Les risques suicidaires

Nom de l'instrument :
Échelle H de désespoir (Questionnaire H).

Auteurs de la traduction et de sa validation :
Cottraux J., Bouvard M. & P. Legeron, 1985.

Instrument originel (auteurs, année) :
Hopelessness Scale, (Beck, A.T., 1974).

Publication sur la validation de l'instrument originel :
Beck AT., Weissman A., Lester D. & L. Trexier. 1974. The measurement of pessimism : « the Hopelessness Scale ». Journal of Consulting and Clinical Psychology. 42(6), 861-865 
Beck A.T., Steer R. Kovacs M. & B.Garrison. 1985. Hopelessness and eventual suicide: a 10-year prospective study of patients hospitalized with suicidal ideation.
American Journal of Psychiatry. 142, 559-563.

Description :
Cet instrument peut aider les médecins généralistes, les spécialistes et tous les professionnels de la santé mentale à évaluer la projection négative du patient dans le futur et le risque suicidaire. L’outil ne mesure donc qu’indirectement le risque suicidaire. De plus, comme l’échelle évalue les schémas cognitifs concernant le futur, elle peut très bien servir dans les études qui cherchent à vérifier les hypothèses cognitives entourant la présence de schémas dans la mémoire à long terme. L’outil comporte 20 items, et pour chacun des items, une question vrai/faux. Les notes vont de 0 à 20. Plus la note est élevée, plus le pessimisme est grand et plus le risque suicidaire est élevé.

Mode de passation :
Auto-évaluation de type papier-crayon.

Temps requis :
Environ 5 minutes.

Type de traduction et adaptation :
 

Population :
Étude 1 : n= 100 déprimés majeurs en fonction des critères du DSM-III
               n= 93 contrôle, ne possédant pas de troubles psychopathologiques patents.
N.B. : En plus de l’échelle H, les sujets ont rempli le questionnaire de Beck, version abrégée, l’échelle d’attitudes dysfonctionnelles forme A (Beck et Weissman), le questionnaire des pensées automatiques (Hollon et Kendall) et l’échelle du risque suicidaire de Ducher (Charles).

Validité de contenu :
Non déterminée.

Validité concomitante :
Le coefficient de corrélation utilisé est le rho de Spearman :

Questionnaire des pensées automatiques : n = 193; R = 0,78; p < 0,001. Satisfaisante.
Échelle d’attitudes dysfonctionnelles : n = 193; R = 0,66; p < 0,001. Satisfaisante.
Évaluation du risque suicidaire(ERSD) : n = 100; R = 0,64; p < 0,001. Satisfaisante.
Beck 13 : n =100; R = 0,44; p < 0,001. Moins satisfaisante.
Hamilton 17 : n =100; R = 0,28; p < 0,005. Pas du tout satisfaisante.

Stabilité temporelle :
La fidélité test-retest (15 jours d’intervalle) est bonne : le coefficient Rho de Spearman est de 0,81; ρ < 0,001.

Fiabilité inter-juges :
Non déterminée.

Consistance interne :
Coefficient de Cronbach : α= 0,97, chez les sujets dépressifs et α= 0,79, chez les sujets contrôles.

Validité de construit (structure du construit, relations entre les composantes du construit, conséquences du construit) :
Structure du construit:Pour l’ensemble des 193 sujets, l’analyse factorielle démontre un premier facteur (sentiments négatifs vis-à-vis du futur), expliquant 38,5% de la variance. Ce facteur est le facteur général de l’échelle. Trois autres facteurs ont obtenu une valeur propre supérieure à 1,0. Mais ils ne contribuent que très faiblement à l’explication de la variance. La version originelle, suite à l’analyse factorielle avec rotation Varimax, isole toutefois 3 facteurs : 1) sentiments négatifs vis-à-vis du futur (41,7% ); 2) perte de motivation (6%); et 3) attentes négatives vis-à-vis de l’avenir (5%). Il faut cependant noter que Beck a fait son analyse factorielle sur 294 sujets dépressifs hospitalisés. Or l’analyse factorielle de l’étude de Bouvard et Charles inclus les sujets contrôles, vu la petite taille de l’échantillon des dépressifs. L’analyse en composantes principales de l’échantillon des sujets dépressifs montre une structure factorielle très proche de celle obtenue par Beck.
Relations entre les composantes du construit:
Conséquences du construit :

Spécificité et sensibilité :
L’échelle différencie bien les sujets dépressifs (M= 13,05; ET= 4,83) et les sujets contrôles (M= 5,36; ET= 3,65).

Normes :
n = 100 dépressifs : M = 13,05 et ET = 4,83
n = 93 contrôles : M = 5,36 et ET = 3,65, ce qui est assez semblable aux normes anglaises sur les sujets dépressifs, soient : M = 7,87 (6,10) à M = 15,29 (4,47), selon les études (Bouvard et Cottraux, 2002).

Personnes ressources :

Personnes pouvant offrir de la formation :

Publications sur la validation :
Cottraux J., Bouvard M. & P. Legeron. 1985. Méthodes et échelles d’évaluation des comportements. Editions d’applications psychotechniques. Issy-les-Moulineaux. 286 p.,
Charles S., Chambon O., Bouvard M. et al.. 1989.
The Hopelessness Scale, French version : validation and predictive validity. Présenté au “ World Congress of Cognitive Therapy”, Oxford, 28 juin-2 juillet.
Bouvard M., Charles S., Guérin J. et al.. 1992. Étude de l’échelle de désespoir de Beck (Hopelessness Scale). Validation et analyse factorielle. L’encéphale. XVIII, 237-240.
Bouvard M. & J. Cottraux. 2002. Protocoles et échelles d’évaluation en psychiatrie et en psychologie. Paris : Masson.

Auteur(s) de la fiche :
Lyne Marilou Cuillerier.

Date :
Septembre 2004.

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