psychotherapy Alliance Scale
(CALPAS)» de Barkham et al., 1993) et composé de questions ouvertes et fermées
créées pour les fins du projet; 2) des questionnaires, comportant des questions
ouvertes et fermées, construits ad hoc pour évaluer le point de vue des proches quant à
leur participation dans la préparation du congé et pour évaluer la satisfaction des
patients et des proches; léchelle de satisfaction globale, CSQ-8 («Client
Satisfaction Questionnaire») de Larsen et al. (1979), a été employée pour le
volet de la satisfaction des patients suite au congé; 3) un questionnaire sur les
contacts proches-intervenants afin dobtenir des informations sur le type de contact
réalisé entre les proches et le personnel durant lhospitalisation, sur les aspects
reliés à la préparation du congé ainsi que sur le fonctionnement du patient (réalisé
à partir du «Global Assessment Scale» (GAS) de Endicott et al., 1976); des
prétests ont été réalisés sur lensemble des questionnaires développés ad hoc;
4) des grilles danalyse et de catégorisation de linformation; enfin, des
focus groups entre les proches ont été organisés et une collecte
dinformation aux dossiers des patients a été effectuée pour relever des
renseignements sociodémographiques et cliniques.
Pertinence de la recherche
- Au sujet de la préférence des patients pour limplication des proches dans la
planification du congé, les résultats de la recherche soulignent
limportance : 1) pour des proportions variant entre 60 et 80% des
patients, que linformation soit partagée entre eux, les proches et les
intervenants, sur leur état de santé mentale, sur les moyens concrets pour éviter une
réhospitalisation et pour gérer les périodes de crise et sur les différents services
susceptibles daider les proches; 2) pour plus de 50% des patients, que leurs
proches ne simpliquent pas avec les intervenants pour les questions traitant de
finances et dhébergement; par ailleurs, 80% des patients considèrent comme
important que leurs proches reçoivent de lécoute et du soutien au moment du
congé.
- Au sujet de la satisfaction des patients face à limplication des proches dans la
planification du congé, les résultats de la recherche indiquent que lorsquil y a
eu présence déchanges entre les proches et les intervenants (dans des proportions
variant entre 46,6% et 89%, aucun échange na eu lieu), les patients se sont
montrés généralement satisfaits, et de manière plus importante à propos des aspects
du traitement et des services offerts; plus de 50% des patients mentionnent être
insatisfaits parce quaucun échange na été réalisé entre les proches et
les intervenants au sujet des moyens pour éviter une réhospitalisation, des situations
de crise et des services offerts aux proches.
- Concernant les préférences des proches quant à leur implication dans la planification
du congé, les résultats de recherche font ressortir que pour le ¾ des proches, presque
tous les thèmes reliés à létat du patient sont estimés importants à discuter
avec le personnel lors de la planification du congé (comportements et pensées, aspect
médical et traitement pharmacologique); seulement 41% désirent discuter du thème des
finances du patient.
- Concernant la satisfaction des proches face à leur implication dans la planification du
congé, les plus hauts taux de satisfaction observés proviennent des proches qui ont eu
de linformation sur les signes de décompensation, les différents traitements et la
thérapie médicamenteuse; les principaux taux dinsatisfaction ont été remarqués
chez les proches où aucun soutien ou aucune écoute des intervenants nont été
offerts, où aucune discussion na eu lieu sur les moyens pour éviter une
réhospitalisation et lorsquil y a eu absence déchanges sur les médicaments,
la date de congé et lévolution de létat de santé; la présence
déchanges entre les proches et le personnel varie entre 16 et 60% des cas selon
laspect des services abordés; les relations les plus fréquentes seffectuent
autour du soutien et de lécoute, de lexplication sur lévolution de
létat de santé du patient, le nom et les signes de la maladie; une corrélation
positive (p=0,07) est observée entre le niveau de fonctionnement global du patient (GAS)
et la satisfaction des proches face à leur implication dans la planification du congé,
ce qui suggère que plus le fonctionnement du patient est adéquat, plus les proches sont
susceptibles dêtre satisfaits de leur contact avec les intervenants lors de la
planification du congé; enfin, les résultats mettent en exergue la nécessité
dimpliquer les proches rapidement dans le traitement des patients.
Auteur du résumé : Marie-Josée Fleury, Ph.D.
*Mesure 1 du Plan : Mettre en place les services requis (Le
soutien aux familles et aux proches)
*Mesure 4 du Plan : Assurer la formation des ressources humaines
Titre
Analyse de lutilisation des services lors de situations de crise par
des personnes souffrant de troubles sévères et persistants de santé mentale dans la
région du sud-ouest de Montréal
Références et catégorie de létude
Michel Perreault, Hélène Tardif, Johanne Téodori, Julie Trottier, John
Pecknold, Karen Hetherington et Marc-Alain Wolf (1996)
Rapport de recherche réalisé par lHôpital Douglas
Nature et objectifs de létude
- Analyse prospective de lutilisation et de la satisfaction des services, effectuée
sur le territoire du sud-ouest de Montréal (région de Montréal-Centre).
- Documenter et améliorer la compréhension de la façon dont les services en santé
mentale sont utilisés lors de périodes de crise par les personnes souffrant de
problèmes sévères et persistants; plus spécifiquement, 1) identifier les
ressources en santé mentale du sud-ouest de Montréal impliquées lors dune
situation de crise; 2) documenter de manière prospective lensemble des
interventions effectuées par ces ressources; 3) tracer les liens entre les divers
organismes impliqués; 4) identifier différents types de trajectoires des usagers
dans le réseau et les modes dutilisation «peu efficaces» des ressources dans le
réseau; 5) évaluer le point de vue des usagers en termes de requêtes et de
satisfaction sur lensemble des services impliqués et 6) vérifier si les
requêtes et certaines caractéristiques psychosociales des usagers sont associées à des
cheminements particuliers.
Méthodologie
- Analyse qualitative (analyse de contenu : LÉcuyer, 1988) et analyse
quantitative (analyse descriptive et de variance) (stratégie de triangulation de
linformation), basées sur un échantillon de 80 usagers (choisis par les
intervenants des ressources) rencontrés lors dune période de crise et après 6
mois de suivi (n = 59 entrevues) et de 22 intervenants-clés de ressources
alternatives, communautaires ou institutionnelles de la sous-région; des focus groups
ont aussi été organisés entre intervenants (n = 9) et entre usagers
(n = 4 + 1 proche); consultation des dossiers médicaux et des données
dutilisation des services des ressources.
- La recherche est encadrée par lutilisation de plusieurs instruments de
mesure : 1) pour identifier et décrire la situation de crise, le CGI
(«Clinical Global Impression» de Guy, 1976) permettant de mesurer lampleur des
difficultés, le «Brief Psychiatriy Rating Scale» (Paykel et al.; Péladeau et
al., 1991) évaluant la sévérité de la pathologie et le «Crisis Triage Rating
Scale» (Bengelsdorf et al., 1984) contribuant à indiquer le moment le plus
propice pour rencontrer le participant; 2) pour évaluer le point de vue des usagers,
la version française de Perreault et al. (1996) du PRF («Patient Request Form»,
Wood et Swanson (1985); questionnaires de 14 items), 3 items tirés du questionnaire de
Champion (1989) puisquil est conçu pour des personnes en situation de crise et
léchelle de support social de Procidano et Heller (1983), traduit en français par
Vézina (1988) (mesure de la requête et de la satisfaction); le CSQ («Client
Satisfaction Questionnaire» de Larsen et al., 1979), validé en français par
Sabourin et Gendreau (1987) et 2 questionnaires élaborés par Perreault et Leichner
(1990) (volet satisfaction); fiches de recension des trajectoires conçues pour les
besoins de létude.
- Analyse originale encadrée par la théorie des réseaux et des systèmes (Morrissey et
al., 1985; Alba, 1982; Wellman, 1983; Burgess et al., 1974) et par la
perspective de lusager et des ressources organisationnelles.
Pertinence de la recherche
- Par rapport aux caractéristiques des usagers en situation de crise, la recherche fait
ressortir que 1) les principales difficultés présentées par les usagers se
manifestaient par de lanxiété, des hallucinations, des pensées «inappréciées»
et des signes dépressifs; 2) la dangerosité était exprimée clairement par un peu
plus du ¼ des usagers; 3) près de la ½ des usagers navaient pas didées
ou de comportements suicidaires ou que la personne était capable de maîtriser son
comportement; 4) près du 1/3 des usagers recherchaient activement un traitement et
étaient disposés à coopérer; 5) près des ¾ des personnes bénéficiaient
dun certain soutien de leurs proches en période de crise, mais considéraient que
son efficacité était limitée; cependant, pour la période de suivi, une majorité
dusagers percevaient ne pas bénéficier dun support des familles;
6) lintervention était requise dans limmédiat pour un peu plus de la ½
des usagers et au cours dune période de 12 heures ou moins pour près du ¼.
- En ce qui concerne la trajectoire dutilisation des services, létude
révèle que : 1) lurgence de lhôpital psychiatrique est le premier
endroit choisi par les usagers lors d'une période de crise; 2) pour la période de 6
mois de suivi, pour près de la ½ des usagers, les contacts ont eu lieu uniquement dans
des ressources hospitalières (internes et externes) et un peu plus de 10% nont
recouru quaux services externes (institutionnels et communautaires/alternatifs); 3)
lutilisation des ressources varie proportionnellement à lampleur des
difficultés de lusager; en moyenne, ils utilisent 4 à 5 ressources.
- Les mesures standardisées indiquent que lors de la consultation, les principaux besoins
qui ont été identifiés et les types de services souhaités étaient, pour près des ¾
des usagers, de recevoir de laide afin de mieux comprendre leurs problèmes et
contrôler ce quils ressentent, de pouvoir rencontrer quelquun qui leur donne
des soins, davoir accès à un endroit où ils sont certains de recevoir de
laide, de voir un médecin et dobtenir un avis professionnel; en réponse à
une question ouverte sur le type de service souhaité, 44% des répondants ont accordé
principalement une importance à la réévaluation de la médication, 23% ont demandé une
hospitalisation et 15% l obtention dun avis professionnel.
- Sous langle de la satisfaction à légard des services reçus lors de la
crise et pendant la période de suivi, les résultats indiquent un taux de 65% de
satisfaction par rapport aux intervenants et à leur professionnalisme, de 39% quant aux
résultats de lintervention et de 48% par rapport à lenvironnement; le
principal point dinsatisfaction a trait aux modalités du traitement médical; les
améliorations proposées concernent principalement le fonctionnement et
lorganisation des services (46% des commentaires), spécifiquement le fonctionnement
des services (18%), laccessibilité et les types dinterventions (11% chacun)
et lenvironnement (19%).
- Quant au point de vue des intervenants sur les services, létude témoigne
dune cote plutôt de 1) satisfaction en regard des dimensions relationnelles et
informationnelles; et 2) dinsatisfaction en regard de laccessibilité, de
la connaissance des ressources, de la stabilité du réseau, du fonctionnement et de
lorganisation des ressources, du caractère informel des relations entre
intervenants et organisations, de la circulation de linformation, de la structure
administrative du réseau entravant la pratique et de limportance accordée à
lintervention dans le milieu de vie des usagers.
Auteur du résumé : Marie-Josée Fleury, Ph.D.
*Mesure 1 du Plan : Mettre en place les services requis (Lintervention
en situation de crise disponible en tout temps)
Titre
La désinstitutionnalisation dans un grand hôpital psychiatrique
québécois depuis 1989 : analyse des besoins de soins, des coûts et des aspects
organisationnels
Références et catégorie de létude
Alain Lesage (chercheur principal), André-Pierre Contandriopoulos et
Daniel Reinharz (co-chercheurs), Raymond Morissette, Linda Fortier, Normand Carpentier,
Marc Corbière, Diane Frezza, Michèle Godbout, Michel Loyer, Mylène Pilon et Ian Van
Haaster (collaborateurs) (1999)
Rapport de recherche réalisé par le Centre de recherche Fernand-Séguin, Hôpital
Louis-H. Lafontaine et financé conjointement par le Conseil québécois de la recherche
sociale (CQRS) et le Fonds de la recherche en santé du Québec (FRSQ)
Nature et objectifs de létude
- Analyse des besoins de soins, des coûts et des aspects organisationnels de la
clientèle de lHôpital Louis-H. Lafontaine, (secteur de lEst de Montréal,
région de Montréal-Centre).
- Analyser 1) les services offerts et requis en termes de réponse aux besoins de
soins de deux groupes dusagers : le premier ayant reçu son congé depuis le 1er
avril 1989 après un long séjour hospitalier psychiatrique; le second formé de patients
demeurés hospitalisés dans les mêmes unités et apparié au premier groupe; 2) les
coûts associés aux services offerts (volet économique); 3) le processus de
désinstitutionnalisation au niveau organisationnel (volet organisationnel).
Méthodologie
- Analyse qualitative et analyse quantitative (corrélation, test de Wilcoxon et
« t », analyse factorielle) effectuées sur un échantillon aléatoire de 96
paires de patients qui étaient hospitalisés depuis plus dun an à lHôpital
Louis-H. Lafontaine le 1er avril 1989; entre cette date et la période
dentrevues (entre 1996-1998), un groupe de patients est sorti au moins une fois; le
second de la paire nest pas sorti de lhôpital et a été apparié au premier
pour le genre, lâge, la durée de ladmission et le niveau de soins
psychiatriques.
- Concernant le volet besoins cliniques et sociaux de la recherche, divers instruments
standardisés ont été utilisés : 1) pour mesurer les habiletés de vie
quotidienne (santé, alimentation, loisirs
), l«Independent Living Skills
Schedule» (ILSS; validé en français par Cyr et al., 1992) comportant 80
items divisés en 7 échelles; 2) pour mesurer la qualité de vie (en 9 dimensions
distinctes), le questionnaire de Becker et al. (1994) développé au Wisconsin et
utilisé au Québec au Centre de recherche de lHôpital Douglas par léquipe
de C. Mercier; 3) pour mesurer le degré dautonomie autorisé par les
ressources résidentielles protégées, le «Hopital and Hostels Practices Profile (HHPPS;
Ryan, 1979) est rempli par un intervieweur avec linfirmière chef de lunité
ou le responsable de la résidence et se compose de 55 items cotés présent-absent;
4) pour identifier linventaire du niveau de soins, la Grille New York (Furman
et Lund, 1979) comportant 140 items permettant, grâce à un score global psychiatrique,
de déterminer 3 niveaux de soins psychiatriques (complétée par le personnel infirmier;
dimensions : santé physique et mentale, comportement,
communication-compréhension
); 5) pour évaluer les besoins de soins, le
«Needs for Service Schedule» (NFS; Mangen et Brewin, 1991; validé par Lessage et al.,)
qui permet de coter les problèmes cliniques et psychosociaux dans vingt champs de même
que le statut des besoins en comparant les interventions courantes avec celles jugées les
plus appropriées par un comité d'experts, ce qui permet détablir par consensus le
meilleur projet thérapeutique, de traitement et de réadaptation envisagé pour la
clientèle au cours dune année.
- Concernant le volet économique, les coûts directs ont été calculés pour tous les
services reçus entre le 1er avril 1989 et le moment de lentrevue pour
chacune des 96 paires de patients de léchantillon; la quantification des services
concernés a été faite à partir des sources de données suivantes : banque
informatisée de la Régie de l'Assurance maladie du Québec pour les actes médicaux et
dentaires effectués hors de l'hôpital, ainsi que pour les médicaments prescrits en
ambulatoire; banque informatisée de l'hôpital pour l'hébergement, les urgences, les
consultations internes et externes, les soins dentaires prodigués à l'hôpital, les
médicaments prescrits à l'hôpital et les dossiers médicaux pour les examens
complémentaires, les interventions médico-chirurgicales et paramédicales.
- Le volet organisationnel sest orienté autour dune histoire de cas, un
hôpital psychiatrique, lui-même inséré dans un système, le réseau de la santé
mentale de la région de Montréal-Centre; lapproche analytique est orientée autour
de 2 notions-clés : les archétypes organisationnels (Hinnings et Greenwood, 1988)
et le «leadership» (Friedberg, 1993); les sources de données sont constituées de
documents écrits et dentrevues avec 23 acteurs-clés provenant de lhôpital,
des ressources intermédiaires et dorganismes communautaires.
Pertinence de la recherche
- Les résultats de la recherche font ressortir que le processus de
désinstitutionnalisation a été positif : la clientèle vit dans des ressources
résidentielles autorisant plus dautonomie et de liberté, les soins psychiatriques
requis diminuent, il ny a pas de détérioration de leurs symptômes psychotiques,
leur sociabilité augmente, il y a preuve indirecte dautres améliorations de leur
qualité de vie et de lexercice de plus dhabiletés dans leur vie quotidienne;
les personnes sorties de lhôpital ont besoin de ressources résidentielles
protégées pour la grande partie dentre elles; les patients ayant reçu leur congé
de lhôpital se répartissent dans les ressources au moment de leur entrevue en
1996/98 de la façon suivante : Hôpital Louis-H. Lafontaine, 8%; hôpital
judiciaire, 2%; centres hospitaliers de soins de longue durée (CHSLD), 22%; pavillons,
10%; résidences daccueil, 17%; foyers de groupe, 27%; appartements supervisés, 4%;
propres résidences et résidences familiales, 8%.
- Létude démontre que pour le groupe de personnes demeurant hospitalisées, la
majorité des besoins de soins est comblée, en particulier en termes dhébergement
et de besoins de base; des besoins non comblés sont identifiés en termes de programmes
de stimulation sociale, de programmes individualisés pour les comportements dangereux ou
embarrassants majeurs; plus de la moitié de ces personnes pourraient bénéficier d'une
sortie dans des ressources résidentielles protégées du même type que celles
disponibles à la clientèle sortie depuis 1989, soit immédiatement, soit après une
préparation d'un à deux ans dans une unité de réinsertion comme il en existe
actuellement à l'Hôpital Louis-H. Lafontaine; plus de 20 % des personnes demeurant
hospitalisées pourraient passer dans un CHSLD; pour les autres personnes, plus de
41 %, il n'y a pas d'alternatives à l'hospitalisation de longue durée; cependant au
moins 27 % de ces 41 % pourraient bénéficier d'une unité de réadaptation
intensive.
- La recherche souligne aussi limportance des besoins occupationnels : des
ateliers protégés et des formes d'emploi protégé seraient requis pour 8 % et
23 % des patients demeurant hospitalisés ou ceux sortis alors que des centres de
jour pour la réadaptation des habiletés de vie quotidienne et la socialisation seraient
requis pour 64 % et 24 % respectivement des patients demeurant hospitalisés ou
de ceux étant sortis.
- Lanalyse des coûts fait ressortir que tant pour les patients hospitalisés que
pour ceux étant sortis, les coûts des services requis sont très importants et
sont dus essentiellement à l'hébergement (85 % à 90 %; incluant le personnel
des unités de soins ou des ressources résidentielles supervisées, mais excluant les
services professionnels ou médicaux); les coûts relatifs aux soins des psychiatres et
aux médicaments sont évalués à environ 2,5 % et 3 %; les coûts moyens
actualisés étaient de 34 511$ par patient par an pour ceux demeurant hospitalisés
et de 31 655$ pour ceux étant sortis; les coûts pour les patients demeurant
hospitalisés et ceux étant sortis divergent à mesure que des patients se retrouvent
dans des ressources à l'extérieur de l'hôpital : les coûts annuels actualisés
respectifs au moment du suivi en 1996/98 sont de 47 450$ et 37 960$
respectivement.
- Lanalyse organisationnelle indique que la désinstitutionnalisation, telle que
promue par ses plus ardents promoteurs dans les années 1980, ne concevait pas l'hôpital
ni les médecins comme restant au centre d'une vaste restructuration qui comportait une
réduction importante du nombre de lits en longue durée; cependant, la
désinstitutionnalisation se poursuit et même s'accélère et l'importance de l'hôpital
et des psychiatres n'est pas diminuée; 3 archétypes ont été constitués, correspondant
à des moments-clés qui ont le plus particulièrement marqué l'histoire conjointe du
réseau de la santé mentale et de l'hôpital dans les dix dernières années : le
début de l'étude en 1989, une tutelle entre 1990 et 1992 et la situation à la fin de
l'étude en 1998.
- La recherche recommande la poursuite de la désinstitutionnalisation; les bénéfices
espérés en termes de qualité de vie des personnes et de meilleures réponses à leurs
besoins cliniques et psychosociaux justifient des investissements supplémentaires pour
certaines personnes ou des investissements de transition pour la majorité.
Auteur du résumé : Marie-Josée Fleury, Ph.D.
*Mesure 1 du Plan : Mettre en place les services requis (Le suivi
dans la communauté)
Titre
Linfluence des réseaux familiaux sur les trajectoires de soins des
personnes présentant des désordres psychiatriques sévères
Références et catégorie de létude
Normand Carpentier, Alain Lesage et Deena White (1997)
Rapport de recherche préparé par le Centre de recherche Fernand-Séguin de
lHôpital Louis-H. Lafontaine et présenté à la RRSSS de Montréal-Centre
Nature et objectifs de létude
- Analyse descriptive, effectuée sur le territoire de lHôpital Louis-H. Lafontaine
(région de Montréal-Centre).
- Rendre compte des capacités dinfluence des familles au cours des premiers stades
de la trajectoire comme malade de leur proche, jeune adulte aux prises avec des troubles
psychiatriques sévères; plus particulièrement, la recherche vise à identifier
1) les premiers comportements problématiques, 2) les premières démarches de
recherche daide et 3) le processus conduisant à la première hospitalisation.
Méthodologie
- Analyse qualitative (analyse de contenu) et analyse quantitative (analyse descriptive et
chi carré) effectuées à partir dinformations socio-démographiques et cliniques
et dentrevues semi-structurées sur un échantillon de 80 usagers, sélectionnés à
partir de la liste de patients inscrits en clinique externe de lHôpital Louis-H.
Lafontaine et de 48 familles; pour 32 autres familles, des renseignements
socio-démographiques et cliniques sont obtenus à partir des dossiers médicaux et
dentrevues avec les patients; 5 variables contrôles ont été utilisées pour
comparer les personnes de létude (n = 80) avec les personnes qui ont
refusé (n = 57) et les personnes non sélectionnées (n = 108) :
le sexe, le diagnostic, le nombre dhospitalisation et de mois depuis la première
hospitalisation ainsi que lâge du patient; les entrevues ont été réalisées à
partir dune grille de 33 items décrivant les symptômes et les comportements
problématiques, tirée du «Social Behavior Schedule» (Wykes et Sturt, 1986).
- Létude sinscrit dans le champ de la sociologie de la santé,
particulièrement dans lapproche par «carrière de malade»; la situation qui a
prévalu au moment de lutilisation dune ressource est organisée autour
dun modèle décisionnel classifié en 9 catégories : (1) action
volontaire de la personne; négociation avec (2) les professionnels, (3) la
famille, (4) les professionnels et la famille, imposée par (5) des agents
extérieurs et la famille, (6) les professionnels, (7) la famille, (8) les
professionnels et la famille, (9) des agents extérieurs; ces modes rendent compte
des personnes participant aux prises de décisions ainsi que de la nature de la décision
(négociée vs coercitive).
Pertinence de la recherche
- La recherche identifie 6 types de trajectoires où la famille a une marge de
manuvre plus ou moins grande pour influencer son proche dans lutilisation des
services; la trajectoire de type (1) est caractérisée par la perception de la
famille dune arrivée rapide et imprévue de symptômes psychiatriques importants;
le type (2), par une identification des problèmes par des agents extérieurs; le type (3),
par lobservation de la famille dun fonctionnement perturbé de leur proche qui
évolue progressivement dans le temps (situation la plus fréquente); le type (4)
ressemble au type (3), mais la famille évoque un événement précis pour justifier
litinéraire de trajectoire comme malade; le type (5) se différencie par un
isolement et des situations très pénibles pour les familles; le type (6), par
labsence de la famille au début de la trajectoire.
- Létude indique clairement que les familles sont des témoins privilégiés de
lapparition des comportements problématiques, quelles sont fortement
impliquées lors des premières démarches daide et que leurs structures et leurs
actions peuvent influencer les trajectoires de services et dhospitalisation; les
familles composées de 2 parents démontrent une plus grande aisance à conduire leur
proche à consulter et cest dans ce groupe quon retrouve la plus grande
proportion de personnes hospitalisées sous un mode non-coercitif; létude confirme,
comme plusieurs autres recherches, les difficultés majeures auxquelles doivent faire face
les familles monoparentales et le plus grand risque de voir saggraver les
comportements de leur proche avant datteindre les services.
- Les résultats de la recherche révèlent que 1) plus de la moitié des patients ne
bénéficient daucune aide des services publics avant une première hospitalisation
et que la majorité de ces derniers proviennent de familles qui semblent être en grande
détresse; 2) lorsquun lien avec des intervenants est créé et maintenu avant
la première hospitalisation, cest souvent avec des services sociaux et de santé de
base et non les services spécialisés en psychiatrie; 3) les services spécialisés
sont souvent consultés alors que la situation est fortement détériorée; plusieurs
familles rapportent un premier contact décevant et labsence de suivi.
- Une approche davantage pro-active des premières lignes dintervention est
suggérée, singulièrement pour mieux identifier les besoins daide et favoriser la
collaboration entre les familles et les professionnels; des études démontrent que des
délais de traitement précédant un premier épisode psychotique sont associés à un
pauvre pronostic (Yung et McGorry, 1996).
- Cette recherche est lune des seules ayant traité la question des décisions
entourant la carrière du malade aux prises avec des problèmes de santé mentale dans une
perspective sociale et interactive, au-delà du concept de «fardeau familial» (Piat et
al., 1999); très peu de connaissances sur les étapes des cycles dintervention
(Hanson, 1995), sur linfluence des familles sur les processus de décision
conduisant aux utilisations de ressources (Pescosolido, 1991) et concernant la nature de
lengagement familial (Brekke et Mathiesen, 1995) sont disponibles.
Auteur du résumé : Marie-Josée Fleury, Ph.D.
*Mesure 1 du Plan : Mettre en place les services requis (Le
soutien aux familles et aux proches)
Titre
Concertation et continuité de soins en santé mentale : trois
modèles montréalais
Références et catégorie de létude
Deena White, Céline Mercier et Denise Roy avec la collaboration de Marc
Renaud, Henri Dorvil et Lili Juteau (1993)
Rapport de recherche réalisé par le Groupe de recherche sur les aspects sociaux de la
prévention (GRASP), Université de Montréal, et financé par le Conseil québécois de
la recherche sociale (CQRS)
*Publication : Nouvelles Pratiques Sociales, 1992, V(1), 25-44, pp. 77-93
Nature et objectifs de létude
- Étude de cas de nature exploratoire et comparative, effectuée dans les sous-régions
du Sud-Ouest, de lEst et du Centre-Est de Montréal-Centre.
- Identifier une typologie de différents modèles de concertation dans des territoires
ayant des frontières identifiables; 2) analyser le fonctionnement de 3 modèles de
concertation interorganisationnelle et interprofessionnelle ainsi que 3) leur impact
sur la continuité des services dun point de vue administratif (rapports
interorganisationnels), sous langle du travail sur le terrain (relations entre les
intervenants) et par rapport aux usagers.
Méthodologie
- Analyse qualitative (analyse de contenu) réalisée à partir dentretiens avec des
intervenants, représentant de linstitutionnel et du communautaire, de différentes
professions (n = 15 par sous-région pour un total de 45 entrevues), des usagers
(n = 54) des 3 sous-régions ainsi quavec les coordonnateurs des 6
comités aviseurs sous-régionaux de la région de Montréal-Centre; grilles
dentrevues construites ad hoc portant sur lhistorique du développement des
ressources et des sous-régions, sur la structuration des systèmes ou sur le
fonctionnement des ressources et orientées autour de questions relatives à
lémergence de la concertation et de la coordination interorganisationnelles (volet
coordonnateurs et intervenants) ou orientées autour de renseignements généraux
concernant la personne, son réseau naturel, son utilisation de services (volet usagers);
construction de vignettes illustrant une problématique type; grilles danalyse
dentrevues produites ad hoc.
Pertinence de la recherche
- Recherche innovatrice qui interprète les concepts de concertation et de continuité en
système ouvert, cest-à-dire que lorganisation des services pour les usagers
soriente autour de multiples acteurs représentant du milieu institutionnel,
communautaire et privé, y compris le réseau naturel des personnes (Bachrach, 1981);
lévaluation de la continuité est aussi abordée par rapport au vécu de la
personne, étant appréhendée surtout à partir de ladéquation du rapport entre
les ressources disponibles pour les personnes psychiatrisées vivant dans la communauté
et leur capacité ou désir dy recourir.
- Lévaluation révèle 3 modèles de concertation : 1) le modèle de la
complémentarité (sous-région Est) dont les liens administratifs et contractuels se
tissent autour des institutions qui font appel aux CLSC et aux structures intermédiaires
pour répondre aux besoins de réadaptation et de réinsertion de leurs patients; ce
modèle se fonde sur une cohérence sous-régionale forte, mais dont lautonomie et
la diversité des ressources dans la communauté savèrent faibles,
particulièrement les organismes nayant pas de liens contractuels avec un hôpital
sont marginalisées; 2) le modèle de la collaboration (sous-région du Sud-Ouest)
qui permet la co-existence des ressources institutionnelles et communautaires dans le
respect mutuel, fondé sur des philosophies compatibles; ce modèle entraîne un
équilibre dans le système; singulièrement, le territoire du Sud-Ouest est caractérisé
par une tradition communautaire forte et par le développement dun hôpital
psychiatrique innovateur, qui a fait appel aux ressources communautaires pour répondre
aux besoins de réadaptation et de réinsertion de ses patients plutôt que de créer ses
propres structures intermédiaires et 3) le modèle des alliances (Centre-Est) qui
permet lélaboration de liens formels entre les ressources institutionnelles et
certaines ressources communautaires sur une base pragmatique, soit le partage dune
clientèle; lapport des ressources communautaires est ainsi reconnu par le milieu
institutionnel; le développement de ressources intermédiaires et le recours aux CLSC
pour le déploiement de programmes de réinsertion ou de réadaptation sont aussi promus.
- Létude avance que les modèles dalliances et de la collaboration (surtout
celui-ci) incitent davantage à la concertation entre les secteurs et avec le milieu
naturel et à la diversification des ressources que le modèle de la complémentarité;
paradoxalement, cest dans le modèle de collaboration que la personne a le plus de
chance dêtre ballottée dune ressource à une autre; la continuité semble
plus achevée dans un modèle de complémentarité (une seule porte dentrée), mais
celle-ci est plutôt imposée que réellement recherchée par la personne elle-même;
bref, une configuration de ressources trop monolithique risque de simposer sur la
personne; les rapports de collaboration et dalliances entre une diversité de
ressources autonomes semblent donc les mieux adaptés pour répondre aux processus de
recherche daide et de construction de la continuité dans la vie quotidienne.
- La recherche relève 1) que les décisions prises autour des nombreuses tables de
concertation impliquées dans la planification nont quun impact très indirect
sur le lien entre la concertation et la continuité; 2) que là où les ressources
communautaires sont nombreuses, le soutien du milieu naturel est plus accessible aux
personnes que là où les ressources intermédiaires dominent, dans un modèle plus
monolithique; 3) que les stratégies déployées par les usagers dans un système
dépendent davantage des divergences au sujet des modèles de concertation dans une
sous-région que de la configuration des ressources qui y sont disponibles; ainsi, les
répondants considèrent plus adéquat le système du Sud-Ouest (modèle de la
collaboration) que ceux du Centre-Est (alliances) et de lEst (complémentarité),
bien que lon trouve la même diversité de ressources au Centre-Est et au Sud-Ouest.
Auteur du résumé : Marie-Josée Fleury, Ph.D.
*Mesure 2 du Plan : Organiser des réseaux locaux
Titre
Étude longitudinale de suivi dusagers et defficience lors de
modifications apportées au milieu de vie des usagers de lHôpital Louis-H.
Lafontaine (volume 1 : «Suivi dusagers»)
Références et catégorie de létude
Francine Lavoie (1), Isabel Simard (2), Jacques Joly (2) et Pierre
Lefebvre (3) (1996)
(1) École de psychologie, Université Laval
(2) Les Services à la recherche J.T.D. (1994) inc.
(3) CERPE, Université du Québec à Montréal
Rapport de recherche
Nature et objectifs de létude
- Analyse de limpact dun programme, effectuée sur le territoire de
lHôpital Louis-H. Lafontaine (région de Montréal-Centre)
*Le volume 2 consiste en une analyse de lefficience dun programme
Étudier les caractéristiques et lévolution dusagers de
lHôpital Louis-H. Lafontaine suite aux modifications apportées à leur milieu de
vie au cours dune période de 5 ans (1989-1994); plus particulièrement,
1) faciliter linterprétation des résultats du suivi par une meilleure
connaissance des usagers au début de la recherche; 2) identifier parmi les
caractéristiques, celles pouvant potentiellement affecter lévolution des usagers;
3) cerner comment les intervenants dautres ressources dhébergement
définissent un succès ou un échec dintégration au sein de leur milieu et
4) quels sont les facteurs facilitant lintégration dans un autre milieu de vie
suite à une institutionnalisation prolongée; 5) identifier les différences qui
apparaissent suite à une modification du milieu de vie des usagers et 6) celles qui
existaient et qui existent toujours entre les usagers selon quils aient ou non
changé de milieu de vie ainsi que 7) dresser un portrait synthèse des
caractéristiques des usagers qui changent de milieu de vie (i.e. qui iront à
lexterne) et des modifications que ce passage entraîne.
Méthodologie
- Devis quasi expérimental avec groupe de comparaison «post-hoc» et mesures répétées
(n = 5 : temps 1 (T1), T2, T3, T4, T5); léchantillon de type
aléatoire comprend des usagers résidant à lHôpital Louis-H. Lafontaine,
considérés potentiellement éligibles à sétablir dans la communauté et
attachés aux programmes de réadaptation (CAR) (n = 100 usagers; T1 :
n = 89; T2 : n = 87; T3 : n = 82; T4 :
n = 81; T5 : n = 79) et de psychiatrie longue durée (PPLD)
(n = 200; T1 : n = 182; T2 : n = 169; T3 :
n = 165; T4 : n = 159; T5 : n = 151 ); la
cueillette de données a été réalisée majoritairement à partir dentrevues, qui
consistent à évaluer différentes dimensions dun modèle
«déficience-incapacités-handicap» adapté de lOrganisation mondiale de la santé
(OSM); différents tests ont été effectués pour la validation des instruments de mesure
(analyse factorielle et de corrélation) et pour lanalyse des résultats (chi carré);
des études de cas (n = 3 expériences de patients résidant dans un pavillon;
n = 7 expériences de patients résidant dans 2 foyers de groupe) ont aussi
été produites afin de répondre aux objectifs 3 et 4 de la recherche (voir plus haut).
- Le cadre conceptuel comprend 5 catégories mesurées à partir déchelles tirées
de plusieurs questionnaires : 1) la dimension «déficience et caractéristiques
personnelles positives» est évaluée à laide déchelles de
lInventaire du niveau de soins (INS : Côté et Pilon, 1984; Honigfeld et
Klett, 1965; Lambert, 1982) et du «Behaviour Development Survey» comportements
mésadaptés (BDSM : Conroy et Bradley, 1985); 2) la dimension «incapacités et
compétences», à partir déchelles de lINS, du «Morningside Rehabilitation
Status Scale» (MRSS : Affleck et McGuire, 1984; Cormier, 1987), du «Behaviour
Development Survey comportements adaptés (BDSA : Conroy et Bradley, 1985;
Nihara et al., 1974) et du Relevé des activités socio-communautaires (RAS :
adapté de Mercier, 1989), 3) la dimension «handicaps et intégration sociale», par
des échelles relevées dans le MRSS et par le questionnaire «Activités
dintégration sociale» (AIS : Diller et al., 1981; Picard, 1988);
4) la dimension «caractéristiques de lenvironnement», à laide
déchelles de lIndex de qualité de vie (IQV : Bonnano, 1982; Portelance,
1987), du RAS et du «Réseau social» (développées pour létude); 5) la
dimension «satisfaction et qualité de vie», à partir déchelles tirées du
«Life Style Satisfaction Scale» (LSSS : Heal et al., 1982; Chadsey-Rush,
1985) et du RAS.
Pertinence de la recherche
- Les données recueillies tant au CAR quau PPLD vont dans le sens dune
amélioration temporaire à certains niveaux, mais aussi dune grande stabilité de
létat physique et mental des gens qui sont transférés; néanmoins, ce phénomène
pourrait relever du fait que les usagers des deux programmes qui ont été choisis pour
changer de milieu de vie étaient différents sur divers aspects, avant même de changer
de milieu de vie (par ex. : ils étaient moins hostiles et agressifs, plus
autonomes
); les changements survenus chez les usagers sont les suivants : 1)
une baisse dhostilité, une amélioration de leur sociabilité et de leur potentiel
de vie communautaire, une diminution de leur isolement mais une modification importante
des types dactivités effectuées et une meilleure perception de leur milieu de vie
(pour les usagers du PPLD); 2) une baisse des comportements dangereux et de
lagitation, une diminution dactivités et une modification des types
dactivités effectuées ainsi quune meilleure perception de laspect
sécuritaire de leur environnement (pour les usagers du CAR); létude relève des
cycles de développement de la situation de lusager sur une période de 5 ans après
un changement de milieu de vie.
- Les études de cas identifient 1) comme critères dune intégration
réussie : que la personne ne soit pas réhospitalisée et que sont état soit stable
(symptomatologie); 2) comme facteurs facilitant lintégration dans un nouveau
milieu de vie suite à une institutionnalisation prolongée : que l usager
potentiel corresponde au profil de la clientèle résidant dans la ressource; quil
veule résider dans la ressource; quil désir davantage dautonomie, ce qui
implique dacquérir certaines habiletés; quil recherche le «mieux vivre»;
quil soit conscient de son état de santé et de la nécessité de sa médication;
quil soit en bonne santé physique constitue un atout certain; le niveau de
sévérité de la maladie mentale (un niveau plus léger étant un avantage);
linexistence de comportements indésirables (agressivité, violence et comportements
dérangeants).
- La recherche souligne limportance de sattarder à la clientèle qui sort de
linstitution (clientèle touchée par la désinstitutionnalisation), mais aussi à
celle qui demeure dans linstitution tout en étant touchée par les bouleversements
dune réorganisation; il faudrait donc mieux planifier la période où les gens
demeurent à linterne ou du moins ne pas prolonger indûment leur attente; la
recherche questionne également le processus de désinstitutionnalisation; elle se
caractérise plutôt comme une étude de la trans-institutionnalisation que de la
désinstitutionnalisation, cest-à-dire que les usagers sortis de lhôpital
ont été orientés vers des ressources plus légères, il na pas été question de
retour à la communauté; environ les 2/3 des usagers du PPLD avaient été jugés, au
début de létude, aptes à vivre un transfert; or très peu de personnes suivies
(un échantillon représentatif) sont effectivement sorties pour aller vers dautres
milieux...
- Sur le plan méthodologique, létude est particulièrement intéressante : 1)
elle est de nature longitudinale (couvrant une période de 5 ans); 2) elle est
inspirée dun modèle conceptuel complexe prenant compte des forces et des
faiblesses de lusager (pôle positif et négatif) et des caractéristiques de
lenvironnement et des ressources du milieu, telles que perçues par lusager ou
par un intervenant; 3) quoique majoritairement de nature quantitative, elle intègre
aussi une approche qualitative.
Auteur du résumé : Marie-Josée Fleury, Ph.D.
*Mesure 1 du Plan : Mettre en place les services requis (Le suivi
dans la communauté)
Titre
Évaluation des résultats de la mise en place des services de santé
mentale dans lOutaouais
(Documents : Rapport dévaluation (1), Annexes méthodologiques
(2), Synthèse (3) et Faits saillants (4))
Références et catégorie de létude
Claude Renaud, Francine Desbiens, André Petit, Rymonde Beaudoin et André
Charette (1996)
Rapport de recherche produit par la RRSSS de lOutaouais
Nature et objectifs de létude
- Analyse de résultats, effectuée dans la région sociosanitaire de lOutaouais.
- Établir à quelles catégories de clientèles, à quels types de «besoins» (demandes
de services) le réseau actuel des services en santé mentale de lOutaouais répond
et comment il y répond; 2) faire ressortir la façon dont les différents groupes
dacteurs concernés (clientèles et proches, gestionnaires et intervenants)
qualifient la réponse quoffre le réseau de services à la problématique de santé
mentale dans lOutaouais et identifier les solutions envisagées aux problèmes
décelés.
Méthodologie
- Analyse quantitative descriptive et analyse qualitative (analyse de contenu),
réalisées à partir des statistiques dutilisation de services des établissements
et des organismes (volet : portrait sociodémographique et sanitaire des clientèles
et utilisation des services / R.A.M.Q., extraits des systèmes
dinformation-clientèle des CLSC, rapports annuels et financiers des organismes
communautaires et des CHCD, MED-ECH
), dun échantillon de type «orienté»
(Huberman et Miles, 1991) et «raisonné» (Desabie, dans Mayer et Ouellet, 1991) de
dossiers types dusagers (volet : besoins tels quidentifiés par les
intervenants, services prescrits et parcours des usagers dans le
réseau / n = 134 dossiers reflétant la configuration des ressources
et la diversité des clientèles desservies par le réseau), dentrevues
semi-structurées individuelles auprès des utilisateurs (volet : perception de leurs
situation, difficultés et parcours ainsi que de la contribution de laide du
réseau / n = 67 usagers choisis parmi ceux dont le dossier avait
été sélectionné) de leurs proches (volet précédent et questions relatives à
limpact des difficultés du bénéficiaire sur les proches, à leurs besoins et à
lappréciation de laide reçue / n = 26 proches référés
par les usagers) et dinformateurs-clés (volet : problématiques des
clientèles et des services en termes dorganisation, darticulation et de
prestation de services et de résultats observés / n = 13 personnes)
et dentrevues de groupe auprès des gestionnaires, coordonnateurs et intervenants en
santé mentale des différents territoires (même objectifs que le volet
précédent / n = 25 focus group); un comité de suivi, formé
de représentant de CH, de CLSC et dorganismes communautaires, a été organisé
pour «encadrer» la démarche évaluative.
Pertinence de la recherche
- La recherche démontre 1) lexistence dimportantes variations entre les
territoires, conditionnées par la disponibilité des ressources et la façon de prendre
en charge les problèmes de santé mentale par les différentes organisations locales de
services; 2) un impact plus saillant de la planification en milieu éloigné et
périphérique quen milieu urbain (meilleure continuité dans lintervention et
intégration des ressources disponibles ainsi quun recours aux services régionaux
dhospitalisation minime avec retour dans le milieu assuré par les ressources
locales); 3) limportance du recours au médecin et de laide de
lentourage, de la qualité de la relation avec lintervenant, de sa
disponibilité et de laccessibilité aux services ainsi que de la personnalisation
des soins et des services, adaptés aux multiples besoins et à la situation des personnes
(perspective des patients); 4) lintérêt dêtre informé pour comprendre
les difficultés des usagers, dêtre impliqué dans le processus de soins en tant
que parent et proche ainsi que le besoin daide technique, de support et de répit
(perspective des proches).
- Lévaluation relève les principaux gains (1) et les difficultés (2) quant à
ladéquation de lorganisation des services aux besoins :
1) amélioration de la sous-régionalisation des services, de la concertation et de
la coordination des activités des territoires; développement déquipes de santé
mentale et dorganismes communautaires ainsi que dune approche communautaire et
multidisciplinaire; diversification des services et des ressources et démystification de
la santé mentale; 2) manque daccessibilité et darticulation avec les
services régionaux de psychiatrie, de soutien et dinformation offerts aux proches,
dintégration des médecins généralistes ainsi que darticulation et de
coordination entre certaines organisations concernant des problématiques précises ou
multiples; centralisation de lexpertise au CHPS; déploiement incomplet de la gamme
de services sur le territoire urbain; problème persistant de sous-financement dans la
région; certaines lacunes de services; résistances des intervenants à travailler avec
les personnes les plus vulnérables ou souffrant de problématiques sévères et
persistantes ainsi que mise en veilleuse de la promotion et de la prévention.
- Plusieurs voies daction pour améliorer ladéquation des services à la
clientèle sont privilégiées : 1) accentuer la décentralisation afin de mieux
prendre en compte la dynamique locale de la demande et de loffre de services;
2) favoriser lintégration et la complémentarité des services et promouvoir
la concertation interorganisationnelle; 3) fonder lallocation des ressources
sur léquité interrégionale et interprogramme; 4) impliquer davantage les
parents et les proches; 5) transformer les pratiques et les mentalités et
6) consolider les acquis.
- Évaluation complexe et innovatrice adaptant une stratégie de triangulation
(perspective planification/administrateurs, organisations/intervenants et
clientèles/proches).
Auteur du résumé : Marie-Josée Fleury, Ph.D.
*Mesure 9 du Plan : Sappuyer sur la recherche évaluative
Titre
Évaluation de la mise en uvre et des effets dune gestion par
programme et de la planification régionalisées (PROS) des services en santé mentale
Références et catégorie de létude
Jean-Louis Denis, Marie-Josée Fleury, François Champagne, André-Pierre
Contandriopoulos, Ann Langley, Raynald Pineault et Claude Sicotte (1998)
Rapport de recherche réalisé par le Groupe de recherche interdisciplinaire en santé
(GRIS) de lUniversité de Montréal et financé par le Programme national de
recherche et développement en matière de santé (PNRDS) (projet no. 6605-4395-301)
Nature et objectifs de létude
- Étude de cas (région de la Montérégie) et analyse descriptive (15 régions
sociosanitaires).
- Évaluer le degré de mise en oeuvre de la gestion par programme et de la planification
régionalisées (plan régional dorganisation des services : PROS) en santé
mentale en Montérégie (1); expliciter quels sont les facteurs qui rendent compte du
degré de mise en oeuvre de la gestion par programme et de la planification
régionalisées (PROS) en santé mentale en Montérégie (2); mieux comprendre quel est
limpact de la gestion par programme et de la planification régionalisées (PROS)
sur la coordination entre organisations et ressources du secteur de la santé mentale (3);
décrire en quoi le degré de mise en oeuvre de la gestion par programme et de la
planification régionalisées (PROS) et le développement de la coordination semblent
influencer lajustement des ressources aux besoins et la qualité perçue des
services en santé mentale (4); cerner quelle est lévolution des PROS en santé
mentale dans lensemble des régions sociosanitaires (5).
Méthodologie
- Analyse qualitative/de contenu (interaction théorie/terrain) réalisée à partir
dune documentation exhaustive de sources primaires et secondaires et
dentrevues semi-structurées (n = 160) effectuées auprès de
distributeurs de services de linstitutionnel et du communautaire, de gestionnaires
des RRSSS, dusagers et de leurs proches; guides dentrevues développés ad
hoc.
- Le modèle théorique élaboré pour évaluer la mise en oeuvre de l'outil PROS.SM
s'appuie sur une articulation du modèle théorique du programme, lequel consiste à
expliciter les liens logiques entre les différentes composantes de l'intervention
(moyens, processus, résultats) et les objectifs du PROS. Ce modèle structure la relation
entre le PROS et ses effets autour du principe de coordination latérale, c'est-à-dire
d'un modèle de gestion matricielle (Chen, 1990); le modèle tient compte des facteurs
explicatifs du degré de mise en oeuvre du PROS et de lévolution de la coordination
interoganisationnelle.
Pertinence de la recherche
- La recherche souligne que la démarche PROS en Montérégie a permis une représentation
quantifiée des besoins et leur traduction en ressources sur le plan théorique; elle a
mené à une certaine fragmentation du domaine de la santé mentale en schématisant
lunivers daction en 32 sous-programmes; la gestion par programme savère
lourde sur le plan administratif incluant la nécessité de restructurer les systèmes
dinformation pour mettre en oeuvre de telles pratiques de gestion; ce modèle pousse
aussi la démarche de planification vers une demande dajout de ressources à
laquelle le système public na pas été en mesure de répondre; il se heurte à un
modèle de distribution des ressources qui suit les logiques des organisations
dispensatrices de services; les ressources de développement, reçu via la Politique de
santé mentale (MSSS, 1989) et les mesures de réallocation, allouées donc à la
marge du système, ont pu sinsérer plus facilement dans une logique de financement
par programme; lévaluation pratiquée par la régie régionale a consisté
principalement en un monitoring de lutilisation des ressources ou des activités
dans le cadre dinterventions ciblées et en dehors des cadres institutionnels
habituels; la démocratisation et la décentralisation du processus de planification au
cours de lexpérience PROS en Montérégie se sont effectuées principalement par
limplantation de structures de consultation au niveau régional et sous-régional;
lintersectoriel, les intervenants des CH, les médecins et les psychiatres, la
clientèle et ses proches ont peu été interpellés par ces structures; la mise en oeuvre
du PROS reste donc partielle puisque la gestion et le financement par programme ne se sont
pas réalisés opérationnellement à grande échelle; les efforts consacrés au processus
danimation de la démarche de planification ont dominé les efforts de formalisation
des systèmes de gestion et de financement par programme.
- Les résultats de recherche démontrent jusquà un certain point les limites de la
planification régionalisée pour structurer une coordination latérale concrète entre
organisations; la collaboration entre organisations relève tout autant dune
dynamique subtile de développement de linformation, de la confiance et de la
légitimité des partenaires dans un champ interorganisationnel marqué par une forte
hétérogénéité comme celui de la santé mentale.
- Dans lensemble, le PROS a eu pour effet de rehausser le volume dallocation
des ressources au bénéfice des organismes alternatifs et communautaires; cette
modification du schème allocatif est marginale dans la mesure où elle touche
principalement linjection de nouvelles ressources dans le domaine de la santé
mentale; lévolution de lallocation des ressources au cours de
lexpérience PROS favorise donc, par le financement, un renforcement du rôle
dorganisations différentes de lhôpital; cette tendance se traduit par une
perception positive, des intervenants et des usagers, quant à la gamme de services
offerts en santé mentale dans la région de la Montérégie.
- Lenquête descriptive auprès des différentes régions sociosanitaires du Québec
montre que les efforts de transformation du réseau de la santé mentale semblent conduire
à une qualité perçue accrue des soins et services; linvestissement dans la
coordination des soins et services exige des changements dans le rôle des différents
acteurs et organisations; de tels efforts compensent en partie le manque de ressources
dans le secteur de la santé mentale; ils se traduisent entre autres par une allocation
des fonds de développement et par une certaine réaffection des ressources au bénéfice
de soins et services tenant compte des aspects psychosociaux de la santé mentale;
lidéologie privilégiée par de nombreuses ressources communautaires pousserait
enfin à une plus grande humanisation des soins et services.
Auteur du résumé : Marie-Josée Fleury, Ph.D.
*Mesure 9 du Plan : Sappuyer sur la recherche évaluative
Titre
Examen des meilleures pratiques de la réforme des soins
de santé mentale : examen de la documentation (meilleures pratiques =
programmes ou activités conformes aux meilleures connaissances actuelles
sur les démarches efficaces).
Références et catégorie de l'étude
Rapport de recherche préparé pour le réseau de
consultation sur la santé mentale fédéral, provincial et territorial (RCSM),
1997
Kathy Boydell, Dale Butteril, Jeanette Cochrane, Janet Durbin, Paula
Goering, Joy Rogers, John Trainor (1)
1) Unité de recherche sur les systèmes de santé de l’Institut
psychiatrique Clarke
Nature et objectifs de la recherche
Analyse de la documentation dans le but de
1) relever et résumer les constatations de la recherche les plus
pertinentes à la réforme de nos systèmes de soins en santé mentale;
2) décortiquer les meilleures pratiques des programmes et politiques
en santé mentale qui permettront d’élaborer des services de soins et de
soutien efficaces, les éléments d’un système de soutien communautaire
exhaustif et des stratégies pour créer les conditions et les incitatifs
nécessaires à leur mise en œuvre à grande échelle; 3) trouver de
nouvelles démarches efficientes de prestation de soins en santé mentale;
4) savoir, enfin, quels sont les programmes qui fonctionnent le mieux,
pour quels groupes et pour obtenir quels types de résultats ?
Méthodologie
-
Revue de la littérature des études, documents d’archives,
articles publiés et non publiés portant sur les efforts pour
améliorer l’organisation, l’efficacité et l’efficience des
systèmes de soins en santé mentale ainsi que sur la prestation des
soins appropriés aux personnes atteintes de troubles mentaux graves, en
mettant l’accent sur les soins en milieu communautaire
-
Étude des publications du Psychiatric Rehabilitation
Journal et du Current Psychiatric Opinion qui présentent toutes deux
des critiques de la documentation sur des sujets d’intérêt
semblables
-
Étude des documents, examens et rapports provenant
des autorités provinciales de la santé mentale
-
Les recherches dans les bases de données PsychLit et
Medline de 1985 à 1997 concernent des études contrôlées à
répartition aléatoire et évaluations fondées sur des données qui
répondaient aux critères de sélection de Mowbray (1987), aux
critères de recherche généralement acceptés (tant qualitatifs que
quantitatifs) tels que le précisent Burns (1989), Forchuk et Roberts
(1992), Wortman (1994), Goering et Streiner (1996)…
Pertinence
-
Une compilation de connaissances actuelles sur la
prestation des services de soins et de soutien qui permettront d’éclairer
les décideurs 1) quant aux éléments de soins à mettre en place
dans notre collectivité comme les politiques favorables, la
modification de la structure administrative, des formules de financement
et des stratégies d'évaluation et de gestion des ressources humaines;
2) sur les démarches éprouvées ou prometteuses pour assurer le
soutien individuel, les soins hospitaliers, le logement, l’emploi et l’aide
autonome; 3) sur les aspects particuliers qui méritent d’être
améliorés.
Résultats
1) Gestion de cas et de traitement communautaire
dynamique dans le cadre du soutien interpersonnel ininterrompu (soutien
intensif dans la communauté)
- solution de rechange économique à l’hospitalisation
- haut taux de satisfaction des usagers et de leurs familles
- amélioration du fonctionnement au travail et en société
2) Interventions en cas de crise et services d’urgences
psychiatriques (aide téléphonique, équipes mobiles…)
- solution de rechange pour les maladies mentales graves et persistantes
- réponse aux besoins des personnes avec des problèmes psychosociaux
- programmes de détournement efficaces
3) Soutien communautaire au logement (logements
ordinaires, occupation dans le temps…)
- substitut adéquat aux soins à long terme en clinique externe
(résidences)
- réponse aux besoins d’un groupe diversifié, surveillance
nécessaire (logements encadrés)
- meilleure satisfaction quand on laisse libre choix aux usagers
4) Soins en clinique externe et interne
- congé mène à un meilleur fonctionnement social
- usagers et familles préfèrent les soins communautaires
- résultats au moins aussi bons que ceux des usagers demeurant à l’hôpital
5) Initiatives des usagers et aide autonome
- réduction des hospitalisations et du recours aux autres services
- meilleure connaissance et meilleures aptitudes d’adaptation
- meilleure estime de soi, meilleurs réseaux sociaux et de soutien
6) Aide autonome familiale
- acquisition de meilleures connaissances et réduction du fardeau des
soignant(e)s
- amélioration des relations avec les usagers et du soutien émotif.
7) Programmes d’éducation et d’emploi (modèle
d’emplois encadrés)
- assez efficace, personnes capables de travailler
- offre à faire même à ceux qui ont problèmes les plus sérieux
- éducation permanente permet aux usagers de retourner à l’école à
temps plein.
Les stratégies de réforme des systèmes :
- une vision explicite connue et acceptée de toutes les parties
intéressées, des objectifs mesurables;
- une affectation des ressources fondée sur les besoins (plus efficace);
- des programmes de capitation sans but lucratif aident à réduire le
recours aux hospitalisations, le coût global, et à rehausser le
recours aux servies de soutien communautaire;
- la présence d’une direction d’ensemble et d’un cadre pour le
suivi de l’efficacité des services;
- des usagers, des familles et des intéressés qui contribuent et
participent activement à la planification des évaluations
- une stratégie de formation et de recyclage de la main d'œuvre
qualifiée;
- mise en œuvre de stratégies pour rehausser la participation des
usagers en tant que prestataires par des activités de formation.
Auteur du résumé : Vayola Bien Aimé
*Mesure 1 du Plan : Mettre en place les services
requis
Titre
Examen des meilleures pratiques dans la réforme des
soins de santé mentale : analyse situationnelle
Références et catégorie de l'étude
Rapport de recherche sur un projet d'étude élaboré,
financé en 1997 par le Réseau de consultation sur la santé mentale
fédéral, provincial et territorial (RCSM) et santé Canada, réalisé par
l'Unité de recherche sur les systèmes de santé de l'Institut
psychiatrique Clarke
Nature et objectifs de l'étude
-
Analyse situationnelle d'une sélection de treize
programmes de réforme des soins de la santé mentale au Canada, dans le
but de relever et de décrire la situation actuelle des politiques,
stratégies, initiatives et de dégager les aspects qui s'apparentent
aux meilleures pratiques cernées dans l'Examen de la Documentation
Méthodologie
-
Chaque représentant provincial ou territorial du
réseau a été invité à proposer des projets, programmes ou
initiatives de sa région. Ces projets ont été soumis à des critères
de sélection tels la représentativité (régions du pays, programmes
et stratégies clés de la réforme des soins de santé mentale) et la
conformité aux meilleures pratiques décrites dans «Les meilleures
pratiques de la réforme des soins de santé mentale :Examen de la
documentation». Une collecte des documents pertinents comme
les rapports annuels, les descriptions de programmes, les évaluations
et les rapports publiés a été faite pour chaque projet. Cette
collecte fut suivie de communications avec les personnes responsables
qui connaissaient à fond les pratiques ou stratégies en question afin
d'obtenir des éclaircissements. Enfin, certains programmes ont fait
l'objet de visites sur le terrain pour approfondir les renseignements
par des observations et des rencontres avec les différents
intéressés. Les commentaires ont été évalués et une attention
particulière a été accordée aux facteurs de succès et aux défis.
-
A) Visites sur le terrain :
1) Commission
de la santé mentale du Nouveau-Brunswick : un effort réussi
d'une stratégie de réforme de système fondée sur une rationalisation
poussée de l'exercice des pouvoirs et des mécanismes budgétaires qui
met l'accent sur les services communautaires pour les personnes
atteintes de troubles mentaux graves et persistants; 2) Programme
Seven Oaks de Victoria en Colombie Britannique : un programme
partant d'une initiative locale novatrice visant à offrir un
traitement, des soins et une réadaptation de la plus haute qualité
dans un milieu communautaire, souple, interactif et décontracté à une
clientèle d'usagers aux prises avec de graves troubles psychiatriques;
3) Initiative d'élaboration des programmes pour les
consommateurs et survivants de l'Ontario: une tentative du
ministère de la Santé de l'Ontario pour appuyer le développement
d'organisations et de projets dirigés par des consommateurs et des
survivants dans la province; 4) Connections Clubhouse :
un programme de réadaptation psychosociale global et entièrement
intégré qui offre bon nombre de services de base identifiés dans l'examen
de la documentation (emploi, logement, services de santé, suivi et
évaluation…).
-
B) Examen des programmes : 1) Programme
de réadaptation communautaire intensif de Brockville-Ontario :
une mise en œuvre réussie de la gestion de cas fondée sur le modèle
de traitement communautaire dynamique commanditée et gérée par un
hôpital et qui démontre la possibilité de réaffecter et de former du
personnel hospitalier en vue d'un travail dans le cadre du suivi
intensif dans le milieu; 2) Programme d'intervention en cas de
crise à Winnipeg : un organisme de services sociaux doté
d'une infrastructure provinciale qui joue le rôle de premier plan dans
la prestation des services aux adultes ayant des besoins de soins
psychiatriques aigus; 3) Programme de partenariat pour la santé
mentale et le logement de la Colombie-Britannique : un
programme qui permet de constater qu'un partenariat entre 2 ministères
peut se révéler mutuellement bénéfique, en plus de rehausser le
nombre de logements offerts et d'offrir aux personnes souffrant de
maladie mentale de meilleures possibilités de vie autonome; 4) Alliance
AMI-Québec : un organisme populaire de défense des droits et
de soutien aux familles et amis de personnes atteintes de maladies
mentales; 5) Programme communautaire d'apprentissage des
habiletés de Lethbridge-Alberta : un programme de préparation
à l'emploi qui permet aux usagers d'acquérir des habiletés
nécessaires pour obtenir un emploi au sein de la collectivité;
6) Programme Westview de la Phoenix Residential Society à
Regina (Saskatchewan) : un programme de logement et de
traitement destiné aux personnes souffrant de trouble mental et de
toxicomanie. Il combine le traitement communautaire dynamique aux
services de logement et d'emploi; 7) Programme des 5
collectivités des Territoires du Nord-Ouest : un projet pilote
avec des professionnels de la santé sur place qui permet d'offrir des
services à des collectivités sous-desservies. La collectivité
participe à la définition et à la mise en œuvre d'un programme qui répond
aux besoins en soins en santé mentale; 8) Initiative
provinciale de formation du Manitoba : un engagement explicite
de la part du gouvernement envers la formation et le perfectionnement
professionnel pour faciliter la réforme des soins de santé mentale
dans le but d'encourager l'adoption de nouvelles façons de penser au
sujet des capacités et du potentiel des usagers et de l'épanouissement
de leur rôle en tant que citoyens à part entière...
Pertinence de la recherche
-
L'analyse a permis de faire ressortir plusieurs
constatations positives au sujet de la réforme des soins de la santé
mentale dont celles-ci : une gamme d'excellentes pratiques
novatrices ont vu le jour avec la réforme des soins de santé mentale
qui prouvent que : 1) il est possible de réaffecter avec
succès les fonds et le personnel des établissements de santé vers le
secteur des soins communautaires; 2) les collaborations de
ministères et d'organismes qui traitent des questions autres que la
santé ont une valeur maintes fois démontrée; 3) grâce à une
action concertée, on peut lutter contre les préjugés, changer les
attitudes et favoriser le changement.
-
L'analyse a aussi fait état des principaux
éléments qui favorisent l'innovation soit : 1) une direction
habile et un groupe d'experts déterminés; 2) des principes et une
philosophie clairement articulés; 3) une grande participation des
divers intéressés; 4) un soutien à l'infrastructure; 5) une
volonté politique et une vision à long terme.
Auteur du résumé : Vayola Bien Aimé
*Mesure 1 du Plan : Mettre en place les services
requis
Titre
Analyse organisationnelle et évaluation de la
désinstitutionalisation dans un hôpital psychiatrique
Références et catégorie de l'étude
Thèse de doctorat
Daniel Reinharz : Département d'administration de la santé de la
faculté de Médecine de l'Université de Montréal, 1998
Nature et objectifs de l’étude
-
Une analyse comparative pour voir les
différences dans le temps quant à l'évolution de la santé mentale et
physique, le comportement et les coûts quand on compare les
«hospitalisés» par rapport aux «désinstitutionnalisés» et pour
comprendre quels sont les facteurs qui sont associés à ces
différences.
-
Une analyse organisationnelle pour mieux comprendre la
dynamique de la désinstitutionnalisation en faisant ressortir les
déterminants essentiels d'une restructuration.
Méthodologie
-
Un échantillon aléatoire, de 202 usagers
désinstitutionnalisés ayant été hospitalisés pendant 2ans et
n'ayant pas eu de diagnostic de déficience mentale appariés avec des
personnes ayant les mêmes critères de sélection n'ayant jamais été
désinstitutionnalisés, a été sélectionné. Ces personnes ont été
questionnées avec 3 instruments : 1) la Grille de New York (Furman
& Lund, 1979) mesurant plusieurs dimensions comme la
communication-compréhension, la santé physique et mentale, le
comportement, les activités quotidiennes. 2) l'Independant Living
Skills Schedule (ILSS, Cyr & al., 1992) pour évaluer les
habiletés de la vie quotidienne. 3) le questionnaire de Becker
(Becker & al., 1993) pour mesurer la qualité de vie dans les cas de
troubles de santé mentale. Une mesure des coûts des services et la
quantification des services consommés entre le 1er avril
1989 et le moment de l'entrevue a été effectuée à partir de diverses
sources de données comme les banques informatisées de l’hôpital,
les dossiers médicaux et les données de la RAMQ pour les services
ambulatoires. Les coûts des services extra-hospitaliers ont été aussi
mesurés selon la perspective du réseau et celle des usagers quand
ceux-ci ont eu à contribuer financièrement pour des services comme
l'hébergement… Les résultats ont été obtenus à l'aide d'analyses
descriptives (comparabilité des groupes, trajectoire des personnes
désinstitutionnalisés); d'analyses bivariées sur les conséquences de
l'alternative avec les données provenant des 3 questionnaires;
d'analyses multivariées (régressions logistiques) pour déterminer des
relations entre les différentes variables développées et de
régressions linéaires multiples.
-
Une étude de cas a été réalisée et est inspirée
du modèle proposé par Hinnings & Greenwood (1998) dans lequel les
organisations sont décrites comme des archétypes ayant 2 composantes
principales : la configuration organisationnelle (structures) et les
schèmes interprétatifs (idées, valeurs, croyances). L'analyse de
contenu est faite à partir de données provenant de 2 grandes
sources : les documents officiels du ministère de la Santé et des
Services sociaux (politiques, recommandations, procès verbaux, plan de
transformation…) et les entrevues avec 23 acteurs clefs ( 3
planificateurs, 3 psychiatres, 7 administrateurs d'hôpitaux, 3 ressources
intermédiaires, 3 membres d'organismes communautaires, 2 représentants
des bénéficiaires, 1 représentant de syndicat et 1 intervenant) sur
leur perception des déterminants de la désinstitutionnalisation dans l’hôpital
psychiatrique ces 10 dernières années.
Résultats
-
L'analyse descriptive ne montre pas de différence
significative entre les 2 groupes au début de l'étude sauf que le
niveau de soins physiques requis est légèrement plus élevé pour les
désinstitutionnalisés qui, par contre, ont un niveau de
«sociabilité» supérieur. L'étude des mouvements de la cohorte
sortie montre qu'il existe une extrême diversité dans le type de
résidences vers lesquelles se dirigent les usagers, qu'un faible nombre
de cas se retrouvent à domicile (3 cas) et qu'il y a une part
relativement importante de l'hébergement qui se fait dans les centres
de soins de longue durée (CHSLD). Le volume et le type de services
consommés varient entre les 2 groupes. Les coûts totaux sont
supérieurs dans le groupe des hospitalisés, bien que cette différence
ne soit plus significative lorsqu'un taux élevé (10%) d'actualisation
est utilisé ou lorsque les valeurs des immobilisations de l’hôpital
ne sont pas incluses (environ 90% du coût total). Vus sous l'angle du
rapport coût/bénéfice, les résultats révèlent que l'option
désinstitutionnalisation est non seulement non délétère pour les
patients, mais même plutôt favorable. Les variables qui favorisent la
désinstitutionnalisation sont : l'intégration sociale (un niveau
de sociabilité élevé, habiletés à agir dans la communauté),
l'état de santé physique (indépendance, faible niveau de besoins de
soins médicaux), et une dimension plus psychiatrique (faible
dangerosité, un sens de l'orientation, être schizophrène plutôt
qu'un autre diagnostic de trouble mental). La possibilité de
généraliser la désinstitutionnalisation reste limitée. Il reste à
vérifier l'hypothèse que les différents types de ressources
utilisées par les patients désinstitutionnalisés répondent à leurs
besoins. Il ressort que le fait par les bénéficiaires d'avoir plus de
liberté à organiser leur vie quotidienne est positivement associé à
la qualité de vie et aux habiletés de vie quotidienne. Ce n'est pas
tant le fait de sortir de l'hôpital que le fait d'avoir des
caractéristiques individuelles permettant une vie à l'extérieur de l’Hôpital
qui est vraisemblablement moins contraignante et offre plus d'autonomie.
-
L'étude de cas a permis de confirmer que la
désinstitutionnalisation a une longue histoire, une diversité
d'acteurs et une multiplicité de modèles d'interventions. Il est
constaté que des concepts particulièrement difficiles à implanter
comme le partenariat, le leadership sont importants pour mener à bien
les efforts de construction d'un réseau intégré de
désinstitutionnalisation. Il existe une rivalité pour la prise en
charge de la clientèle atteinte de troubles graves et persistants,
entre le milieu communautaire et l’hôpital, et même à l'intérieur
de l’hôpital. La peur de voir l'argent retiré du contrôle de l’hôpital
semble être un point dominant dans les discours. Le Ministère de la
Santé et des Services sociaux a acquis une légitimité en tant que
leader «moral» de la transformation qui semble ne pas être suffisant
pour rallier les différents acteurs. Au sein des institutions, la
difficulté à modifier des règles hiérarchiques où chacun reconnaît
sa place conduit à une certaine paralysie et ceci tant à l'intérieur
du MSSS que dans l’hôpital.
Pertinence de la recherche
Auteur du résumé : Vayola Bien Aimé
Mesure 6 du Plan : Transférer certaines ressources
vers la communauté
Titre
Utilisation des services de santé mentale
s'adressant aux jeunes québécois : analyses multivariées des
déterminants individuels, familiaux et sociaux
Références et catégorie de l’étude
Rapport de recherche publié en 1992 et
réalisée par : Jean-Jacques Breton, Jean Pierre Valla, Lise Bergeron,
Claude Berthiaume (1) et Jean Lambert (2)
1) Centre de recherche de l'Hôpital Rivière des Prairies
2) Département de médecine sociale et préventive, Université de
Montréal
Nature et objectifs de l’étude
-
Étude quantitative réalisée au
niveau de la province de Québec pour déterminer les facteurs
institutionnels, de même que les caractéristiques individuelles,
familiales et sociales liés à l'utilisation des services de santé
mentale par les jeunes
Méthodologie
-
Un échantillon de 2400 jeunes de 6 à
14 ans a été prélevé du fichier des allocations familiales de la
Régie des rentes du Québec en tenant compte de la composition urbaine
et rurale de chaque région. Des entrevues ont été menées auprès des
jeunes, auprès des parents pour les jeunes de 6 à 14 ans et auprès de
1440 enseignants pour les enfants de 6 à 11 ans, afin d'évaluer la
morbidité des troubles mentaux anxio-dépressifs et des comportements
perturbateurs. L'utilisation des services a été mesurée à l'aide de
la version française modifiée du Service Utilization and Risk
Factor Interview (Child ECA Project, 1990) en questionnant les
parents sur l'utilisation des services pour un problème émotionnel ou
de comportement au cours de 3 périodes, soit de 0 à 6 mois, 6 mois à
1 an et 1 an et plus, et aussi sur leur satisfaction par rapport aux
services. Un formulaire de consentement a été signé par les parents
participants pour la réalisation d'une entrevue téléphonique avec le
professeur de chaque enfant.
-
Des modèles de régression logistique
selon une approche hiérarchique ont été construits pour trois groupes
d'âge (6-8 ans, 9-11 ans et adolescents de 12-14 ans) sur l'utilisation
des services (variable dépendante) reçus soit à l'école soit à
l'extérieur de l'école par rapport aux variables indépendantes comme
les caractéristiques de l'enfant (âge, sexe, nombre d'événements
stressants, indice de santé physique…), les caractéristiques
familiales (structure, rang dans la fratrie, antécédents familiaux,
troubles mentaux des parents…), les caractéristiques
socio-économiques et socio-démographiques (type d'habitation,
scolarité des parents, indice de revenu familial, langue maternelle…)
-
Les statistiques usuelles, soit
différence de logits, erreur-type, niveau de signification, ratio de
côtes et intervalle de confiance, ont été estimées à partir des
résultats des modèles finaux.
Pertinence de la recherche
-
La recherche permettra de clarifier
une question soulevée dans des enquêtes épidémiologiques
contemporaines, à savoir pourquoi seulement une minorité de jeunes
avec des troubles mentaux reçoivent des services. Les résultats de
cette enquête épidémiologique peuvent contribuer au développement
des connaissances scientifiques tout en permettant l'amélioration des
services de santé mentale s'adressant aux jeunes.
Résultats
-
Près de 12% des jeunes ont reçu des
services à l'école et le professionnel le plus fréquemment rencontré
a été l'orthopédagogue. 7,4% des jeunes ont reçu des services à
l'extérieur de l'école, le plus souvent par le pédiatre, le médecin
de famille et le psychologue. Plus de 80% des parents se sont déclarés
assez ou très satisfaits des services obtenus, pour la grande majorité
des cas vus par des professionnels. En ce qui a trait aux déterminants
de l'utilisation des services, l'étude des modèles construits selon
les trois groupes d'âge a permis de dégager les principaux résultats
suivants : 1) la perception du besoin d'aide selon le parent
est une variable associée à l'obtention des services dans tous les
modèles de régression logistique 2) les troubles mentaux selon le
parent, deux troubles et plus, ou un trouble associé à un problème
d'adaptation, se révèlent significativement associés à l'utilisation
des services dans quatre des six modèles de régression logistique,
3)la monoparentalité, la dépression ou l'anxiété d'un parent sont
significatives pour les services obtenus par les enfants de 9 à 11ans
et les adolescents de 12 à 14 ans à l'extérieur de l'école,
4) les variables socio-économiques et socio-démographiques, (si
l'on fait exception de la scolarité de la mère, en interaction avec le
cheminement scolaire dans un modèle) ne se révèlent pas
significativement associés à l'utilisation des services, 5) Les
résultats démontrent l'importance d'une communication entre les
professionnels de santé mentale et les pédiatres qui peuvent
sous-estimer la fréquence des problèmes de santé mentale chez les
jeunes.
Auteur du résumé : Vayola Bien Aimé
*Mesure 3 : Améliorer les services
aux enfants et aux jeunes qui présentent des troubles mentaux
Titre
Réflexions sur l'actualisation de la Politique
et du Plan Régional d'Organisation de Services de santé mentale
à partir de douze programmes visant le maintien dans la communauté.
Références et catégorie de l'étude
Michèle Paradis (1), Odile Bédard (2) et
Andrée Quenneville (2) (1996)
1) Centre de santé publique de Québec
2) Régie régionale de la santé et des services sociaux de Québec
Nature et objectifs de l'étude
-
Étude qualitative descriptive (à
caractère exploratoire) visant à : 1) dégager des
constats qui permettent d'apprécier globalement l'apport des
programmes à l'intérieur du réseau de la santé mentale, sous
l'angle des Orientations de la Politique et du Plan Régional
d'Organisation des Services (PROS) de santé mentale;
2) présenter sommairement les différents programmes contribuant
au maintien dans la communauté des personnes aux prises avec des
troubles mentaux graves; 3) documenter les moyens et mécanismes
développés à l'intérieur de différentes pratiques pour actualiser
les Orientations de la Politique et du PROS de santé mentale;
4) dégager les pistes de réflexion et les conditions jugées
nécessaires pour optimaliser la réalisation d'interventions visant
le maintien dans la communauté.
Méthodologie
-
Analyse transversale de douze
programmes spécifiques en santé mentale (dont 7 relèvent
administrativement d'organismes communautaires, 3 de CLSC et 2
d'établissements spécialisés en psychiatrie) effectuée en regard de
l'actualisation des cinq orientations de la Politique de santé mentale
à partir : 1) d'entrevues semi-dirigées de 2 heures en
moyenne avec les personnes responsables des programmes à l'étude;
2) de consultation des rapports annuels, des rapports d'activités
de l'année 1994-1995 et des rapports de recherche ou d'évaluation.
L'analyse de contenu, telle que décrite par Berelson in Gauthier (1984)
a été réalisée à partir des dimensions identifiées pour chacune
des orientations.
-
Programmes à l'étude
:
Centre de crise de Québec inc.; équipes d'intervention en santé
mentale en CLSC; programme de soutien communautaire au CLSC de Portneuf;
programme de répit-dépannage pour les familles de personnes atteintes
de troubles mentaux graves et persistants; Centre de croissance
Renaissance inc. ; Centre de réadaptation La Maisonnée; Centre social
de la Croix-Blanche; Le Pavois; Programme d'encadrement clinique et
d'hébergement PECH; Projet d'expérimentation PSI-La Boussole; Centre
de traitement dans la communauté le Benoît XV; Clinique de thérapie
Quatre Saisons.
Résultats
Le maintien dans la communauté est
supporté par tous les programmes malgré que la majorité dispose de
ressources humaines et financières limitées. Il est noté que :
- Pour assurer la primauté de la personne
,
la pratique du PSI occupe une place importante. Toutefois, les
responsables se montrent plus critiques et parfois réticents quant à sa
mise en application. Des mécanismes informels sont parfois privilégiés
à la recherche de souplesse, ce qui peut entraîner un certain
désengagement pour la coordination du PSI tel que conçu dans la
Politique de santé mentale. Concernant les mécanismes de promotion, de
respect et de protection des droits, il apparaît important que des
efforts soient consentis au développement de stratégies d’information
pour plusieurs programmes.
- Pour accroître la qualité des services,
une amélioration du financement des programmes serait importante
(formation). Les échanges découlant d’un fonctionnement en
interdisciplinarité seraient aussi à envisager pour permettre un
partage de connaissances et d’expertise. De plus, malgré un intérêt
grandissant pour la recherche et l’évaluation, peu de démarches
évaluatives ont été réalisées durant les dernières années,
particulièrement en regard des effets des programmes et des approches
qui y sont privilégiées.
- Pour atteindre l’équité
,
il ressort clairement le problème de l’accessibilité géographique.
Une plus grande disponibilité des services reste la préoccupation de
certains programmes, notamment en ce qui a trait aux heures d’ouverture.
Une attention particulière doit être accordée aux services qui s’adressent
aux membres des familles et aux proches dont les besoins sont importants.
Du côté financier, il parait que le contexte actuel oblige chaque
responsable de programme à gérer un budget restreint, en faisant preuve
d’imagination et de créativité.
- Pour des solutions dans les milieux de vie des
personnes, les moyens mis de l’avant et les
approches privilégiées peuvent différer d’un programme à l’autre.
Le « case management » semble répondre adéquatement à la
clientèle aux prises avec des troubles mentaux graves et persistants ou
transitoires parce qu’il apporte un support soutenu à plusieurs
dimensions de la vie des personnes affectées.
- Pour consolider le partenariat
:
Il est un fait que le fardeau de la clientèle convient facilement à la
pertinence de travailler en partenariat. Les structures tout comme les
intervenants sont souhaitables pour le développement de collaborations
plus formelles entre les différentes ressources.
Les principales difficultés pour l’actualisation
de la Politique de santé mentale sont les besoins grandissant de la
clientèle, les contraintes financières, la préoccupation du maintien des
acquis pour la personne atteinte, l’inconfort des intervenants face à l’approche
sous-jacente aux PSI qui impose une nouvelle façon de faire et le manque d’évaluation
des programmes et des interventions.
Les facteurs facilitants, perçus
comme conditions d’efficacité des programmes, sont les suivants : un
programme bien circonscrit avec des objectifs clairs, une approche de type
communautaire qui tient compte des besoins du client comme le « case
management », un processus de recherche-action basé sur un suivi
continu, l’évaluation des résultats dont la satisfaction de la
clientèle, la formation et le partage d’expertise entre les intervenants,
une claire répartition des tâches entre les intervenants découlant de la
reconfiguration du réseau, un support de la Régie aux différents
programmes, enfin une coordination régionale des services qui repose sur
des préoccupations concernant l’atteinte des résultats en regard de l’état
de santé des clients et de leurs proches.
Auteur du résumé : Vayola Bien Aimé
*Mesure 11 du Plan : Suivre et
soutenir la transformation
Titre
Tableau de bord de services de santé mentale
dans la région de Montréal-Centre
Références et catégorie de l'étude
Un document d'information réalisé par Diane
Brassard et Normand Lauzon (1), publié en janvier 2000
1) Régie régionale de Montréal-Centre, Service des études et de
l'évaluation
Nature et objectifs de l'étude
Méthodologie
-
La constitution du tableau de bord a
appelé l'utilisation d'un ensemble important de données tirées dans les
sources suivantes : 1) rapports d'activités d'organismes
communautaires; 2) registre des patients sur civière dans les
urgences; 3) fichier d'hygiène mentale; 4) SIC-CLSAC;
5) fichier RAMQ; 6) rapports statistiques et financiers (AS-471)
et AS-478).
-
Le tableau offre un portrait de la
situation sur trois (3) ans, soit de 1995 à 1998, en disposant d'une année
de référence (1997-1998) et de la tendance qui précède pour les deux
années antérieures. Chaque année du plan 1998-2002 permettra d'apprécier
l'actualisation des orientations préconisées dans le Défi de l'accès,
en référence aux données déjà définies.
Résultats
-
Sont présentés pour l'année de
référence 1997-1998 les dispensateurs de services en qualité et en
quantité, la liste des services et programmes offerts dans la communauté
par les organismes communautaires, les CLSC, les CHSGS avec département de
psychiatrie, les CH psychiatriques et les cabinets et cliniques de
médecins. La clientèle rejointe par les différents dispensateurs est la
suivante : 94500 usagers par les cliniques privées, 39000 par les CH
(cliniques externes), 15000 CH (urgences), 1000 CH (hôpital de jour et
centres de jour), 30000 CLSC, 16000 organismes communautaires, 4600 centres
de crise, 4200 hébergement dans la communauté.
-
Pour les services dans la communauté,
cinq tableaux sont présentés démontrant : 1) qu'il s'agit d'un
réseau très diversifié de services; 2) que les médecins jouent un
rôle très important dans la réponse aux besoins de consultation;
3) que les organismes communautaires occupent une place non
négligeable dans la réponse aux besoins de clientèles lourdes;
4) que l'hébergement dans la communauté représente plus de 4000
places; 5) qu'il y a une faible représentation de la clientèle jeune;
6) que les services ambulatoires des établissements rejoignent une
clientèle plus lourde que celle desservie par les cliniques et les cabinets
privés; 7) que 20% de la clientèle ne réside pas sur le territoire
de Montréal.
-
Pour les services d'hospitalisation les
trois tableaux montrent que : 1) que les services
d'hospitalisation desservent 6503 usagers en courte durée et 2223 usagers
en longue durée; 2) qu'il s'agit d'une clientèle adulte en majorité;
3) que la majorité de la clientèle a un profil diagnostic nettement
plus lourd que celui de la communauté; 4) que 15 à 17% de la
clientèle provient d'une région autre que Montréal-Centre; 5) qu'on
consacre 119 M $ aux services d'hospitalisation en santé mentale dans la
région et que s'ajoutent 4.8 M $ qui sont facturés à la RAMQ
-
Pour les services dans la communauté :
quand on considère les observations pour la période 1995-1998 (2 tableaux
présentés), on note que conformément à la planification, la région a vu
évoluer positivement les services de santé mentale. Il y a plus de
clientèles rejointes par les différents dispensateurs, à l'exception des
cliniques externes. Les ressources financières ont cru significativement (+
de 15% dans l'ensemble) et les organismes communautaires ont vu leurs
ressources croître de 50%.
-
Pour les services hospitaliers : la
planification a aussi suivi le cadre déterminé préalablement. Dans
l'ensemble, moins de clientèles ont été hospitalisées. Les ressources
financières ont diminué de manière importante (21% de moins pour les
départements de psychiatrie des CHSGS). Le nombre de lits a aussi diminué
de façon significative. On observe pour la période de 1995 à 1998, un
virage dans la communauté, et ce, tant au plan des clientèles, que des
ressources matérielles et financières.
Pertinence de la recherche
-
Le Tableau de Bord est en réalité
un cadre de suivi qui rend compte de la situation dans la communauté
et en hospitalisation. Pour les prochaines années, la région de
Montréal-Centre pourra suivre l'évolution de la situation en fonction des
deux grands objectifs poursuivis, à savoir rendre accessible des services
de qualité dans la communauté et optimiser l'utilisation de
l'hospitalisation psychiatrique. À l'intérieur de ce cadre général de
suivi, les auteurs veulent mettre en relief certains indicateurs
spécifiques reliés à des mesures précises au plan 1998-2002, et
intégrer des indicateurs retenus au niveau provincial. Un suivi plus
complet des services dans la communauté exigera aussi une amélioration de
la qualité des informations auprès de certains dispensateurs de services.
Auteur du résumé : Vayola Bien Aimé
*Mesure 11 du plan : suivre et soutenir la
transformation
Titre
Bilan d'implantation de la politique de santé mentale (SM)
Références et catégorie de l'étude
Rapport de recherche réalisée pour l'ensemble des régions
socio-sanitaires du Québec, 1997
Nelson Potvin (1), Roger Paquet (1), Luc Blanchet (2),
Rénald Gendron (2), Marcel Lebel (2), Diane Grenier (3), Marie Thérèse
Roberge (4)
1) Direction générale de la planification et de l'évaluation, MSSSQ
2) Direction générale de la santé publique
3) Direction générale de la coordination régionale
4) Direction supérieure
Nature et objectifs de la recherche
-
Recherche évaluative sur l'implantation de la Politique
de santé mentale à l'échelle du Québec pour 1) déterminer les
adaptations requises à la Politique de santé mentale, en tenant compte de
l'expérience de son implantation et 2) faciliter la prise de décision
par rapport à la planification des services de santé mentale.
Méthodologie
-
Méthode dynamique de consultation privilégiant
l'entrevue de groupes auprès d'usagers, de leurs familles et proches, des
milieux communautaires, des intervenants, des associations
d'établissements, des comités tripartites, des régies régionales et des
instances provinciales; 2) analyse qualitative (de contenu) des
comptes-rendus réalisés avec un outil standardisé de lecture sous forme
de grille.
Pertinence de la recherche
-
Permet de porter un premier regard sur l’implantation
réelle de la Politique de santé mentale ce qui :
1) facilitera certains ajustements rendus nécessaires par les
changements organisationnels du système de santé et des services sociaux
ou encore par l’évolution de certains problèmes; 2) donnera la
possibilité d'utiliser immédiatement les résultats tant dans la
reformulation de la Politique qu'à travers l'action ministérielle dans le
champ de la santé mentale; 3) d’un point de vue méthodologique, le
recours à des informateurs permet de recueillir les opinions des principaux
groupes d'acteurs concernés par l’implantation de la politique
(évaluation pluraliste).
Résultats
Les principaux résultats de ce bilan concernent avant tout l’implantation
des moyens d’action mis de l’avant à l’intérieur de la Politique de
santé mentale. Ils ont été traduits en recommandations.
- Pour assurer la primauté de la personne
1) Les intervenants et les dispensateurs de services
élaboreront et mettront en œuvre un plan de services individualisés (PSI)
seulement quand la personne concernée en exprime le besoin. Des changements
législatifs sont à faire pour enlever le caractère obligatoire du PSI.
2) Il faut explorer et évaluer les nouvelles façons de faire comme le
suivi communautaire, l’accompagnement, l’intervention en réseau en
faisant appel à la participation de tous les acteurs concernés. 3) Il
est nécessaire d'accroître la reconnaissance et consolider le rôle et les
mandats des différents mécanismes de respect et de protection des droits des
usagers. 4) Il importe de réaliser des campagnes de promotion de la
santé mentale et non seulement de démystification de la maladie mentale.
- Pour accroître la qualité des services
1) Étendre les programmes de formation à tous les
milieux de pratique, tout en les diversifiant et en les ouvrant à de
nouvelles pratiques; 2) favoriser le partage d’expertises entre
usagers, intervenants et familles, 3) créer un comité consultatif
assurant la participation effective de tous les concernés dans le choix des
recherches que le FRSQ-CQRS subventionne, 4) ajouter à la Politique
de santé mentale un plan d’imputabilité décrivant à qui se fera la
reddition de comptes, sur quoi et comment, tout en maximisant les retombées
de la fonction évaluative.
- Pour favoriser l’équité
1) Responsabiliser les régies régionales par rapport
à l’accès à une gamme complète et essentielle de services en santé
mentale, au financement, à la coordination, à la diversité, ainsi que par
rapport à l’ensemble des mesures garantissant la complémentarité
inter-réseaux sur une base locale ou régionale; 2) mettre en place des
plans d’imputabilité comportant l’obligation pour chaque région de
déterminer le volume de ressources consacrées à la santé mentale en
fonction de sa population.
1) Le Ministère doit s’assurer que chaque régie
régionale, consacre d’ici trois ans, 10% ou plus des ressources en santé
mentale au financement des organismes communautaires; 2) accorder la
priorité dans les futures actions en santé mentale à l’intégration des
personnes souffrant des problèmes de santé mentale.
Il faut adopter des règles du jeu régissant les
discussions et la prise de décisions des comités tripartites, dans 1) l’exercice
d’un leadership transparent et respectueux de ces règles; 2) la
disponibilité complète de l’information et de la documentation sous une
forme accessible à tous; 3) l’octroi d’une aide financière
soutenant la participation des milieux communautaires, des usagers et de leurs
proches.
Dans la démarche de mise à jour de la Politique de
santé mentale, il faudrait 1) dégager des orientations et définir
des actions en vue de la promotion et de la prévention en santé mentale qui
sont encore embryonnaires; 2) élaborer des règles équitables d'accès
aux services, accompagnés de mécanismes d'action concertée, ayant comme
souci premier la promotion de la santé des jeunes; 3) inclure des
mesures visant l'accessibilité, la sensibilisation, la formation et la
recherche sur la question des services aux communautés culturelles;
4) maintenir la sectorisation comme mode d'organisation administratif des
services psychiatriques dans le respect des droits des usagers et la meilleure
concordance possible avec les autres découpages territoriaux du secteur de la
santé et des services sociaux; 5) s'assurer que les services et soins
offerts aux femmes soient adaptés en fonction des véritables besoins, des
réalités et des conditions de vie de celles-ci; 6) établir des
stratégies pour promouvoir la reconnaissance du vieillissement avec ses
potentialités; 7) procéder le plus rapidement possible à la mise à
jour de la Loi sur la protection du malade mental.
Auteur du résumé : Vayola Bien Aimé
*Mesure 11 du plan : Suivre et soutenir la
transformation
II. Protocoles de recherche
Titre
Évaluation de lefficacité du réseau de services offerts aux
personnes ayant des troubles de santé mentale graves et persistants et vivant dans la
communauté
Références et catégorie de létude
Louise Fournier (1), Léo-Roch Poirier (1), Alain Lesage (2), Céline
Mercier (3) et Deena White (4) (1998)
(1) Direction de la santé publique de Montréal-Centre
(2) Centre de recherche Fernand-Séguin
(3) Centre de recherche de lHôpital Douglas, Division de la recherche psychosociale
(4) Université de Montréal
Protocole de recherche
Nature et objectifs de létude
- Analyse comparative effectuée dans les secteurs de Hochelaga-Maisonneuve, de
Côte-des-Neiges et du Sud-Ouest de la région de Montréal-Centre.
- Identifier des modes dorganisation de services dans la communauté répondant à
certains critères de continuité, mesurer leurs niveaux dintégration et démontrer
sils témoignent dune amélioration de létat de santé et de bien-être
des patients desservis, de la satisfaction de leurs besoins et de la qualité de leur vie.
Méthodologie
- La mesure de lintégration des services est orientée par la littérature sur les
réseaux sociaux; 5 types de liens (les références faites et reçues, léchange
dinformation, les programmes conjoints et les contrats de services) sont identifiés
rendant compte dun niveau de densité, de centralisation et détendue
dun réseau (Provan et Milward, 1995); analyse qualitative/de contenu réalisée à
partir dentrevues semi-structurées et de la documentaire.
- Les modes et les niveaux dintégration sont mis en relation avec une mesure de
létat général de santé et de bien-être des patients («Health of the Nation
Outcome Scales»), de satisfaction des besoins («Camberwell Assessment of Needs») et de
qualité de vie («Wisconsin Quality of Life Index»); 3 cohortes de patients atteints de
troubles mentaux graves et persistants (n = une centaine) qui viennent
dobtenir leur congé suite à une visite à lurgence, un court séjour
hospitalier ou un passage en centre de crise seront évaluées lors du recrutement et
après une période de 1 an; des entrevues avec des proches des patients
(n = environ 30) sont aussi planifiées; analyse qualitative/de contenu et
analyse quantitative (analyse descriptive et de covariance).
Pertinence de la recherche
- Développer des instruments mesurant le fonctionnement et le niveau dintégration
des services de santé mentale
- Identifier des modèles dintégration de services de niveaux defficacité
variables
- Mesures de résultats relatifs à la clientèle
Auteur du résumé : Marie-Josée Fleury, Ph.D.
*Mesure 2 du Plan : Organiser des réseaux locaux de services
Titre
Le suivi intensif de personnes atteintes de troubles mentaux graves :
rôles respectifs de programmes issus du milieu hospitalier et du milieu communautaire
Références et catégorie de létude
Éric Latimer, Christina Zarowsky, Céline Mercier et Marianne Boisvert
(1999)
Protocole de recherche réalisé par le Centre de recherche de lHôpital Douglas,
Division de la recherche psychosociale et financé conjointement par le Conseil
québécois de la recherche sociale (CQRS) et le Fonds de la recherche en santé du
Québec (FRSQ)
Nature et objectifs de létude
- Analyse comparative de type exploratoire de lefficience entre programmes; 5
programmes de suivi intensif dans la communauté sont considérés : le «community
link» de lHôpital Général de Montréal et deux programmes de suivi de Forward
House (lun intensif, lautre moins) dans le Centre-Ouest de Montréal ainsi que
le programme PACT de lHôpital Douglas et le projet suivi communautaire dans le
Sud-Ouest de Montréal (région de Montréal-Centre).
- Comparer 5 programmes de suivi communautaire, deux issus dun milieu hospitalier et
3 issus du milieu communautaire; particulièrement, il sagit dévaluer
dune façon comparative 1) la structure, lorganisation et le
fonctionnement des programmes; 2) lefficacité des programmes (durée moyenne
du suivi et satisfaction des usagers pouvant être comparés; évolution dans le nombre de
jours dhospitalisation); 3) les coûts des programmes et les ressources
utilisées par leurs usagers ainsi que lévolution de ces coûts et 4) la
difficulté de reproduire ailleurs ces programmes.
Méthodologie
- Une stratégie de triangulation de linformation est envisagée; lanalyse
quantitative comportera différents tests statistiques (paramétiriques ou non selon la
normalité des distributions; test de corrélation et de régression); lanalyse
qualitative est une analyse de contenu effectuée selon la méthode plus constructiviste
développée par Strauss et Corbin, 1990.
- Plusieurs sources dinformation sont considérées : données administratives
de la Régie dassurance maladie du Québec (RAMQ) et du MSSS (banque de données
Med-Echo), rapports administratifs, statistiques (rapports AS-478) et financiers des
hôpitaux (rapports AS-471), 2 questions ouvertes posées à 30 clients choisis au hasard,
entrevues semi-structurées auprès de 3 usagers de chaque programme rencontrés à deux
reprises à un an dintervalle et auprès des directeurs cliniques des programmes
ainsi quauprès de 2 intervenants de chaque programme (descriptions du parcours des
usagers et du rôle des programmes dans leur vie, etc.); Focus groups auprès des
intervenants, etc.
- Plusieurs instruments de recherche seront utilisés : 1) pour tracer un
portrait de la clientèle, de BASIS-32 («Behavior and Symptom Identification Scale»),
questionnaire autogéré comportant 32 items qui permet de décrire lintensité des
symptômes ainsi que les difficultés fonctionnelles telles que perçues par les clients
(Eisen, 1996; validation en français en cours, Latimer et al.); le CSQ-8 («Client
Satisfaction Questionnaire»), questionnaire constitué de 8 items contribuant à évaluer
la satisfaction des services (Attkisson et Greenfield, 1996; validé en français :
Sabourin, Pérusse et al., 1989) auquel deux questions ouvertes (posées à 30
clients choisis au hasard) sont rajoutées suivant la procédure de Perreault et al.(1993)
et une version adaptée de certains éléments (concernant les revenus et
lutilisation des ressources) du «Toolkit for Measuring Psychosocial Rehabilitation
Outcomes (Leff et Mulkern, 1995); 2) pour tracer un portrait de la clientèle ne
participant pas à létude, de «Multnomah Community Ability Scale», 3) pour
mieux identifier les programmes, léchelle de fidélité au modèle ACT (échelle de
Dartmouth, Teague, Bond et al., 1998) qui recense des informations relatives, par
exemple, à la fréquence et à la durée moyenne des contacts avec les usagers, la
composition de léquipe, etc.; et 4) un journal détaillé décrivant les
activités des programmes, tenu par les intervenants sur une période de deux semaines.
- La méthode «step-down» (Drummond, OBrien et al., 1997), tenant compte du
coût dopportunité des bâtiments et ne comptant que les coûts directs des centres
dactivités cliniques calculés dans le rapport AS-471, est utilisée pour estimer
les coûts unitaires dhospitalisation; les coûts des programmes seront calculés en
divisant leurs coûts totaux par le nombre dusagers-années; les coûts unitaires
des visites médicales, des médicaments, de lhébergement, des services
judiciaires, dorganismes communautaires, lesquels sont calculés à partir des
rapports financiers, sont aussi considérés.
Pertinence de la recherche
- Le projet permettra de clarifier comment tirer le meilleur parti de programmes de suivi
hospitaliers et communautaires.
- Au niveau méthodologique, le projet permet dimpliquer des ressources de type
communautaire et institutionnel dans une démarche évaluative; il rallie aussi une
démarche qualitative et quantitative (stratégie de la triangulation de
linformation).
Auteur du résumé : Marie-Josée Fleury, Ph.D.
*Mesure 1 du Plan : Mettre en place les services requis (Le suivi
dans la communauté)
Titre
Les responsables de résidences daccueil : partenaires dans la
transformation des services de santé mentale (Re-Structuring the Mental Health
System : An Assessment of the Partnership Between Foster Home Caregivers and Public
Services)
Références et catégorie de létude
Myra Piat, Nicole Ricard, Alain Lesage, Henri Dorvil et Éric Latimer
(1999)
Protocole de recherche réalisé par lHôpital Douglas et par lHôpital
Louis-H. Lafontaine
Nature et objectifs de létude
- Analyse évaluative de type exploratoire effectuée dans le territoire de
lHôpital Douglas et de Louis-H. Lafontaine (région de Montréal-Centre).
- Examiner limpact de la restructuration des services sur les résidences
daccueil recevant des personnes ayant des problèmes de santé mentale; plus
particulièrement : 1) mieux comprendre comment les résidences daccueil
perçoivent les changements introduits sur leurs rôles et responsabilités, leurs besoins
de services, les demandes provenant du réseau, le type de clientèle quils
desservent et leur place au sein du système; 2) cerner leurs relations partenariales
dans le réseau (santé mentale et services de santé et sociaux) et auprès de la
clientèle; 3) tracer un portrait descriptif du mode de vie en résidence
daccueil, spécifiquement étudier le degré dautonomie que ce milieu permet
et les options dactivités offertes à la clientèle et 4) estimer leur coût
(en termes dargent et de temps) en relation avec les fonds quils leur sont
octroyés et les salaires que les responsables reçoivent.
Méthodologie
- Analyse quantitative et analyse qualitative («Naturalistic Inquiry», Guba and Lincoln,
1981; «Grounded Theory, Glaser and Strauss, 1967) réalisées à partir dun
échantillon de 1346 personnes résidents dans 261 résidences daccueil;
lanalyse qualitative est la stratégie de recherche utilisée pour répondre aux
objectifs 1 et 2 de létude; ici, environ 30 responsables de résidences
daccueil et 30 gestionnaires de cas («case managers») vont être rencontrés en
entrevue semi-structurée; le questionnaire sera pré-testé et inclura les concepts
développés dans le questionnaire de Moxley and Keefe (1988) - 1) «Staff
treatment of caregivers», 2) «Emergency and crisis support»
- ;
différentes procédures de validation sont prévues («confirmation» des résumés
dinterview, «peer de-briefing»
).
- Une analyse quantitative est réalisée pour répondre aux objectifs 3 (analyse
descriptive, de variance et de corrélation) et 4 de létude (analyse de régression
multiple); pour effectuer le portrait descriptive des modes de vie en résidence
daccueil (objectif 3), 100 responsables de résidences daccueil et 1 usager de
chacune de ces dernières (n = 100), choisis aléatoirement, vont être
rencontrés afin de répondre à un questionnaire standardisé comprenant «The Patient
Attitude Questionnaire» de Thornicroft et al. (1993) (constitué de 15 questions
ouvertes sur les attitudes et préférences résidentielles de la clientèle) et «The
Hospital and Hostel Practices Profile Survey» de ODriscoll (1985) (construit autour
de 52 items dichotomiques portant sur le degré dautonomie permis dans les
résidences); des informations socio-démographiques seront aussi relevées sur la
clientèles et les responsables de résidences daccueil; pour le volet traitant de
lanalyse des coûts, 4 panels (de n = 12 participants) seront organisés
afin destimer le coût de fonctionnement et de mise en marche (en termes de temps et
de fonds investis) dune résidence daccueil; ces panels permettront de
structurer une enquête plus approfondie sur cette question, qui prévoit
dinterroger un échantillon randomisé de 60 responsables de résidences
daccueil.
Pertinence de la recherche
- Malgré le fait que les résidences daccueil sont considérées comme lune
des plus anciennes formes dhabitation protégée pour les personnes ayant des
problèmes de santé mentale et quelles sont aussi jugées comme lun des
éléments critiques de lintégration des personnes dans la communauté, peu de
recherches ont traité de ce sujet; particulièrement, cette étude permettra de mieux
documenter lorganisation de la vie des usagers dans ce type de résidence et
limpact sur ces ressources de la restructuration des services de santé mentale.
- Létude est lune des seules, réalisées au Québec, qui sintéressent
aux aspects économiques du fonctionnement des résidences daccueil.
- La recherche propose un cadre danalyse original et complexe, peu exploité dans la
littérature sur cette question («In summary research on improving the conceptualization
and operationalisation of «burden» has neglected other aspects of caregiving such as
qualitative examinations of caregiving itself (p. 4)».
Auteur du résumé : Marie-Josée Fleury, Ph.D.
*Mesure 1 du Plan : Mettre en place les services requis (Le
soutien pour la réponse aux besoins de subsistance)
Titre
Évaluation des aspects organisationnels, professionnels et cliniques de
limplantation et du fonctionnement du suivi intensif dans le milieu
Références et catégorie de létude
Nicole Ricard, Alain Lesage, Daniel Reinharz et Sylvie Lauzon avec la
collaboration de Jean-Pierre Bonin, Daniel Gélinas et Éric Dion (1999)
Protocole de recherche réalisé par le Centre de recherche Fernand-Séguin de
lHôpital Louis-H. Lafontaine
Nature et objectifs de létude
- Analyse de limplantation et de lefficience dune pratique
dintervention, réalisée sur le territoire de lHôpital Louis-H. Lafontaine,
sous-région de lest du territoire de Montréal-Centre.
- Évaluer limplantation et le fonctionnement du suivi intensif dans le milieu (SIM)
dans les cliniques de secteur de lHôpital Louis-H. Lafontaine; plus
spécifiquement, 1) décrire limplantation, le fonctionnement et les coûts du
SIM tel que mis en place et identifier des facteurs organisationnels qui les influencent;
2) cerner les retombées de limplantation et du fonctionnement du SIM sur le
bien-être personnel et la satisfaction professionnelle des intervenants et
3) identifier les clients pour lesquels cette approche savère bénéfique, par
rapport à quelles dimensions de leur vie et de celles de leur proche et à quelles
conditions.
Méthodologie
- Devis mixte alliant une approche qualitative et quantitative; le projet considérera 7
cliniques de secteur de lHôpital Louis-H. Lafontaine; léchantillon sera
constitué de 35 intervenants du SIM uvrant dans ces cliniques, des clients qui sont
suivis ou qui seront suivis durant les 18 mois de la recherche (n = 350) et
dune 30e dinformateurs-clés de différents groupes
(administrateurs, médecins, clients, proches, représentants de groupes communautaires);
une table de concertation regroupant léquipe de recherche, un responsable et 3
intervenants SIM sera mise en place pour sassurer de la collecte des données qui
séchelonnera en 2 temps de mesure (sur 2 mois sauf le volet économique), à un an
dintervalle (juin 1999-juin 2000).
- Pour concrétiser lévaluation du volet organisationnel, deux groupes
dhistoire de cas seront élaborés (au plan institutionnel et en regard de chaque
clinique de secteur), permettant de décrire les rapports de collaboration et de
confrontation et les stratégies entre groupes (équipes SIM et réseau de la santé
mentale); documents écrits (procès-verbaux
); entrevues semi-dirigées
(n = 35 personnes représentant lhôpital, la RRSSSMC, les médecins, le
personnel des cliniques externes, les intervenants du SIM, les groupes communautaires, les
clients et les proches).
- Pour rédiger lévaluation du volet économique, qui vise à décrire le profil
des coûts des clients suivis dans le SIM et de les comparer à ceux occasionnés avant
leur inclusion dans le programme, 2 grilles danalyse seront utilisées (Lesage et
Cantandriopoulos, 1996 et Reinharz, 1998); plusieurs sources dinformation seront
consultées afin de tenir compte de différentes perspectives (MSSS, RRSSS, hôpital
et clients) : banques informatisées de lhôpital sur les médicaments
prescrits, banques de la RAMQ, rapports administratifs et financiers des
établissements
; analyses de sensibilité permettant de relever limprécision
de certaines données collectées.
- Pour parfaire lanalyse des retombées du SIM sur les intervenants, des entrevues
structurées et des questionnaires standardisés seront utilisés (Échelle du burnout des
professions daide, «Mashlach Burnout Inventory» de Maslach et Jackson, 1981,
traduite par Pelletier, 1986; Inventaire de satisfaction au travail de Larouche, 1977;
Échelle de détresse émotionnelle de lEnquête Santé-Québec de Préville
et al., 1991 et Échelle de soutien en milieu de travail, «Work Environment Scale»
de Moos, 1986, traduite par Saulnier, 1993); analyses descriptives, tests t pairés et de
régression multiple.
- Pour concrétiser lévaluation du volet clinique, 1) une analyse quantitative
sera effectuée retraçant litinéraire dutilisation des services de la
clientèle, notamment les taux dhospitalisation (avant lentrée des clients
dans le SIM jusquen juin 2000 ), la condition psychiatrique des clients et leur
fonctionnement psychosocial («Health of the Nation Outcome Scales, Wing et al.,
1996, traduit par Bonsack, 1997), leur qualité de vie («Quality of Life Index for Mental
Health», Becker et al., 1993, traduit par Boyer et al., 1994), leur
satisfaction perçue des services («Verona Service Satisfaction Scale», Ruggeri et
DallAgnola, 1993, traduit par Lesage et di Biase, 1993), leur degré de réponse aux
besoins de soins («Camberwell Assessment of Needs», Phelan et al., 1995, traduit
par Bonsack et Lesage, 1998) et le niveau de fardeau et de satisfaction des proches
(«Family Burden Interview Schedule (Short Form)» Tessler et Gamache, 1995, traduit par
Latimer et al., 1998), ce qui permettra de dresser un profil de lévolution
des clients et de distinguer les clients qui bénéficient du SIM et ceux qui ne
présentent aucune amélioration; ce volet tient aussi compte de lidentification des
conditions sous-jacentes aux bénéfices observés chez les clients, ce qui est relevé
par le «Daily Contact Log» (Relevé quotidien des contacts) de Brekke et Test (1987) et
par le «Working Alliance Inventory» (Échelle de lalliance thérapeutique clients
et intervenants) de Horvath et Greenberg (1986); analyses descriptives, discriminantes et
de régression multiple; 2) une analyse qualitative (analyse de contenu) sera aussi
réalisée à partir dun échantillon représentatif de 30 cas de clients, ceux
ayant le plus connu damélioration et ceux dont la situation sest le moins
bonifiée; un panel composé des chercheurs, de responsables de limplantation du SIM
et dintervenants SIM sera organisé pour discuter de ces cas; les données seront
analysées à partir dun cadre danalyse complexe (Contandriopoulos et
Souteyrand, 1996; Hinnings et Greenwood, 1988; Kingdon, 1984); des processus de validation
sont aussi prévus.
Pertinence de la recherche
- Létude permettra dévaluer limpact de ce modèle de SIM, qui diffère
quelque peu du modèle original PACT développé par Stein et Test à Madison, et sa
pertinence dans le contexte québécois.
- Malgré que plusieurs études ont déjà été produites au sujet du «modèle SIM (ou
PACT)», peu de recherches ont traité des facteurs facilitant ou contraignant son
implantation et son fonctionnement, des éléments critiques du succès de
lintervention, de linfluence de la culture organisationnelle dun milieu
sur sa mise en uvre, de son impact sur les intervenants ou de limpact des
intervenants sur le succès de ce mode dintervention, des caractéristiques de la
clientèle davantage en mesure den profiter et abordé plus particulièrement le
fonctionnement ou les coûts de ce programme, spécifiquement dans le contexte
québécois; cette recherche a donc pour but de palier à ces lacunes au niveau théorique
et méthodologique (par une stratégie de triangulation de linformation).
Auteur du résumé : Marie-Josée Fleury, Ph.D.
*Mesure 1 du Plan : Mettre en place les services requis (Le suivi
dans la communauté)
Titre
The Impact of Psychiatric Services Restructuring (Virage ambulatoire) on
Caregiver Experience and Caregiving Networks in South-West Montreal
Références et catégorie de létude
Duncan Pedersen, Chistina Zarowsky, Myra Piat et Éric Latimer (1999)
Protocole de recherche réalisé par le Centre de recherche de lHôpital Douglas,
Division de la recherche psychosociale
Nature et objectifs de létude
- Analyse descriptive et analyse évaluative des services, effectuées sur le territoire
de lHôpital Douglas (région de Montréal-Centre).
- Mieux comprendre limpact du virage ambulatoire en santé mentale sur les aidants
naturels («primary caregivers») et les ressources de services («caregiving networks»)
avec lesquelles ces premiers interagissent; plus particulièrement : 1) examiner
la perception et les pratiques de soins des aidants naturels des personnes aux prises avec
des problèmes de santé mentale, présents dans différents types dhabitations
protégées ou autonomes; 2) cerner les perceptions et les pratiques de services des
intervenants, exerçant en santé mentale et travaillant avec les aidants naturelles, de
CH (travailleurs sociaux), dorganismes communautaires et de CLSC; 3) documenter
et évaluer limpact de la restructuration des services de santé mentale sur
litinéraire des patients vivants dans de tels résidences et 4) présenter des
indicateurs deffets du virage ambulatoire en santé mentale depuis les 5 dernières
années et pendant la durée de la présente recherche.
Méthodologie
- Analyse qualitative (analyse de contenu) et analyse quantitative («time series analysis
of indicators»; analyse descriptive; chi-square); pour répondre à lobjectif 1) de
la recherche, 40 entrevues semi-structurées avec des aidants naturels (un questionnaire
sera élaboré ad hoc et à partir doutils de mesure standardisé tels que de
«Family Experiences Interview Schedule» (FEIS), de Tessler and Gamache (1995)) et 20
entrevues en profondeur avec un sous-goupe des personnes rencontrées lors de la
premières séries dentrevues (les + touchées par le virage) sont prévues; un
focus group est aussi envisagé avec les associations de familles (Parents et Amis et AMI
Québec).
- Pour répondre à lobjectif 2) de la recherche : 10 à 15 entrevues
individuelles et de groupe seront organisées avec des représentants dorganismes
communautaires, de CLSC et de CH; de la documentation primaire et secondaire sera aussi
consultée.
- La stratégie de recherche pour lobjectif 3) est dinterroger 20 patients
(vivant avec au moins un membre de leur famille, en résidence daccueil ou dans
dautres types de résidences protégées ou dans une habitation autonome) sur leur
parcours dans les ressources résidentielles, leurs patterns dutilisation de
services, la formation de leur réseau social et leur expérience avec les aidants
naturels et les ressources de leur milieu; pour un échantillon de 5 à 10 individus, des
documents administratifs et des banques de données seront consultés afin de vérifier
lutilisation des services des patients; et aussi afin de répondre à
lobjectif 4) de la recherche, soit de relever des indicateurs du virage ambulatoire
(certains sont présélectionnés : taux et durée des hospitalisations, nombre
dappels dans les centres de crise
).
Pertinence de la recherche
- La perspective théorique de la recherche est principalement de nature anthropologique,
sorientant autour des concepts de «la carrière du patient» («career of a
patient»; Goffman, 1959; Kleinman, 1980), «des groupes dintervention
thérapeutique» («therapy managing groups»; Janzen, 1978) et de «larène
politique» («political arenas»; Bailey, 1969, 1983); létude propose donc une
approche complexe, permettant de faire ressortir les différentes dimensions impliquées
dans une évaluation des aidants naturels pris au sens large du terme («caregiver» et
«caregiving networks»); particulièrement, la littérature a peu abordé le sujet des
aidants naturels autres que les familles des usagers et limpact du virage
ambulatoire en santé mentale sur leur itinéraire et celui de leur clientèle.
Auteur du résumé : Marie-Josée Fleury, Ph.D.
*Mesure 1 du Plan : Mettre en place les services requis(Le
soutien pour la réponse aux besoins de subsistance)
Titre
Prestation de soins intégrée pour les personnes atteintes de troubles
mentaux sévères et persistants dans leur milieu de vie
Références et catégorie de létude
Éric Latimer, Céline Mercier, Michel Perreault et James Farquhar
(1998-2000)
Protocole de recherche réalisé par le Centre de recherche de lHôpital Douglas,
Division de la recherche psychosociale
Nature et objectifs de létude
- Analyse de lefficience du modèle «Assertive Community Treatment (ACT)»
implanté à lHôpital Douglas (région de Montréal-Centre).
- La recherche évaluative tend 1) à vérifier que léquipe ACT de
lhôpital a bien réussi à reproduire les bénéfices attribués à cette pratique
par la littérature scientifique, du moins une réduction sensible des jours
dhospitalisation sans effet négatif sur le plan clinique devrait être relevée;
2) à mesurer lefficience du modèle, cest-à-dire à déterminer les
bénéfices rapportés de limplantation de léquipe ACT à lhôpital par
rapport aux coûts dun tel projet et à 3) identifier pour quelles clientèles
le rapport coût-bénéfice semble le plus favorable (un volet du projet vise aussi la
rencontre dun objectif éducatif : la formation dun groupe dexperts
en intervention «suivi communautaire et toxicomanie»; formation donnée au «Center
for Community Change» à Burlington, au Vermont).
Méthodologie
- Létude utilisera un devis pré-post sans groupe de contrôle ou de comparaison
(puisque la littérature indique déjà clairement la supériorité sur le plan clinique
de lACT); une cohorte de patients admis au programme ACT sera suivie pour fin de
recherche pendant 3 ans, de leur entrée dans létude et à chaque intervalle de 6
mois; des instruments standardisés possédant de bonnes propriétés psychométriques
seront utilisés pour mesurer les symptômes psychiatriques, le fonctionnement social, la
qualité de vie, le fardeau des familles, labus de substances et la satisfaction
envers les services; des données relatives à la situation socio-démographique et
économique des clients et à leurs utilisations de services seront également relevées
(suivi de la clientèle par les intervenants, consultation de la documentation
administrative et financière, de banques de données, etc.); la méthode «step-down»
(Drummond et al., 1997) est employée pour le volet économique de létude;
la fidélité du programme au modèle ACT classique sera démontrée à partir de
léchelle de Dartmouth (Teague et al., in press); technique danalyse
longitudinale des données (modèles à effets fixes et à effets aléatoires) et analyse
de régression multiple.
Pertinence de la recherche
- Il sagira dune des premières recherches rigoureuses sur lACT au
Québec et au Canada (mis à part les études de Fenton et al., 1979 sur
lHôpital Général de Montréal et de Lafave et al., 1996).
- La recherche permettra de démontrer lapplicabilité et la pertinence dans le
contexte canadien de lACT, la nature des modèles de support à privilégier et les
critères devant gérer leur implantation ainsi que les caractéristiques propres aux
clientèles les plus susceptibles de profiter dune telle démarche; spécifiquement,
les questions relatives à lefficience du modèle ACT au Canada doivent être
examinées, puisque la structure financière du système de santé diffère sensiblement
du contexte dorigine de ce modèle (Stein et Test, Madison, U.S.A.).
- Le volet plus éducationnel du projet permettra de formater une expertise québécoise
dans le suivi communautaire relatif aux doubles problématiques de santé mentale et de
toxicomanie.
Auteur du résumé : Marie-Josée Fleury, Ph.D.
*Mesure 1 du Plan : Mettre en place les services requis (Le suivi
dans la communauté)
Titre
Les demandes de services de santé mentale de source policière dans la
région Sud-ouest de Montréal pour des personnes avec lesquelles la police entre en
contact
Références et catégorie de létude
Christiane Cardinal (1998)
Protocole de recherche (projet postdoctoral) réalisé par le Centre de recherche de
lHôpital Douglas, Division de la recherche psychosociale
Nature et objectifs de létude
- Analyse descriptive de type exploratoire effectuée dans la sous-région du sud-ouest de
Montréal (région de Montréal-Centre).
- Dresser un portrait de la répartition des points dentrée dans le système de
santé mentale des personnes qui se présentent accompagnées de la police et 2) des
caractéristiques des situations à lorigine des renvois policiers; 3) analyser
les caractéristiques socio-démographiques, psychiatriques et judiciaires de la
clientèle référée par la police aux services de santé mentale et 4) connaître
et comprendre les critères sur lesquels reposent lorientation ou non par les
policiers des personnes vers un service de santé mentale.
Méthodologie
- Analyse qualitative (analyse de contenu) et analyse quantitative (analyse descriptive)
réalisées à partir de la documentation administrative de sources hospitalière
(Hôpital Douglas) et policière (n = 7 postes) et dentretiens
semi-structurés avec des intervenants en santé mentale et des représentants des forces
policières; élaboration de formulaires de relevés des contacts avec la police des
individus dirigés dans les ressources.
Pertinence de la recherche
- Recherche innovatrice sur une question peu abordée par la littérature scientifique
québécoise; en effet, aucune étude systématique au Québec documente limportance
du recours des policiers à des services de santé mentale et si le recours aux services
vise à éviter une criminalisation des personnes référées ou repose sur dautres
motifs.
Auteur du résumé : Marie-Josée Fleury, Ph.D.
*Mesure 8 du Plan : Mettre au point des actions intersectorielles
Titre
Évaluation de limpact dune procédure de communication des
résultats dans des équipes en santé mentale
Références et catégorie de létude
Céline Mercier, Jean Caron, Éric Latimer et Garcia Amparo (1999)
Protocole de recherche réalisé par le Centre de recherche de lHôpital Douglas,
Division de la recherche psychosociale et financé conjointement par le Conseil
québécois de la recherche sociale (CQRS) et le Fonds de recherche en santé du Québec
(FRSQ)
Nature et objectifs de létude
- Analyse de limplantation et de limpact dune procédure mise en
uvre à lHôpital Douglas (région de Montréal-Centre).
- Mieux cerner lutilisation dun instrument standardisé de qualité de vie, le
«Wisconsin Quality of Life Index» (W-QLI; version canadienne : CAW-QLI), à des
fins cliniques par des équipes en santé mentale dans le cadre dune collaboration
avec des chercheurs; plus précisément, la recherche vise à 1) évaluer
limpact dune procédure de communication des résultats sur des variables de
processus et de résultats associées à lintervention clinique; 2) déterminer
les coûts de cette procédure de communication des résultats et 3) faire des
recommandations quant aux conditions organisationnelles et aux moyens techniques les plus
appropriés pour la généralisation de la procédure.
Méthodologie
- Pour répondre à lobjectif 1), la recherche comprend 2 volets : 1) une
procédure de communication qui seffectuera à travers des réunions déquipe
et des rencontres individuelles entre chercheurs et intervenants (6 équipes du centre de
réadaptation et de support communautaire, Spectrum, de lHôpital Douglas) et autour
des résultats danalyse de données individuelles et agrégées relevant de la
passation de questionnaires (le CAW-QLI : volet intervenant et usager) ainsi que
concernant des indicateurs de processus et de résultats; 2) une évaluation de
limpact produite à partir dun schéma expérimental avant-après avec
répartition au hasard de la clientèle dans un groupe expérimental (individu pour qui le
CAW-QLI a été administré et dont la rétroaction des résultats a été effectuée) et
un groupe témoin (Ibid., mais dont la rétroaction des résultats na pas
été effectuée) et réalisée à partir de différents instruments de mesure :
a) le CAW-QLI (Becker et al., 1996; Diaz et al., 1998) rempli par les
usagers (n = environ 150) et par leurs intervenants principaux
(n = environ 12) afin de vérifier lhypothèse que la procédure de
communication des résultats augmentera la qualité de vie de lusager et le niveau
de convergence des objectifs du traitement entre les intervenants et les usagers et son
importance dans le processus de traitement; b) léchelle dalliance
thérapeutique de Californie (CALPAS-P; Marmar et Gaston, 1988), transmise à la
clientèle pour répondre à lhypothèse que lalliance thérapeutique sera
renforcée suite à lintroduction de la procédure; c) léchelle
d «empowerment» (Rogers et al., 1997) visant à vérifier par sa
passation aux usagers si la procédure a effectivement augmenté leur sentiment de
contrôle; d) le questionnaire de la satisfaction du consommateur (CSQ-8 de Larsen et
al., 1979) et le questionnaire dopinion sur les services externes (QOSE-21 de
Perreault et al., 1990), remplis par les usagers afin de vérifier leurs degrés de
satisfaction générale, particulièrement les dimensions «information» et «relation»;
leur satisfaction est supposée être plus importante après la réalisation de la
procédure; une mesure dadhésion au programme de réadaptation est aussi relevée
à partir de la présence des usagers aux activités des programmes pour répondre à
lhypothèse dun renforcement de leur adhésion suite à limplantation de
la procédure; lopération de collecte des données seffectuera en 2 temps à
6 mois dintervalle après la communication des résultats de base; analyse
quantitative (statistiques descriptives; «Kappa method» (Cohen, 1972); analyses
multivariées de type Manova).
- Lanalyse des coûts reliés à la procédure de communication des résultats
(objectif 2) est orientée par une perspective sociétale et par la méthode «step-down»
(Drummond et al., 1997); elle tient compte du temps requis 1) par les
intervenants pour remplir le CAW-QLI (version intervenant) et 2) pour faire passer
les CAW-QLI aux clients (coût = 0 $); 3) par les clients pour remplir les
questionnaires (coût = 0 $); 4) par léquipe de recherche pour
analyser les réponses aux questionnaires ainsi que 5) par léquipe de
recherche et par les intervenants pour communiquer les résultats des questionnaires.
- Létude de limplantation de la procédure de communication des résultats
(objectif 3) se base sur une analyse qualitative dont les instruments sorganisent
autour dun journal de bord, de techniques dobservation participante,
dentrevues de groupe avec chaque équipe clinique au début et à la fin du projet
et sur un questionnaire à questions ouvertes distribué à chaque intervenant environ un
mois après les périodes de communication des résultats; elle tend à identifier les
conditions favorables et défavorables à limplantation de la procédure et à son
établissement sur une base permanente, à raffiner la procédure et à cerner les effets
non prévus et non mesurés dans le cadre du protocole ou difficilement quantifiables,
positifs aussi bien que négatifs.
Pertinence de la recherche
- Projet de recherche innovateur permettant dencourager le partenariat
«recherche-intervention» en vue du transfert et de la mise à profit des connaissances
et renforçant limportance de linterprétation de lusager dans la
démarche thérapeutique et lutilisation dinstruments de suivi de la
clientèle dans lintervention clinique afin daméliorer la qualité des
services.
- Le projet comporte un potentiel de généralisation élevé sur le plan de la
formulation de recommandations de type organisationnel et technique quant à
limplantation et au fonctionnement de telles procédures ainsi que de la production
doutils de suivi et de transfert sous la forme dinstruments de collecte de
données accompagnés de modules dexploitation appropriés aux contextes dune
intervention.
Auteur du résumé : Marie-Josée Fleury, Ph.D.
*Mesure 4 du Plan : Assurer la formation des ressources humaines
Titre
Modélisation de réseaux de services intégrés de santé mentale dans la
communauté et évaluation de leur adéquation à répondre aux besoins de la clientèle
Références et catégorie de létude
Marie-Josée Fleury (1999)
Protocole de recherche (projet postdoctoral) réalisé par le Centre de recherche de
lHôpital Douglas, Division de la recherche psychosociale
Nature et objectifs de létude
- Étude de cas multiple avec niveaux danalyse imbriqués (Yin, 1989).
- Cerner différents modèles prometteurs dorganisation de réseaux de services
intégrés de santé mentale dans la communauté (1), mesurer leur degré
dintégration (2) et documenter la relation entre le niveau dintégration
réalisé dans les modèles et leur adéquation à répondre aux besoins de la clientèle
(3); sur les plans théorique et méthodologique, la recherche propose, dans le contexte
québécois, de mieux définir la notion dintégration (4) et de raffiner ou de
développer des instruments de mesure pour en apprécier la mise en uvre et la
capacité de répondre aux besoins de la clientèle (5).
Méthodologie
- Analyse qualitative/de contenu et analyse quantitative descriptive (stratégie de
triangulation de linformation) réalisées à partir dentrevues en partie
semi-structurées et structurées (environ 30 avec les distributeurs de services et les
gestionnaires des régies régionales et approximativement 5 avec les usagers et leurs
proches pour chacun des deux réseaux sélectionnés), de Focus Groups (3 avec la
clientèle, ses proches et les acteurs organisationnels), dobservation participante
(environ 5 ou 6 dans les structures dintégration des réseaux), de la documentation
primaire et secondaire; la création dun comité aviseur est planifiée pour
soutenir les démarches de recherche et pour faciliter le transfert des connaissances.
- La recherche est structurée en fonction de trois niveaux danalyse :
1) les deux réseaux de services intégrés de santé mentale sélectionnés seront
étudiés en fonction de leur structuration et de leur mode de fonctionnement à partir
dun modèle complexe inspiré des approches des échanges interorganisationnels, de
léconomie politique et des déterminants de la collaboration interorganisationnelle
(Fleury, 1998); le modèle sappuie sur une typologie des modes dintégration
des services adaptée de Provan et Milward (1995) et de Randolph et al. (1997);
2) le niveau dintégration, apprécié à partir des formes dintégration
recensées dans les réseaux, référera à un indice de fréquence des échanges,
dinstitutionnalisation de lintégration et de centralisation; 3) le
repérage ou le développement des instruments de mesure et des stratégies danalyse
spécifiques à la relation entre le niveau dintégration atteint dans un réseau et
son adéquation à répondre aux besoins de la clientèle est une partie intégrante de
cette recherche.
Pertinence de la recherche
- Projet de recherche innovateur qui premettra de cerner les modes dintégration de
services les plus prometteurs et potentiellement généralisables ainsi que
détablir une définition complexe de la notion de réseau de services intégrés
dans la communauté.
- Létude vise à développer des instruments mesurant le fonctionnement et le
niveau dintégration des services de santé mentale et à documenter la relation
entre le niveau dintégration atteint dans un réseau et son adéquation à
répondre aux besoins de la clientèle.
Auteur du résumé : Marie-Josée Fleury, Ph.D.
*Mesure 2 du Plan : Organiser des réseaux locaux de services
Titre
Évaluation d'un processus d'implantation d'un programme
transversal de santé mentale en émergence dans un CLSC : une approche
communautaire de concertation et d'intervention ?
Références et catégorie de l'étude
Protocole de recherche / programme conjoint
FRSQ-CQRS-MSSS de subventions de recherche en santé
mentale / prospectus 1999-2000
Ricardo Zuniga (1), Ellen Corin (2) et Robert Sévigny (3)
1) École de service social – Université de Montréal
2) Division de recherche psychosociale – Hôpital Douglas
3) Directeur du centre de recherche et de formation, CLSC Côte des
Neiges
Nature et objectifs de l'étude
-
Étude descriptive et exploratoire effectuée dans la
région de Montréal-Centre (Territoire du CLSC Côte des Neiges)
-
Objectifs : 1) décrire les données
couvertes par la notion de problèmes graves de santé mentale;
2) dégager les paramètres d'un modèle émergeant transversal
d'intervention en Santé Mentale dans un CLSC; 3) évaluer le
processus d'implantation; 4) vérifier dans quelle mesure le
programme est adapté à la diversité culturelle du milieu;
5) examiner les perceptions, les attentes et les pratiques des
intervenants, des usagers et des proches; 6) préciser la place du
CLSC dans un réseau de ressources institutionnelles et communautaires
en santé mentale.
Méthodologie
-
Analyse qualitative (de contenu) des données
recueillies de différentes sources : données informatisées du
CLSC (profil, diagnostic, références), documents sur le programme de
santé mentale, répertoire d'incidents critiques, données sur
l'utilisation du code 3300 pour identifier les problèmes graves de
santé mentale; observation participante dans différents lieux;
entrevues dirigées portant sur les perceptions et les comportements
ainsi que sur la reconstruction d'événements critiques et de cas
concrets auprès d'échantillons d'intervenants, d'usagers (n=80), de
parents ou proches (n=80). Les données à recueillir concernent 3
grands domaines abordés chacun en fonction de 3 perspectives : les
programmes, les intervenants, les usagers et leurs proches. L'analyse
visera à faire ressortir les degrés d'accord ou de décalage entre ces
trois perpectives pour chacun des domaines.
Pertinence de la recherche
-
Permet 1) de préciser la définition des
problèmes graves de santé mentale telle que comprise et appliquée
dans les différents programmes et par différents professionnels;
2) de définir la dimension communautaire du modèle d'intervention
et son adaptation à la diversité particulièrement culturelle des
milieux de vie couverts par le CLSC; 3) de préciser les
paramètres d'une recherche comparative ultérieure portant sur
plusieurs CLSC. De plus, les résultats seront transférables à
l'implantation d'autres programmes de santé mentale en CLSC ainsi qu'à
l'évaluation des programmes en cours.
Auteur du résumé : Vayola Bien Aimé
*Mesure 1 du PLAN : Mettre en place les
services requis (le traitement dans la communauté)
III. Mémoires de maîtrise et thèses de doctorat (modèle à raffiner
pour ce genre de documentation)
Titre (se procurer le
résumé)
Travail social, suivi intensif dans le milieu et case management en
psychiatrie
Références et catégorie de létude
Daniel Gélinas (1996)
Travail dirigé réalisé à lUniversité de Montréal
Département de service social
Nature et objectifs de létude
- Recherche descriptive; revue de littérature sur des pratiques dintervention
dorigine américaine.
- Mieux cerner et distinguer deux pratiques dintervention en santé mentale :
1) la gestion de cas («case management») et le suivi intensif dans le milieu
(«assertive community treatment» - ACT - ).
Méthodologie
- Analyse qualitative; analyse de contenu de la littérature (surtout dorigine
américaine) portant sur les pratiques de gestion de cas et de suivi intensif dans le
milieu.
Pertinence de la recherche
- Présente lorigine des pratiques de gestion de cas et de suivi intensif dans le
milieu et soumet lhypothèse que leur différenciation est le reflet dune
contradiction dont les racines remontent aux origines historiques du travail social
américain; la logique du développement de ces pratiques est appréhendée en regard de
«lexpérience de la maladie mentale» et des liens qui unissent le travail social
et le vaste champ de la réadaptation psychosociale.
- Identifie que le point de départ de la gestion de cas se situerait au niveau de la
coordination des services pour ensuite se déplacer vers lintervention directe dans
la quotidienneté de la personne (tendance à déléguer les tâches dintervention
directe à des dispensateurs spécialisés et propension à utiliser des techniques
formelles dévaluation et de planification), alors que le suivi intensif dans le
milieu part de lintervention directe dans la quotidienneté de la personne pour
ensuite établir la liaison avec les services requis; le premier est rattaché au système
alors que le second est rattaché à la personne; les caractéristiques de la clientèle,
la nature des services disponibles, la base dopération des agents dans le système
et le lieu de résidence des clients façonnent lorientation du suivi dans la
communauté selon le contexte.
- Sinspirant de Tessier et al. (1992) et Robinson et Toff-Bergman (1989), la
recherche recense 5 principaux modèles de gestion de cas : 1) le modèle de
courtiers de services appelé aussi «Generalist Model» ou «Broker Model», introduit
par Intagliata en 1982, lequel cherche à introduire en psychiatrie une pratique
élaborée dans le secteur de la déficience intellectuelle; 2) le «Personal
Strenght Model» conçu à lécole de bien-être social de lUniversité de
Kansas au Missouri (Rapp et Chamberlain, 1985) qui met laccent sur les forces du
client et sur sa capacité de sauto-déterminer pour améliorer sa qualité de vie;
3) le modèle de réadaptation qui sinscrit dans toute lapproche de
réhabilitation psychiatrique mis au point par léquipe dAnhony et al.
(1990) à lUniversité de Boston, qui vise à combler les faiblesses de façon à
supprimer les barrières; 4) le «Full Support Mode» de Stein et Test de Madison au
Wisconsin qui cherche par une prise en charge totale à diminuer les symptômes et à
améliorer le niveau de fonctionnement et 5) le «Clinical Case Management»
véhiculé par le «Community Connections», organisme privé uvrant à Washington
D.C., animé par Kanter (1989) et Harris et Bergman (1987), et mettant laccent sur
laspect clinique et thérapeutique de la relation qui se développe entre le client
et le «Case Manager» dans la conduite du plan de services; pour la pratique du suivi
intensif dans le milieu, différentes expériences sont présentées : le modèle de
Madison, du Vermont et du groupe Thresholds à Chicago.
Auteur du résumé : Marie-Josée Fleury, Ph.D.
*Mesure 1 du Plan : Mettre en place les services requis (Le suivi
dans la communauté)
Titre
Impact de la planification régionale et des programmes régionaux
dorganisation de services (PROS) sur la structuration de la réforme de la santé
mentale au Québec
Références et catégorie de létude
Marie-Josée Fleury (1998)
Thèse de doctorat par articles réalisée à lUniversité de Montréal
Département dadministration de la santé
Nature et objectifs de létude
- Étude de cas (région de la Montérégie) et analyse descriptive (15 régions
sociosanitaires).
- Mieux comprendre limplantation dun changement stratégique, la dynamique de
la coordination interorganisationnelle et limpact de la planification, de
différents outils de gestion et de modèles dorganisation de services intégrés
sur la structuration de la réforme de la santé mentale au Québec.
Méthodologie
- Analyse qualitative/de contenu (interaction théorie/terrain) réalisée à partir
dune documentation exhaustive de sources primaires et secondaires et
dentrevues semi-structurées (n = 160) effectuées auprès de
distributeurs de services de linstitutionnel et du communautaire, de gestionnaires
des RRSSS, dusagers et de leurs proches; guides dentrevues développés ad
hoc.
- Létude sinscrit dans le champ de la théorie organisationnelle
sintéressant au changement et à la collaboration interorganisationnelle, dans
lanalyse de limplantation et dans le paradigme de la complexité.
Pertinence de la recherche
- La recherche définit et évalue la mise en uvre et les effets de
lintervention PROS en santé mentale (principalement pour la Montérégie); elle
trace des repères sur la configuration des services régionaux; identifie les principales
opérations et tactiques implantées dans les régions afin dintégrer les services
sur une base locale et cerne les enjeux de la réforme de la santé mentale.
- Plusieurs modèles complexes et originaux danalyse sont élaborés pour
étudier : 1) la collaboration interorganisationnelle entre différents
distributeurs de soins et de services tenant compte de dimensions structurelle,
processuelle, locale et temporelle; 2) la mise en oeuvre et les effets dun
changement stratégique randant compte de lintéraction de processus stratégique,
contextuel et temporel et 3) le niveau dintégration atteint dans les réseaux
régionaux de santé mentale; une typologie des modes de collaboration
interorganisationnelle est aussi développée à partir de la littérature et des
expériences retrouvées sur le terrain.
- Les PROS sont définis comme poursuivant des objectifs technocratiques (amélioration
des connaissances - besoins/ressources - , de
lefficience/pertinence du système et de la qualité des
services - implantation dun système
dévaluation - précision des mandats des acteurs et des
objectifs/résultats pour le réseau), démocratique (équité intrarégionale,
interrégionale et interprogramme, gestion partenariale et ajustement des ressources aux
besoins de la clientèle) et de structuration (gamme de services, services communautaires
avec pôles de spécialisation, système intégré - construction dun
réseau régional et de réseaux locaux - ); la réforme des services de santé
mentale est conçue comme le passage dun archétype à un autre (maladie
mentale -> santé mentale, services psychiatriques -> services
communautaires, système hospitalocentrique -> système intégré à
plusieurs acteurs organisationnels, logique professionnelle -> logique
politique, gestion par objectifs organisationnels -> gestion régionale et
sous-régionale par programmes et par résultats).
- La collaboration interorganisationnelle (CIO) implantée dans les réseaux suite au PROS
est jugée de type mandaté, ce qui signifie que les acteurs organisationnels n'ont pas
nécessairement exprimé le besoin d'arrimer leurs services, qu'ils ne partagent pas
obligatoirement une vision conciliable de la distribution des services et que les
partenaires ne sont pas connus ou reconnus nécessairement des uns des autres; la CIO
mandatée par l'État peut soit contribuer à renforcer le partenariat, soit aboutir à
peu d'impact; le degré de convergence ou de divergence du système et son ouverture aux
changements répondent de ses résultats; la CIO est aussi considérée de statut
mi-corporatif et mi-d'alliance, ce qui indique que le réseau est chapeauté par une
instance à pouvoir de régulation mi-autoritaire et mi de négociation; les rapports
interorganisationnels demeurent aussi peu formalisés; la stratégie d'implantation de la
CIO en santé mentale est donc jugée surtout de nature incitative (Benson, 1975).
- La consolidation insuffisante du PROS, linfluence dun contexte structurel
plus ou moins favorable et limpact de stratégies qui nont pas réussi à
intéresser adéquatement les acteurs ont encouragé surtout la production deffets
intermédiaires, cest-à-dire des effets qui augmentent la connaissance et
encouragent les échanges entre acteurs sans modifier substantiellement, à court terme du
moins, la nature des services offerts à la clientèle; le PROS a principalement eu comme
impact de mettre en place les balises dune gestion régionale et dun mouvement
de reconfiguration; la démarche de planification régionale sinscrit, depuis
lavènement du PROS, davantage dans une logique de type politique; les
établissements et les organismes communautaires structurent plus leurs services en
fonction de l'organisation locale; les services tendent à être davantage donnés dans la
communauté et à couvrir la gamme de services; les organismes communautaires et les
activités de réadaptation/réintégration sociales, dentraide aux usagers et aux
familles, de crise et de promotion/protection de la personne ont cependant été
significativement consolidés; vu la portée des transformations planifiées de
lorganisation et de la distribution des services et des mécanismes à déployer
supportant le PROS, lactualisation de la réforme des services de santé mentale
doit être perçue comme un processus incrémentiel.
- La recherche souligne limportance de stimuler un leadership collectif; de
renforcer le leadership des instances régionales et le pouvoir local, de davantage
formaliser les rôles des acteurs organisationnels dans la gestion et la distribution des
services; dadapter une démarche plus émergente pour la partie plus opérationnelle
de la planification; de consolider les outils de gestion servant à la planification
régionale et à la coordination des services sur une base locale.
- Bibliographie thématique exhaustive sur lorganisation des services de santé
mentale (particulièrement pour la région de la Montérégie).
Auteur du résumé : Marie-Josée Fleury, Ph.D.
*Mesure 2 du Plan : Organiser des réseaux locaux de services
*Mesure 9 du Plan : Sappuyer sur la recherche évaluative